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La rTMS est une technique de stimulation cérébrale.
La rTMS est une technique de stimulation cérébrale.
©Flickr

Stimulation cérébrale

Une récente étude britannique publiée sur le site Magstim a mis en évidence que dans certains cas de dépressions sévères (Major Depressive Disorder, ou MDD), utiliser des TMS (Transcranial Magnetic Stimulation) conduit à des effets durables et bénéfiques grâce à la plasticité du cerveau.

Andrei Radtchenko

Andrei Radtchenko

Psychiatre, praticien des techniques de stimulation transcrânienne à courant continu et de stimulation magnétique transcrânienne.

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Atlantico : La rTMS (repetive Transcranial Magnetic Stimulation), de quoi s'agit-il concrètement ?

Andrei Radtchenko : La rTMS est une technique de stimulation cérébrale qui est utilisée en psychiatrie dans deux principales indications – la dépression et des hallucinations acoustico-verbales résiduelles dans la schizophrénie.

Des études sont en cours dans d’autres indications : symptômes négatifs dans la schizophrénie, trouble obsessionnel compulsif, état de stress postraumatique. La rTMS agit sur le cortex cérébral et cette action, bien que superficielle a un large impact fonctionnelle grâce aux connections des régions stimulées avec tout le réseau impliqué dans la régulation de l’humeur.

De ce fait, la rTMS non seulement induit une amélioration de l’humeur mais améliore probablement la connectivité entre les régions en question et ceci pourrait contribuer au maintien de la rémission.

De même, l'étude avance que les médicaments actuels ne sont pas toujours efficaces. Comment cela est-il possible ?

Effectivement les antidépresseurs, mais aussi la rTMS ne sont pas toujours efficaces : bien que constitués de même type de cellules avec le même type de récepteurs qui sont les cibles potentielles pour le traitement antidépresseurs, nous sommes tous différents et il ya donc des patients répondeurs et non-répondeurs, d’ailleurs comme dans d’autre spécialités médicales.

La réponse dépend également de l’intensité et de l’ancienneté de la maladie dépressive, des comorbidités et de l’âge des patients.

Pourquoi l'industrie pharmaceutique peine-t-elle à élaborer des molécules thérapeutiques plus efficace ?

L’industrie travaille actuellement sur d’autres cibles que les cibles monoaminergiques (sérotonine, noradrénaline, dopamine), comme par exemple le glutamate et l’inflammation, mais le chemin entre l’hypothèse et la commercialisation de la molécule est très long.

Par ailleurs la santé mentale ne semble pas être vraiment prioritaire dans notre société – on n’arrête pas de nous parler d’une surconsommation des psychotropes et les laboratoires s’orientent également vers la recherche dans les domaines aussi importants, mais plus "visibles" et plus rentables.

Peut-on cumuler séances de TMS et prise d’antidépresseurs ?

Oui bien sûr, il existe une potentialisation entre les deux, avec comme objectif l’obtention d’une rémission clinique complète sans symptômes résiduels.

Quelles sont les limites potentielles de la TMS ? Son coût ?

Les limites de la rTMS est comme pour tout traitement en médecine – ce n’est pas un traitement miracle, mais un traitement efficace et utile : certains patients vont être résistant à cette thérapeutique.

Le coup de l’équipement reste élevé. Par ailleurs, la cure demande des séances répétées (tous les jours pendant trois à quatre semaines et ensuite un traitement plus espacé de consolidation)  - bien sûr cela peut-être facilement pratiqué en ambulatoire, donc c’est plutôt confortable, mais le patient doit pouvoir être disponible et pouvoir faire un trajet raisonnable et compatible avec la fatigue qui accompagne l’état dépressif.

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