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Référendum: conversation (évidemment imaginaire) entre Macron et moi
©LUDOVIC MARIN / AFP

Discussion aux sommets

Tout avait gentiment commencé. Et ça a tristement fini.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Tout avait gentiment commencé.  Et ça a tristement fini.

"Bonjour, je suis Emmanuel Macron".  Étonné, flatté, bouleversé, j'ai répondu en bégayant d'émotion: "Bonjour Monsieur le Président".  Il a été aimable et d'une exquise courtoisie: chez les jésuites, il avait appris l'art du savoir-vivre et Brigitte Trogneux, qui fut son professeur, a donné une touche finale à son éducation.

"Que pensez-vous de mon idée de référendum?". "Le plus grand bien, Monsieur le Président, mais ça dépend de la question qui sera posée".  Macron: "J'en ai une à propos de laquelle je voudrais avoir votre avis".  

"Bien sûr, Monsieur le Président". "J'envisage de demander aux français si, oui ou non, ils sont prêts à voter pour une vie plus heureuse". Moi: "Avec tout le respect que je vous dois, Monsieur le Président, permettez-moi de vous dire que vous avez peut-être des raisons de penser que les gens sont con, mais que vous avez tort de les prendre pour plus con qu'ils ne sont".

Macron: "Là vous êtes à la limite de l'insolence. Mais comme je suis dans un bon jour, continuons". Moi: "Merci beaucoup, Monsieur le Président".  Lui: "J'envisage donc une question plus riche et plus complexe: voulez-vous, oui ou non, que les salaires augmentent, que les impôts baissent et que les prix des biens de première nécessité soient divisés par dix?".

Moi: "Vous les prenez toujours pour des cons. Mais moi j'ai une suggestion à vous faire. Pourquoi ne programmeriez-vous pas un référendum pour demander à tous ces cons s'ils sont favorables ou non au RIC (référendum d'initiative citoyenne)?".

La voix de mon interlocuteur devint froide, glaciale. "Le seul référendum que j'envisage c'est le RIP (référendum d'initiative présidentielle). Quant à vous, sachez que vous m'avez fait perdre quelques précieuses minutes de mon temps".

Il raccrocha sans me dire au revoir. Je sais qu'il ne me rappellera plus jamais, ce qui me laissera triste pour toujours. J'ai eu quand même avec lui quelques instants de bonheur. Merci pour ce moment, Monsieur le Président.*

*librement emprunté à François Hollande

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