Joséphine Baker fut une grande résistante que De Gaulle admirait. Il était bien normal que le Panthéon lui ouvre ses portes. Elle rejoindra là bas une femme blanche du nom de Simone Veil.
Rokhaya Diallo trouve cette panthéonisation suspecte. Certes,
dans un texte publié par L'Obs, elle commence par rendre hommage à Joséphine Baker. Mais ce n'est qu'un amuse-gueule. Le plat de résistance est toute autre.
Rokhaya Diallo pointe du doigt une horreur très palpable : dans les années 1920 alors que Joséphine Baker se produisait déshabillée sur scène, "on s'intéressait à ses courbes". Elle y voit une essentialisation du corps de la femme noire, "lascive, soumise et offerte aux appétits de l'homme blanc". Un cliché insupportable.
Lors de ces années-là, les Années Folles, nombreuses étaient les filles qui se montraient nues, déshabillées comme Joséphine Baker. Il y avait des Françaises, des Russes, des Scandinaves, des Espagnoles. Elles aussi offertes aux pulsions sexuelles des hommes blancs ? Rokhaya Diallo n'en parle pas.
Plus loin, elle se fait féroce et reproche à Joséphine Baker de ne pas avoir dénoncé le colonialisme. C'est comme si elle faisait d'elle un Bounty (blanche à l'intérieur, noire à l'extérieur).
Mais l'accusation la plus grave est à venir. Rokhaya Diallo considère que la panthéonisation de Joséphine Baker est "un symbole ambigu destiné à cacher la souffrance des Noirs aujourd'hui en France".
Nous tenons à sa disposition d'autres "symboles ambigus". Félix Eboué, un Guyanais gouverneur de l'Afrique occidentale française dont De Gaulle fit un Compagnon de la Libération. Léopold Sédar Senghor, un Sénégalais devenu membre de l'Académie française. Aimé Césaire, grand poète antillais également honoré par la France. Osons une image. Pour satisfaire Rokhaya Diallo, il faudrait qu'Assa Traoré soit panthéonisé de son vivant.
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