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Seuls 13% des français pensent que François Hollande sait où il va.
Seuls 13% des français pensent que François Hollande sait où il va.
©Reuters

Sondage Ifop-Atlantico

Un sondage exclusif Ifop pour Atlantico portant sur les traits de personnalité associés à François Hollande révèle le délitement toujours plus important de son image. Comme les sympathisants de droite et d'extrême-gauche étaient déjà peu enclins à en apprécier le mode de présidence, la baisse se constate aujourd'hui dans son dernier carré, chez les sympathisants socialistes, où ils ne sont plus que 37% à penser qu'il sait où il va.

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet est directeur du Département opinion publique à l’Ifop.

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Atlantico : Selon le dernier sondage Ifop pour Atlantico, à la question "Pour chacun des termes suivants, diriez-vous qu’il s’applique bien à François Hollande ?", seuls 13% des Français pensent que François Hollande "sait où il va". Comment interpêtez-vous ce résultat ? 

(Cliquez sur les graphiques pour les agrandir)

Avant de s’intéresser à l’évolution de chacun des traits d’image, ce que l’on peut constater, c’est que les niveaux demeurent extrêmement bas. L’image personnelle du président de la République est très atteinte dans l’opinion, et cela dans toutes ses différentes composantes. Certes, ce sont d’abord les dimensions d’autorités et de leadership qui sont mises à mal. Les qualificatifs où il est le moins bien noté sont pour exemple "a de l’autorité", et "sait où il va". Mais sur les autres dimensions également, qu’il s’agisse de la proximité ou de la sympathie, ou de la compétence et de la sincérité, et ce dans des proportions spectaculaires.

Quelles conclusions tirez-vous de l'évolution de ces mesures ?

La dégradation accélérée par rapport aux précédentes mesures, et datant de "l’affaire Gayet", et on voit que sur quasiment tous les traits d’image le recul est important. Mais notamment sur une dimension de proximité et de sympathie, et de capacité à comprendre les gens qui était jusqu’à il y a quelques mois relativement préservée, sur laquelle le président est le moins mal noté.

Il est permis de penser que les révélations de Valérie Trierweiler dues à la sortie de son livre ont alimenté cette chute, mais pas en totalité. Entre la précédente mesure et celle que je commente aujourd’hui, beaucoup d’actions ont pu modifier l’image du président de la République.

On voit également que François Hollande est remis en cause par une large majorité sur des qualités qui n’ont à priori pas d’incidence sur l’exercice des fonctions de président de la République. La dégradation se voit donc à tous les niveaux. D’aucuns verront d’abord l’impact de la sortie du livre, puisque cette enquête a été menée à chaud au moment de cette actualité, mais sa sincérité politique peut également être remise en cause par les Français : le manque de résultats sur le front socio-économique, les annonces de baisse du chômage, les promesses pendant sa campagne qui ont laissé place à une autre politique menée sont des thématiques fortes dans l’esprit des Français.

Ce qui est intéressant concerne aussi le qualificatif défend les intérêts de la France après une importante séquence des commémorations, ainsi qu’une série de sommets internationaux et européens, l’opportunité qu’ils représentaient pour se re-présidentialiser n’a pas été confirmée.

Les résultats précédents étaient déjà très bas. Parmi les Français représentés dans ce sondage, lesquels ont encore fait diminuer la popularité du président ? 

Comme vous pouvez le constater, un très fort clivage s’opère. Les sympathisants de droite sont d’une sévérité extrême, tout comme ceux de gauche. L’électorat dans son ensemble est dubitatif.

Sur le trait sympathique, il a baissé de 8 points chez les hommes, et de 14 points chez les femmes, alors qu’à l’époque de l’affaire Gayet l’impact avait été aussi fort entre l’électorat féminin et masculin.

Sur la sincérité également, la baisse est deux fois plus importante chez les femmes que chez les hommes, (respectivement 10 et 5 points de baisse), ce qui n’avait pas été le cas également avec l’affaire Gayet où la baisse était équitablement répartie. Il perd également 19 points chez les sympathisants socialistes.

Sur l’ autorité, il perd également 5 points chez les mêmes sympathisants socialistes en tombant à 30 points. Une petite baisse, mais le mal était déjà fait, avec les couacs du gouvernement Ayrault. Et bien que Manuel Valls ait été nommé justement dans l'optique de remettre de l’ordre dans les rangs, ainsi que le remaniement brutal de ces dernières semaines, cette dimension d’autorité ne remonte pas. Ce point concorde avec celui qui dit qu’il ne sait pas où il va : l’autorité dont a pu faire preuve François Hollande lors de son remaniement gouvernemental peut alors être interprété comme de l’autoritarisme. Ce qui montre encore une fois à quel point son image est globalement dégradée. Cet aspect-là montre que sur les questions de sécurité, de relation avec les partenaires de la France, François Hollande n’est plus crédible non plus.

Sur l’aspect compétent, il a perdu 6 points dans l’ensemble de l’électorat, mais surtout et encore une fois 15 points chez les sympathisants socialistes qui ne lui attribuent cet adjectif qu’à 54%, c’est-à-dire qu’à peine un socialiste sur deux trouve son président compétent. La dégradation de son image s’opère par cercles concentriques, c’est-à-dire que cela commence avec les dimensions d’autorité, de compétence qui sont mises à mal. Puis les dimensions personnelles comme la sympathie être qui avait à peu près résisté. Après une défiance déjà bien entamée de l’électorat de droite, c’est maintenant le dernier carré qui se délite. Aujourd’hui, y compris chez les socialistes, son image commence à être très fortement écornée. Sur l’item sait où il va, il a perdu 6 points sur l’ensemble de l’électorat, et est passé à de 57 à 37 points au sein de son propre électorat.

Il est totalement illusoire de croire que le rétablissement peut être rapide, la seule manière de voir une popularité grandissante du Président se trouve dans les résultats du front socio-économique. 

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