Recul du Covid : ces (mauvais) chiffres qui relativisent le satisfecit que décerne Olivier Véran à la France<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Santé
Olivier Véran Jean Castex covid-19 chiffres seconde vague
Olivier Véran Jean Castex covid-19 chiffres seconde vague
©ludovic MARIN / POOL / AFP

Lutte contre la pandémie

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, lors de la conférence de presse du Premier ministre le 26 novembre a effectué un bilan et un exercice de comparaison internationale sur la situation de la seconde vague épidémique dans les pays de l’hémisphère Nord. Charles Reviens décrypte ces données et revient sur les chiffres présentés.

Charles Reviens

Charles Reviens

Charles Reviens est ancien haut fonctionnaire, spécialiste de la comparaison internationale des politiques publiques.

Voir la bio »

Exercice de comparaison internationale

Olivier Véran, ministre de la santé et des solidarités, a procédé lors de conférence de presse du Premier ministre le 26 novembre à un exercice de comparaison internationale sur la situation à date de la « seconde » vague épidémique dans les pays de l’hémisphère Nord.

Est développé ci-après un bref benchmark en situation instantanée et en cumulé portant sur les cinq grands pays européens (Allemagne, Espagne, France, Italie, Royaume-Uni), ainsi que l’Asie et le monde entier.

Données instantanées : la situation de la contamination

Le nombre total de cas positifs constatés a d’abord été évoqué et Olivier Véran a rappelé les 16 000 personnes contaminées en France le 25 novembre, contre 18 000 en Allemagne et au Royaume-Uni. C’est tout à fait exact, mais il faut rappeler que le niveau du plateau est très différent entre les trois pays : près de 55 000 cas moyennés sur les 7 derniers jours en France le 8 novembre, contre 18 000 pour l’Allemagne depuis la même date et 25 000 au Royaume Uni le 16 novembre.

Le taux d’incidence (nombre de tests positifs par unité de population) est donc désormais très proche dans les quatre grands pays d’Europe (hors Italie à date). Mais si, comme l’affirme Olivier Véran, la France est l’un des pays d’Europe où la baisse de la pression épidémique est l’une des plus élevées, c’est avant tout la conséquence d’un pic épidémique particulièrement élevé au début du mois de novembre : on baisse plus quand on est beaucoup plus haut.

On constate en revanche le maintien d’importants écarts s’agissant des décès quotidiens liés au coronavirus. L’écart demeure ainsi entre l’Italie et la France par rapport à l’Allemagne (9 morts par million d’habitants en France contre 3 en Allemagne), même si l’écart se réduit. En tout état de cause, les chiffres européens sont très supérieurs à ce qu’on voit en Asie et dans les statistiques mondiales.

Analyse des données cumulées

Si l’on regarde maintenant les statistiques cumulées depuis le début de la pandémie, les écarts demeurent très important dans le domaine des contaminations, d’abord entre certains pays européens à fort niveau de contamination (Espagne et France) et l’Allemagne, ensuite entre l’Europe dans son ensemble et l’Asie ou les statistiques mondiales.

Il en est de même dans le domaine des décès cumulés avec tous les pays de l’Ouest de l’Europe très affectés (autour de 800 morts par million d’habitants) contre 180 en Allemagne et en moyenne mondiale, soit quatre fois moins, tandis que l’Asie est encore trois fois plus faible que la moyenne mondiale avec 61 morts par million d’habitants.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !