Voilà pourquoi les entreprises devraient envisager de se doter de directeurs de la désinformation<!-- --> | Atlantico.fr
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Broadcom, concepteur américain de semiconducteurs, a subi un important revers sur les marchés financiers après la diffusion d'un faux document. Les fake news touchent aussi les entreprises.
Broadcom, concepteur américain de semiconducteurs, a subi un important revers sur les marchés financiers après la diffusion d'un faux document. Les fake news touchent aussi les entreprises.
©JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Fake news

Les fake news et les rumeurs n’affectent pas uniquement les partis politiques, loin de là.

Audrey Richard

Audrey Richard

Audrey Richard est présidente de l'Association nationale des DRH (ANDRH) qui regroupe plus de 5000 membres.

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Atlantico : Les fake news, terme très utilisé dans le débat public depuis l'élection de Trump, touchent également le milieu de l'entreprise. Une désinformation peut être dévastatrice pour la réputation d'une firme. C'est le cas de Broadcom, concepteur américain de semiconducteurs, qui a vu ses actions chuter après la diffusion d'un faux document. Comment lutter contre ce phénomène ?

Audrey Richard : La désinformation fait partie des choses à anticiper pour ne pas être pris au dépourvu. On doit lutter par de l'information et de la communication. Il faut tenir au courant les collaborateurs s'il y a une fausse information qui circule par de la communication interne. Nous recommandons de miser sur la transparence. Pour cela les RH doivent avoir une forte relation avec les service de comm' interne comme externe. 

En cas de fake news, il faut faire en sorte que le démenti soit aussi visible que la rumeur ou la fausse information, notamment en termes de référencement sur les moteurs de recherches ou les réseaux sociaux.

Pour les grosses entreprises qui ont un community manager, nous recommandons de répondre directement aux commentaires qui propagent des fausses informations sur l'entreprise. Certains préfèrent laisser couler et ignorer les commentaires. Nous, on considère que c'est mieux de répondre.

Enfin il faut assurer une prévention sur les réseaux sociaux afin de détecter la rumeur malveillante.  Le facteur temps joue un rôle crucial. Face à une fausse information il faut être ultra rapide et agir de façon massive.

Que dit la loi ?

Il est possible d'engager un procédure judiciaire si l'atteinte à l'entreprise est trop grave pour obtenir gain de cause et des dommages et intérêts.

Dans le code pénal, l'article 226-8 qui réprime "le fait de publier, par quelque voie que ce soit, le montage réalisé avec les paroles ou l'image d'une personne sans son consentement, s'il n'apparaît pas à l'évidence qu'il s'agit d'un montage ou s'il n'en est pas expressément fait mention". Cela permet notamment de lutter contre les deepfake.

La loi prévoit un délai de prescription de trois mois à compter de la diffusion de la publication litigieuse. D'où l'importance d'une bonne veille et d'une riposte  rapide.

Les consommateurs sont-ils sensibles à ces rumeurs ?

Selon une enquête Viavoice-Syntec de 2018, 89% des Français considèrent que les rumeurs et fausses informations peuvent avoir un impact important sur la réputation de l'entreprise.

Et 20 % des personnes interrogées reconnaissent avoir déjà fait confiance à une information sur une entreprise ou une institution et avoir découvert par la suite qu'il s'agissait d'une fausse information. 

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