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Pourquoi la France a raté le coche de la croissance
©Reuters

Edito

Malgré les périls ambiants, les tensions géopolitiques, le terrorisme, l’économie mondiale poursuit sa route au milieu des obstacles avec une croissance toujours menacée mais qui a tout de même le mérite d’exister, grâce à des locomotives comme les Etats-Unis ou l’Allemagne. Un rôle que ne joue malheureusement pas la France.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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A l’image du temps perturbé que nous connaissons, la météo boursière n’est plus ce qu’elle était. Les secousses qui agitent traditionnellement les marchés en cette période, ne sont pas au rendez-vous cette année. L’an dernier, la Chine avait affolé les marchés au creux de l’été et les interventions énergiques des banques centrales avaient peu à peu ramené le calme. Il y a quelques semaines c’est la Grande Bretagne qui mettait le feu aux poudres en décidant par referendum de quitter l’Union européenne. La planète financière avait ressenti alors sa plus forte secousse depuis 2008. Là encore les grands argentiers sont intervenus pour éteindre l’incendie en déversant des tonnes de liquidités. Et les indices boursiers ont déjà retrouvé leur niveau d’avant Brexit.

Ainsi, malgré les périls ambiants, les tensions géopolitiques, le terrorisme, l’économie mondiale poursuit sa route au milieu des obstacles avec une croissance toujours menacée mais qui a tout de même le mérite d’exister, grâce à des locomotives comme les Etats-Unis ou l’Allemagne. Un rôle que ne joue malheureusement pas la France qui reste désespérément en queue du convoi. Les dernières statistiques publiées sont inquiétantes : la production industrielle a reculé de 0,8% en juin, après 0,5% en mai, en raison des grèves et du mauvais temps, mais aussi par manque d’incitations à organiser une véritable relance. Le chômage a repris sa hausse pendant la même période, malgré les mesures artificielles de soutien de l’emploi prises par le gouvernement. En dépit de toute une série de données favorables, notre pays ne parvient guère à dépasser un rythme d’un pour cent de progression. Les taux d’intérêt sont à un niveau historiquement bas, le coût de l’énergie particulièrement attractif, la parité entre l’euro et le dollar favorable : rien n’y fait : nous restons en queue du peloton, car notre appareil productif n’est pas adapté au monde nouveau. « Nous sommes le premier pays exportateur de millionnaires, en raison d’une taxation particulièrement élevée du capital » , fait remarquer un banquier, alors que notre commerce extérieur continue d’enregistrer un déficit préoccupant. Car toute reprise de la consommation se traduit par des importations supplémentaires, alors que nos exportations sont pénalisées par le manque de compétitivité. Avec deux grandes menaces pour les mois à venir : la forte chute de la production agricole, en particulier pour les céréales, qui va réduire les ventes à l’étranger et la baisse du tourisme, de l’ordre de dix à vingt pour cent depuis le début de l’année, mais avec des menaces nettement plus fortes sur les réservations à partir de l’automne, la France étant rayée provisoirement des destinations de nombreux tour opérateurs en raison du danger terroriste.

Parallèlement, l’Etat est appelé à la rescousse à la moindre difficulté, bien souvent pour maintenir des situations acquises, menacées par la concurrence. Il prétend ainsi s'occuper de tout et "micro-manager l’économie" selon un banquier, au lieu de s'en ternir aux tâches régaliennes qui devraient être sa feuille de route. D'où une instabilité permanente, qui a pris dans le domaine fiscal une allure frénétique. Un rapport officiel dénonce 419 mesures prises dans ce domaine depuis le début du quinquennat de François Hollande. La loi Macron dont personne ne conteste la modestie des mesures qu’elle a finalement mises en place ne comporte pas moins de vingt-trois textes fiscaux, dont on verra à l’usage ce qu’il en reste. Cette obsession de la fiscalité qui ronge nos élites avec une impardonnable volonté de vouloir reprendre tout ce qui a pu être accordé notamment aux PME pour leur permettre d'exister et de se développer représente aujourd'hui un handicap majeur qui explique pourquoi le pays restera à la traîne tant qu’on ne reviendra pas à un système de gouvernement qui a fait le succès de nos partenaires européens.

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