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Tweetweilergate ou la victoire 
de l’individualisme triomphant 
sur les partis
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Dis moi qui est la plus belle

Derrière le scandale Trierweiler, c'est un remue-ménage inédit qui se manifeste dans ces élections législatives. Partout, des stratégies et des alliances peu conventionnelles apparaissent pour tâcher de répondre à des réalités comme la France en a rarement affronté.

André Bercoff

André Bercoff est journaliste et écrivain. Il est notamment connu pour ses ouvrages publiés sous les pseudonymes Philippe de Commines et Caton.

Il est l'auteur de La chasse au Sarko (Rocher, 2011), Qui choisir (First editions, 2012), de Moi, Président (First editions, 2013) et dernièrement Bernard Tapie, Marine Le Pen, la France et moi : Chronique d'une implosion (First editions, 2014).

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Au-delà des disputes néo-conjugales, des rivalités féminines et du numérique qui tue, il se dégage du vaudeville Trierweiler et de la campagne des législatives, un doux parfum d’indépendance qui marque - provisoirement ou définitivement, on ne sait, - le divorce grandissant des électeurs d’avec les appareils politiques.

À Longjumeau, le Front national appelle à voter PS contre Nathalie Kosciusko-Morizet. Plus au Sud, le maire des Saintes-Maries-de-la-Mer se retire en faveur de la jeune Marion Maréchal-Le Pen ; Olivier Falorni, l’un des piliers socialistes de La Rochelle, est donné gagnant contre Ségolène Royal, appuyée pourtant par la totalité de l’état-major de la rue de Solférino, et adoubée - fait quasiment unique - par le père de ses quatre enfants qui se trouve être également Président de la République.

Valérie Trierweiler n’est pas l’Antigone féministe qui se bat contre le pouvoir de Créon, ni la petite journaliste jalouse qui se venge d’un passé forcément inatteignable. À l’insu de son plein gré, la première compagne de France n’a pas fait de gaffe : elle exprime simplement, et crûment, que désormais les mots d’ordre des appareils seront autant de confettis abandonnés sur les trottoirs des bureaux de votes. Les murailles de Chine sont en train, à gauche comme à droite, de s’effondrer. Pendant plus de quarante ans, l’imposture stalinienne se légitimait par le combat contre le fascisme lepéniste. L’intelligentsia tiers-mondaine et gauchiste avait mentalement pignon sur rue, tandis que la droite repue et nantie empochait les dividendes.

Aujourd’hui, la débâcle économique européenne et la montée d’un fondamentalisme qui souffle de plus en plus fort en Europe et au sud de la Méditerranée, amènent les plus sourds et les plus aveugles à se poser des questions, et même à essayer d’y répondre. Après des décennies de cocooning dans la bonne conscience, le réel frappe de plus en plus fort à la porte. Et ce réel-là se fout des étiquettes et nous ramène de plus en plus à ce qu’un véritable combattant anti-fasciste, George Orwell, appelait la common decency : le bons sens et les valeurs de base.

Voilà pourquoi, quelles que soient ses bonnes ou mauvaises raisons, Valérie Trierweiler ne fait que préfigurer les défections à venir et doit faire réfléchir les généraux qui se demanderont de plus en plus, tel le Maréchal Soubise, que sont leurs armées devenues.

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