Sauvés par héliportation : le gigantesque projet de relocalisation des rhinocéros d’Afrique du Sud<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Science
Le projet Rhinos Without Borders prévoit le déplacement d'une centaine de rhinocéros
Le projet Rhinos Without Borders prévoit le déplacement d'une centaine de rhinocéros
©Reuters

Rendez-vous en terre africaine

A l’horizon 2015, le couple Joubert ambitionne de déplacer une centaine de rhinocéros par avion d’Afrique du Sud au Botswana, un pays limitrophe, afin de les tirer des griffes des braconniers. Un projet qui doit faire face à de nombreux défis.

Le braconnage fait des ravages parmi la population de rhinocéros d’Afrique-du-Sud. Un animal y est tué toutes les 7 heures et demi pour sa corne, dont le kilo se monnaye aux alentours de 50 000 euros sur le marché noir. En 2013, le taux de mortalité des rhinocéros à cause des braconniers a atteint un niveau catastrophique : plus d’un milliers d’entre-eux sont morts sous les balles. A ce rythme, les rhinocéros pourraient disparaître du continent africain à l’horizon 2040.

Face à ce constat alarmant, doux euphémisme, Dereck et Beverly Joubert, deux réalisateurs botswanais qui consacrent leur vie, depuis 25 ans, à la conservation et la compréhension de la flore et la faune africaine, ont mis en place un projet pharaonique : rhinocéros sans frontières, Rhinos Without Borders, dans le texte.

Entre janvier et avril 2015, ils veulent déplacer une centaine de rhinocéros sud-africains, menacés par le braconnage, au Botswana. 80 % des rhinocéros africains sont installés en Afrique-du-Sud, "et le Botswana aimerait en avoir plus sur son territoire" explique le couple au National Geographic. Par ailleurs "le Botswana a le plus faible taux de braconnage de toute l’Afrique". Deux conditions qui jouent en la faveur du projet.  Et des rhinocéros. Depuis plusieurs années, le pays est considéré comme un havre de paix pour et par les éléphants, épargnés par les braconniers grâce, entre autres, a la stabilité politique et économique du pays, souligne lapresse.ca.

"L’armée botswannaise en charge de la lutte contre le braconnage a une politique très agressive envers les braconniers. Si vous regardez les statistiques concernant la chasse des éléphants, nous avons un des plus faibles taux au monde. Pourquoi ? Parce que nous avons peu de frontières poreuses, ainsi que de très larges zones sauvages [...] De plus, il n’y a aucune route d’accès à ces zones sauvages. En Afrique-du-Sud, les braconniers n’ont qu’à rouler sur une route - goudronnée ! - couper un grillage, tuer un rhinocéros, prendre sa corne et repartir. C’est presque impossible ici", explique le couple au site. Ce dernier ajoute qu’en outre, le taux de corruption est faible au Botswana. Fin 2013, dans son classement annuel de la corruption dans le monde, l’ONG Transparency Internationala classé le pays au 30e rang (sur 177). A titre de comparaison, la France est 22e et l’Afrique-du-Sud… au 72e.

Leur projet fait face à de nombreux défis. D’un point de vue logistique, d’une part. Déplacer un animal, par avion, qui peut peser jusqu’à trois tonnes n’est pas une mince affaire. Comment vont-ils procéder, avec leur équipe ? "Après avoir identifié un animal, nous le tranquillisons grâce à un sédatif qu’une équipe aérienne, dans un hélicoptère, lui administre. Sur terre, des membres du projet couvrent les yeux à l’animal et le conduisent dans un conténaire métallique. Ce dernier est alors chargé sur un camion direction l’aéroport. Après une période de quarantaine, il s’envolera vers le Botswana. Après une vérification complète de son état de santé, il sera relâché sur son nouveau territoire".

La difficulté du projet est également financière. "Déplacer un seul rhino coûte environs 35.000 euros", explique le couple. Pour surmonter les dépenses, une opération de crowdfundinga été mise en place ; à ce jour, 158.795 $ ont été récoltés, sur les 500.000 demandés.

Dernier écueil que doit surmonter le projet : assurer la sécurité des animaux. "Nous ne déplacerons pas les 100 rhinocéros d’un seul coup. Le déplacement se fera sur une période de plusieurs mois et les animaux seront dispersés dans différents endroits du Botswana que nous tenons secrets". Objectif : limiter les convoitises des braconniers.

"Nous espérons que notre projet nous permettra de repeuple le Botswana en rhinocéros", conclut le couple.

Lu sur nationalgeographic.com

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !