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En août, les prix de l'alimentation - un des principaux moteurs de l'inflation - ont continué à enregistrer une hausse à deux chiffres (11,2%), mais marqué un ralentissement par rapport à juillet (12,7%).
En août, les prix de l'alimentation - un des principaux moteurs de l'inflation - ont continué à enregistrer une hausse à deux chiffres (11,2%), mais marqué un ralentissement par rapport à juillet (12,7%).
©DENIS CHARLET / AFP

Les entrepreneurs parlent aux Français

Nous vivons la crise la plus atypique qu’il ne nous soit jamais arrivé de vivre.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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Nous vivons la crise la plus atypique qu’il ne nous soit jamais arrivé de vivre. Une croissance atone en Europe, qui ralentit encore en France. Une croissance plutôt conséquente aux USA, avec un chômage en augmentation, mais toujours aussi historiquement bas. Des profits toujours en hausse, chez nos grands comptes préférés, mais des perspectives en baisse dans les grands secteurs qui restent le pouls de nos économies. Des taux toujours plus hauts, qui devraient provoquer un séisme immobilier, et pourtant n’a aucun impact ou faible sur les prix. Des vendeurs qui ne veulent plus vendre et des acheteurs qui ne peuvent plus acheter. Aux USA cela plonge les banques régionales à la faillite et il en est de même pour nos PME, dont le taux de défaillance bat tous les records.

Une inflation qui se calme mais insuffisamment, et des consommateurs qui n’achètent plus ou différemment. Des chiffres qui se maintiennent dans certains secteurs (alimentaire, transport) mais au prix d’une baisse drastique du volume écoulé, présage d’un séisme à venir. Une paupérisation en hausse, qui profite aux « rapaces » des « prix bas » (que je ne citerai pas pour ne pas faire de la pub à ces créateurs de pauvreté depuis 30 ans), dont la promesse des prix bas continue toujours à cacher, pour une raison inexpliquée, paresse des médias et des politiques certainement, la torture infligée à ses fournisseurs et la délocalisation de ses achats. 

Une crise sans récession totale, une épargne en hausse et un investissement en baisse. Du JAMAIS vu !

Une situation qui me rappelle celle du Covid. On ne comprend rien à ce qui se passe, alors on applique des recettes soit totalement inadaptées ou exagérées, souvent totalement décalées par rapport aux nécessités, dictées par la paresse ou la sécurité apparente, ce qui décale les problèmes dans le temps et nous réserve des lendemains qui chantent assez faux. 

Le pire des problèmes sera le logement. Le sous-investissement d’aujourd’hui, sera la crise de demain. Nous avons déjà un déficit énorme de logements, notamment sociaux, mais aussi destinés aux classes moyennes. Ce déficit va croître dans des proportions gigantesques. Ce qui aura pour conséquence de rendre le logement inaccessible à un moment où la crise frappera le plus. Des prix artificiellement gonflés, qui ne trouveront pas leur justification dans la croissance et la santé économique, mais dans la rareté de l’offre. La part du budget immobilier dans le revenu des ménages, va monter au ciel, et sera dopée à la hausse permanente de l’impôt foncier par des communes à la fois irresponsables et exsangues, les plus petites étant dépecées par les plus grosses, via cette invention stupide, que nous avons laissé dériver et s’étendre, nommée les Métropoles.

Source d’inflation des recrutements dans la fonction publique territoriale alors qu’elles étaient sensées les diminuer, principalement pour offrir des jobs fictifs ou presque, à des hommes et femmes dont on achète la fidélité électorale, elles coûtent une fortune à la Nation, tout en tyrannisant les plus petites communes, qui pensaient qu’on viendrait à leur secours. Bien au contraire ! Ainsi, l’immobilier va piller les ressources des ménages petits et moyens et renforcer la pauvreté et les écarts de richesse. Cela ne fera qu’accentuer la crise économique et tyranniser la croissance, faute de consommation possible pour ces foyers désormais exsangues. 

Mais se contenter d’en analyser la conséquence économique serait aveugle et criminel. La pire conséquence sera politique et sociétale. Ces populations appauvries deviendront un peu plus, la proie des extrêmes, désireuses, sans qu’on puisse les blâmer, de se refaire grâce au premier populiste venu, qui leur promettra de lui désigner un coupable ou de guillotiner les riches et en partager le butin. Ils ne croiront définitivement plus dans notre modèle démocratique, qui les aura jeté dans le fossé sous prétexte de dompter l’inflation, comme elle les avait déjà jeté dans la crise pour les protéger soit-disant du Covid. Même recette, même effets. Même aveuglement de politiques déconnectés. 

Pendant ce temps, notre déficit commercial va exploser. Nous allons payer de plus en plus cher des matières premières et métaux et ressources rares que les BRICS sont en train de thésauriser et de confisquer pour mieux nous mettre à genoux et intégrer le club des décideurs dont nous les avons brillamment exclus depuis si longtemps avec dédain. Ils vont nous le faire payer. Et pour ceux qui pensaient que nous étions capables de nous priver des Russes pour le gaz, les derniers chiffres publiés, nous ramènent très vite à la réalité. Notre catastrophique politique Africaine est en voie de nous priver d’Uranium et notre affligeante politique nucléaire, destinée à faire propre et green, a dévasté EDF et notre politique nucléaire, nos capacités de R&D, a fait fuir nos talents et dégradé nos infrastructures, nous rendant incapables de participer à la fête de cette énergie aussi indispensable que décarbonnée.

Nous allons voir déferler les produits Chinois, notamment les véhicules électriques, nous allons voir Airbus attaqué par les fournisseurs Chinois également, qui progressent à pas de géant. Partout où nous avions un savoir-faire, nous aurons bientôt un nouveau concurrent, plus fort, plus rapide, moins cher. Pendant ce temps, les mêmes BRICS, sont en train de tordre le cou au dollar, qui régresse lentement mais sûrement, comme monnaie d’échange, notamment sur le pétrole, ce qui menace la puissance Américaine, comme le reconnaissait encore récemment Janet Yellen. Si les USA perdent cela, leur dette colossale, financée par les autres pays qui avaient jusqu’alors besoin du dollar pour échanger, ne trouverait plus preneur, actant le début de la fin de sa prédominance, qui protégeait l’Europe tout en la maintenant captive. Ce serait donc un film sur la fin de l’Occident, en version accélérée.

En clair, en cette rentrée, jusqu’ici, tout va bien ! L’assemblée des nations unies ne trouve même plus preneur, tant les occidentaux ont compris la ruine de leurs ambitions à contrôler le monde. Seul Biden y sera présent, la Chine en sera absente ce qui en dit long sur ce que les non-alignés en pensent. Biden seul, et son mendiant préféré, Zelinsky, qui viendra encore y plaider des levées de fonds (détournées par corruption pour une large partie) et plus d’armes, pour plus de morts tout cela au nom de la vie. Là aussi un petit air de post-Covid, ou comme l’écrivait Gaspard Koenig, on privilégie la mort en négligeant la vie. Biden, dont les récents discours ont dû être écourtés par sa porte-parole, tant il répondait à côté des questions, dans un énième exercice qui prouve son incapacité à gouverner. Lui qui souhaite se représenter !

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