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L’Italie est, derrière ses airs tranquilles, un pays dangereux.
L’Italie est, derrière ses airs tranquilles, un pays dangereux.
©Reuters

En ruines

Le territoire italien est régulièrement sujet aux catastrophes naturelles. Séismes, glissements de terrains, inondations, etc. Des menaces d’autant plus dangereuses que les infrastructures sont souvent vieillissantes.

Ah, l’Italie ! Ses paysages, son patrimoine, sa luminosité, son côté pittoresque ! L’endroit rêvé où aller passer quelques semaines en vacances, ou couler des jours heureux une fois retraité. Et pourtant, la vie n’est pas si calme dans la botte la plus célèbre au monde, loin de là. Les catastrophes naturelles y sont légion, compte tenu de la tectonique des plaques très active dans une grande partie du territoire. Séismes, glissements de terrain, inondations… Les jolies maisons à flanc de falaise, les églises perchées dans les montagnes, s’effritent doucement et se fragilisent un peu plus à chaque secousse. Jusqu’à ce qu’elles finissent par s’effondrer dramatiquement, comme ce fut le cas pour le village d’Amatrice. Enfin, et pour ne rien arranger, même les nouvelles infrastructures construites ne remplissent pas les normes de sécurité, rapporte le site Ozy.

Infrastructures vieillissantes

L’Italie est, derrière ses airs tranquilles, un pays dangereux. En atteste les 77% des villes du pays exposées aux catastrophes naturelles. La statistique est fournie par l’association environnementale Legambiente. Il faut savoir que une grande partie des infrastructures italiennes sont vétustes. Mais c’est également pour cela qu’elles attirent. Les plus de 46 millions de touristes qui viennent chaque année en Italie raffolent bien davantage du côté pittoresque des petites villages du sud de l’Italie que des métropoles industrielles que sont Milan ou Turin, bien moins exposées à une éventuelle colère de Dame Nature. Le problème est que ces mignonnes bourgades et constructions sont le plus souvent centenaires, voire plus anciennes encore.

Le souci est que rien n’est fait ou presque pour rénover ces bâtiments et les rendre résistants aux catastrophes naturelles. “Le problème est que la plupart de ces infrastructures n’ont jamais connu de rénovations, explique Giogio Zampetti de l’association Legambiente, interrogé par Ozy. Et nombre de ces bâtiments s’effritent peu à peu. L’Italie a plus que jamais besoin d’un plan de restructuration afin de se parer contre les catastrophes naturelles“. Oui, mais voilà. Les Italiens n’ont pas l’air, si l’on peut dire, d'avoir envie de regarder la vérité en face. C’est en tout cas l’avis de nombreux spécialistes, rapporte Ozy, qui affirment que les pouvoirs publics, comme les habitants, sont informés du risque, mais décident tout de même de l’ignorer.

Désintéressement volontaire et magouilles

Alfio La Rosa est le président du lobby de consommateurs Federconsumatori. Afin de protéger les habitants, il a mené une campagne d’informations auprès d’eux, en leur précisant qu’il existait une cartographie de l’Italie indiquant les zones les plus à risques selon le niveau de danger. Mais elle n’a pas vraiment l’air de servir. “Devinez quoi ? Personne ne la prend en compte quand il s’agit de réaliser de nouvelles constructions“, déplore-t-il. En Sicile, qui compte parmi les zones les plus exposées aux catastrophes naturelles, personne n’a encore pris l’initiative de rénover les infrastructures. “Sur les 390 communes que comptent notre île, seules 145 d’entre elles ont mis en place un plan d’évacuation“, constate-t-il.

Alors bien sûr, les pouvoirs publics ont conscience du danger, et allouent chaque année un budget conséquent visant à rénover le pays, mettre les bâtiments aux normes, interdire les constructions dans certaines zones à risque, etc. Mais il apparaît que cet argent n’est pas vraiment bien utilisé. La faute au mille-feuille administratif dont est doté l’Italie, qui ralentit conséquemment les procédures. Un labyrinthe juridique dont profitent certains : de nombreux constructeurs peu consciencieux iraient, selon Ozy, puiser dans les fonds publics alloués à la reconstruction pour faire sortir de terre des infrastructures peu chères, de mauvaise qualité et ne respectant pas les normes de sécurité (ce qui est pourtant bien l’objectif de l’investissement), afin de garder l’argent restant pour eux. Voilà qui devrait donner du fil à retordre aux personnes qui s’efforcent de décoller l’étiquette de magouilleurs dont est dotée l’Italie et ses habitants.

Si vous avez décidé coûte que coûte de vous installer en Italie, nous vous conseillonsnune chose : jetez un œil à la carte citée plus haut, et choisissez des constructeurs en lesquels vous avez confiance.

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