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Pourquoi rien n’est encore joué pour François Hollande
©REUTERS/Philippe Wojazer

Editorial

Les candidats de l’opposition commencent à exposer des programmes de redressement avec un triple objectif : réduire les dépenses publiques pour ramener les déficits aux objectifs fixés par Bruxelles, réformer le droit du travail pour améliorer la compétitivité et diminuer l’hyper réglementation, remettre à plat les professions protégées pour introduire l’aiguillon de la concurrence.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Apparemment, la situation de François Hollande est celle  d’un désastre annoncé. Avec une popularité au plus bas dans les sondages, l’implosion du parti socialiste,  une gauche qui, en additionnant toutes ses composantes, représente moins de trente  pour cent de l’électorat, une opinion dont la grogne ne cesse de monter et s’exprime de plus en plus dans des actes de violence avec une désorganisation des services publics, témoignant  d’une carence accélérée de l’autorité, le Président se trouve dans la situation la plus catastrophique qu’ait jamais connu dans notre histoire le premier personnage de l’Etat.

Comment dans les conditions de délabrement  du pays, peut-il oser envisager de se représenter aux suffrages populaires l’an prochain ? Pour la plupart des observateurs il  s’agit d’un pari fou, qui fait aujourd’hui les délices de la droite tant il semble irréalisable à ses yeux. Et les candidats de l’opposition commencent à exposer des programmes de redressement  qu’ils concoctent depuis des mois et qui vont globalement  dans le même sens, avec un triple objectif : réduire les dépenses publiques pour ramener les  déficits aux objectifs fixés par Bruxelles, réformer le droit du travail pour améliorer la compétitivité et diminuer l’hyper réglementation, remettre à plat les professions protégées pour introduire l’aiguillon de  la  concurrence. Tout cela est très bien sur le papier, car les projets s’inspirent des réformes qui ont été accomplies  par nos partenaires et qui ont  produit des effets positifs après une période de purge que leurs ressortissants ont oublié aujourd’hui parce qu’ils ont tiré les bénéfices de la purge qu’ils se sont infligée et retrouvent désormais la croissance qui nous fait tant défaut.  Mais qui peut affirmer que les français sont prêts à accepter une réduction du périmètre de l’Etat, d’autant que les fonctionnaires  représentent  un bataillon surdimensionné de l’électorat ? Repousser l’âge de la retraite est également loin d’être populaire, tandis que la multitude des régimes  spéciaux, des prérogatives multiples à l’échelon individuel sont  autant dr freins au changement.

Il faudrait pouvoir organiser une vaste pédagogie pour initier la masse de la population  aux changements du monde, au retour sur la scène  internationale de pays comme l’Iran ou Cuba, au rôle accru de la Russie, aux bouleversements nés de la révolution numérique, qui reste le  parent  pauvre des programmes politiques.  Mais tout cela relève d’un univers chimérique pour la plupart de nos compatriotes,  qui se réfugient dans la culture de plus en  plus individualiste du chacun pour soi. En défendant envers et contre tout son pré carré personnel.

Alors,  bien  sûr, on peut imaginer que lors de la prochaine  élection présidentielle, la vieille loi du rejet puisse s’appliquer et que l’on vote  majoritairement contre le président sortant, s’il se représente.  Mais rien ne dit que le peuple, même s’il ramenait l’’ancienne majorité au pouvoir, ne se cabrerait pas devant l’obstacle à franchir pour restaurer la France dans son siècle. La loi el Khomeri  qui suscite tant  de résistances et provoque tant de défilés n’est qu’une bluette par rapport aux projets de réforme de la droite.   C’est là-dessus que compte aussi François Hollande dans un pari, que beaucoup considèrent comme désespéré, mais auquel il veut croire  en se référant à  une image du passé, symbole de la troisième  République, du président père de la Nation, rempart des citoyens .qui cherchent désespérément une protection dans l’immobilisme pour ne pas regarder l’avenir en  face.

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