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L'âme de Steve Jobs survivra, 
Apple perdurera...
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Pomme en berne

Informatique personnelle, musique, téléphonie mobile, mais également impression et bientôt télévision, peu de gens auront eu l’occasion de changer à ce point les secteurs industriels auxquels Steve Jobs aura été confronté. C’est avant tout grâce à sa passion que Jobs aura pu y arriver. Quel futur désormais pour Apple ?

Gilles  Dounès

Gilles Dounès

Gilles Dounès a été directeur de la Rédaction du site MacPlus.net  jusqu’en mars 2015. Il intervient à présent régulièrement sur iWeek,  l'émission consacrée à l’écosystème Apple sur OUATCHtv  la chaîne TV dédiée à la High-Tech et aux Loisirs.

Il est le co-auteur avec Marc Geoffroy d’iPod Backstage, les coulisses d’un succès mondial, paru en 2005 aux Editions Dunod.

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Si des millions de gens ont éprouvé de la tristesse à l’annonce du décès de Steve Jobs – parmi eux bon nombre d’employés d’Apple avaient les larmes aux yeux – c’est que la personnalité du co-fondateur de la firme à la Pomme va bien au-delà de la caricature qu’ont bien voulu livrer les détracteurs de la marque et de ses supporters. Le concert de louanges qui a suivi sa disparition est d’ailleurs unanime, fut-ce du côté de ses concurrents avec qui la compétition fut rude ou parmi une partie de la presse avec qui les rapports ne le furent pas moins, d’ailleurs.


Une histoire faite de passion

Cette passion vient d’abord en retour de celle que lui-même aura vouée à la technologie, à sa société, et à l'énergie consacrée à changer la vie des gens. Car il ne faut pas s’y tromper : si Apple a pu prendre cette dimension sociétale qu’elle a conservé malgré les hauts et les bas – il y a tout juste 15 ans, au moment où Jobs revient au sein de la société en tant que consultant, celle-ci est au bord du dépôt de bilan – c’est d’abord parce que son principal fondateur n’est pas un ingénieur, mais un visionnaire. Il a perçu à l’avance, et à plusieurs reprises, ce que la technologie peut changer dans la vie des gens, et même bouleverser dans leur existence. Et pour cela, il sut exiger de ses ingénieurs logiciels et matériels qu’ils donnent le meilleur d’eux-même, en faisant littéralement corps avec la meilleure équipe de designers de la planète… Tout en maintenant un cloisonnement rigoureux entre les équipes et un secret quasi absolu jusqu’au lancement-produit.
Ce n’est d’ailleurs pas le seul paradoxe de l’homme, dont la personnalité se confond avec le fondement-même, ce qu’il appellera l’ADN, de sa société. Il y a ainsi en l’homme et dans sa façon de mener Apple un cocktail indéfinissable d’élitisme et de volonté de s’adresser au plus grand nombre, avec des produits sans (trop de) compromis, conçus par les meilleurs, mais accessible à tout un chacun, au point qu’un enfant de deux ans peut commencer à les utiliser. Ceci est également valable pour le fameux « premium price », le « prix fort » que les clients de la marque se voient contraints d’acquitter, et sur lequel Jobs a constamment travaillé avec son équipe à faire baisser, même s'il a constamment refusé d’entrer dans une spirale déflationniste sur les marges dont on voit actuellement les conséquences sur le secteur du PC.

Un avenir assuré à court terme

Pour ce qui est de l’avenir d’Apple, à présent que Steve n’est définitivement plus là, il n’y a pas d’inquiétude à avoir pour le moment, d’une part parce que les derniers produits dans le pipe-line à avoir obtenu le feu vert en sa présence ne sortiront pas avant 18 mois à 2 ans. Ensuite parce que les clefs de la maison sont dans de bonnes mains, avec une génération de « top executives » qui travaillent depuis longtemps avec lui. Le seul danger pourrait venir d’une dispersion prématurée des « Chevaliers de la Table Ronde » qu’il avait réuni dans une véritable quête du Graal : Jony Ive le designer n’est probablement resté ces derniers mois qu’au nom de l’amitié très forte qui le liait à Jobs. Mais même en ce cas, les valeurs de l’institution sont telles que longtemps encore, on va continuer à travailler à Cupertino en se demandant comment Steve aurait abordé le problème.
Quoi qu’il en soit, personne dans l’histoire récente aura senti à ce point ce que son ami Andrew Grove, premier P-DG d’Intel, a défini sous le nom de « point d’inflexion stratégique », c’est-à-dire le moment où l’arrivée d’une technologie disruptive bouleverse la vie des gens.

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