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Les banques slovènes font face à un risque important sur un certains nombres d'actifs "toxiques" dans leurs bilans.
Les banques slovènes font face à un risque important sur un certains nombres d'actifs "toxiques" dans leurs bilans.
©Reuters

Encore un problème

Les banques du pays font face à un risque important sur un certains nombres d'actifs "toxiques" dans leurs bilans. Selon le FMI, ils représenteraient 20% du PIB.

Jean-François Robin

Jean-François Robin

Jean-Francois Robin est responsable du département Stratégie chez Natixis au sein de l'équipe de recherche de Patrick Artus.

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Atlantico : Les banques du pays font face à un risque important sur un certains nombres d'actifs "toxiques" dans leurs bilans. Selon le FMI, ils représenteraient 20% du PIB. Plus largement, de quoi est né la crise slovène ?

Jean-François Robin : La crise slovène est surtout né de la proximité du pays avec la zone euro : l'économie slovène fait face à un véritable ralentissement économique et une détérioration de son déficit public. En 2010 et 2011, le pays était en croissance mais la récession économique a frappé en 2012 avec une contraction du PIB de l'ordre de 2%.

Outre cet aspect "externe", un autre facteur macroéconomique interne va jouer : les difficultés rencontrées par le secteur bancaire. Précisons tout de suite que le système bancaire slovène est totalement différent du modèle chypriote. D'ailleurs, il faut noter que le pays n'a toujours pas demandé d'aide officielle contrairement à plusieurs de ses partenaires européens. Le secteur bancaire est fragilisé du fait d'une montée des prêts non performants (c'est à dire ceux octroyés à des agents qui peinent à les rembourser, ndlr) ou encore un secteur public (très développé) en collusion avec le système bancaire. Il faudra régler ce problème tôt ou tard, la seule question étant de savoir si cela se fera avec l'aide de l'Europe ou non.

Une fois de plus, rappelons que la situation n'est pas comparable avec Chypre : le secteur bancaire est beaucoup plus petit puisqu'il représente 140% du PIB contre 800% pour l'îl et la dette publique est largement sous contrôle (à peu près 50% du PIB).

Quels risques y a t-il pour la zone euro ?

A l'heure actuelle, la Slovénie est plutôt victime de la contagion qu'un vecteur possible de contagion. L'économie du pays est très petite et la taille du secteur bancaire dépasse tout juste les 50 milliards d'euros. S'il y avait besoin d'aide, il suffirait que la Troïka (BCE, FMI, Union européenne) accorde une aide de 8 à 10 milliards d'euros pour que cela suffise.

La Slovénie ne va pas dans le mur en temps que tel. Le pays, contrairement à Chypre, dispose d'une économie qui n'est pas uniquement fondée sur le secteur bancaire, d'autres secteurs étant très fortement développés.

Le scénario chypriote - où certains des dépôts ont été taxés pour sauver les banques du pays - peut-il se reproduire ?

Le schéma de taxation des dépôts supérieurs à 100 000 euros que nous avons connu à Chypre constitue bel et bien un exemple susceptible de se reproduire dans d'autres pays en difficulté. Les dépôts des petits épargnants sont donc assurés.

Mais si une banque vient à faire faillite, les actionnaires seront les premiers à être mis à contribution, les créditeurs (ceux qui détiennent la dette de la banque) de la banque seront les seconds, les dépositaires de fonds supérieurs à 100 000 euros sont ensuite concernés si besoin. Les actionnaires de la banque restent toujours les premiers à payer : c'est ce que nous avons vu en Espagne mais aussi aux Pays-Bas avec SNS Reaal. En ce qui concerne la taxation des dépôts bancaires, le projet était déjà dans les cartons de l'Union européenne pour une sortie en 2018. La crise chypriote a avancé le calendrier.

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