Editorial
Pourquoi rien n’est encore joué pour François Hollande
Les candidats de l’opposition commencent à exposer des programmes de redressement avec un triple objectif : réduire les dépenses publiques pour ramener les déficits aux objectifs fixés par Bruxelles, réformer le droit du travail pour améliorer la compétitivité et diminuer l’hyper réglementation, remettre à plat les professions protégées pour introduire l’aiguillon de la concurrence.
Apparemment, la situation de François Hollande est celle d’un désastre annoncé. Avec une popularité au plus bas dans les sondages, l’implosion du parti socialiste, une gauche qui, en additionnant toutes ses composantes, représente moins de trente pour cent de l’électorat, une opinion dont la grogne ne cesse de monter et s’exprime de plus en plus dans des actes de violence avec une désorganisation des services publics, témoignant d’une carence accélérée de l’autorité, le Président se trouve dans la situation la plus catastrophique qu’ait jamais connu dans notre histoire le premier personnage de l’Etat.
Comment dans les conditions de délabrement du pays, peut-il oser envisager de se représenter aux suffrages populaires l’an prochain ? Pour la plupart des observateurs il s’agit d’un pari fou, qui fait aujourd’hui les délices de la droite tant il semble irréalisable à ses yeux. Et les candidats de l’opposition commencent à exposer des programmes de redressement qu’ils concoctent depuis des mois et qui vont globalement dans le même sens, avec un triple objectif : réduire les dépenses publiques pour ramener les déficits aux objectifs fixés par Bruxelles, réformer le droit du travail pour améliorer la compétitivité et diminuer l’hyper réglementation, remettre à plat les professions protégées pour introduire l’aiguillon de la concurrence. Tout cela est très bien sur le papier, car les projets s’inspirent des réformes qui ont été accomplies par nos partenaires et qui ont produit des effets positifs après une période de purge que leurs ressortissants ont oublié aujourd’hui parce qu’ils ont tiré les bénéfices de la purge qu’ils se sont infligée et retrouvent désormais la croissance qui nous fait tant défaut. Mais qui peut affirmer que les français sont prêts à accepter une réduction du périmètre de l’Etat, d’autant que les fonctionnaires représentent un bataillon surdimensionné de l’électorat ? Repousser l’âge de la retraite est également loin d’être populaire, tandis que la multitude des régimes spéciaux, des prérogatives multiples à l’échelon individuel sont autant dr freins au changement.
Il faudrait pouvoir organiser une vaste pédagogie pour initier la masse de la population aux changements du monde, au retour sur la scène internationale de pays comme l’Iran ou Cuba, au rôle accru de la Russie, aux bouleversements nés de la révolution numérique, qui reste le parent pauvre des programmes politiques. Mais tout cela relève d’un univers chimérique pour la plupart de nos compatriotes, qui se réfugient dans la culture de plus en plus individualiste du chacun pour soi. En défendant envers et contre tout son pré carré personnel.
Alors, bien sûr, on peut imaginer que lors de la prochaine élection présidentielle, la vieille loi du rejet puisse s’appliquer et que l’on vote majoritairement contre le président sortant, s’il se représente. Mais rien ne dit que le peuple, même s’il ramenait l’’ancienne majorité au pouvoir, ne se cabrerait pas devant l’obstacle à franchir pour restaurer la France dans son siècle. La loi el Khomeri qui suscite tant de résistances et provoque tant de défilés n’est qu’une bluette par rapport aux projets de réforme de la droite. C’est là-dessus que compte aussi François Hollande dans un pari, que beaucoup considèrent comme désespéré, mais auquel il veut croire en se référant à une image du passé, symbole de la troisième République, du président père de la Nation, rempart des citoyens .qui cherchent désespérément une protection dans l’immobilisme pour ne pas regarder l’avenir en face.
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