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Mais que ferait l’UE face à une répétition de la grande crise 2008 ? Le sujet étrangement absent de la campagne des Européennes
©Reuters

Le risque existe pourtant...

Lars Peter Feld, directeur du Walter Eucken Institut, interrogé par la BBC alerte quant au risque bien réel d'une nouvelle crise économique équivalente à 2008 en pointant la fragilité de l'Italie. Si l'UE a su établir des règles pour se prémunir d'une crise identique, les divisions de la zone euro et les marges de manœuvres budgétaires peuvent inquiéter.

Mathieu  Mucherie

Mathieu Mucherie

Mathieu Mucherie est économiste de marché à Paris, et s'exprime ici à titre personnel.

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Rémi Bourgeot

Rémi Bourgeot

Rémi Bourgeot est économiste et chercheur associé à l’IRIS. Il se consacre aux défis du développement technologique, de la stratégie commerciale et de l’équilibre monétaire de l’Europe en particulier.

Il a poursuivi une carrière d’économiste de marché dans le secteur financier et d’expert économique sur l’Europe et les marchés émergents pour divers think tanks. Il a travaillé sur un éventail de secteurs industriels, notamment l’électronique, l’énergie, l’aérospatiale et la santé ainsi que sur la stratégie technologique des grandes puissances dans ces domaines.

Il est ingénieur de l’Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace (ISAE-Supaéro), diplômé d’un master de l’Ecole d’économie de Toulouse, et docteur de l’Ecole des Hautes études en sciences sociales (EHESS).

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Atlantico : Concrètement quel risque économique menace la zone euro aujourd'hui ?

Matthieu Mucherie : Le risque est contenu dans la question : à l’époque de Walter Eucken (un des pères de l’ordolibéralisme, cette école de pensée à qui on fait dire beaucoup de choses sans que personne n’ait lu leurs textes), on craignait la constitution d’un état dans l’état (des experts non élus qui dirigeraient une banque centrale de façon discrétionnaire sans rendre des comptes), et on craignait la fixité des taux de changes ; résultat, on a fait l’euro fixiste, pilotée par la BCE psychorigide, et on trouve des gens qui considèrent que tout cela est très libéral ou ordolibéral !

La fragilité ne vient pas de l’Italie, elle vient du pseudo-couple franco-allemand (qui n’existe plus que dans les rêves des élites parisiennes), elle vient de la tartufferie des « fédéralistes » qui ont passé une décennie à mégoter sur des prêts à la « périphérie » européenne (alors qu’en bonne logique fédéraliste on ne prête pas, on donne, sans conditionnalité aucune), elle vient de l’électeur médian germanique lui-même qui a les clés de l’avenir de l’euro et qui commence à hésiter (aidé en cela par une Bundesbank en embuscade, et par un tribunal de Karlruhe qui pose un véto implicite sur un QE2 ou sur toute autre mesure de survie).

Je ne crois pas à une crise façon 2008 : elle a déjà été annoncée 50 fois, et les gens sont préparés à ce type de scénario ; la crise ne viendra pas des mêmes sources, elle nous surprendra, et personne ne peut dire si elle est imminente (sinon, il y aurait des montagnes d’argent à gagner en shortant les marchés risqués, or les gens des instituts alarmistes sont rarement propriétaires d’îles aux Bahamas). Je crois plutôt que la nature de notre « reprise » depuis quelques années est déjà tellement minable que l’on peut parler de crise aujourd’hui (faire 1,5%/an en moyenne sur le PIB réel depuis 5 ans en zone euro quand l’écart de production initial se situe aux environs de -5%, c’est minable) ; c’est d’ailleurs le message de nos classes d’actifs (on empile du cash et de la pierre, on fait semblant d’investir dans les technologies mais seulement pour faire de la communication à Viva Tech, on sous-performe gravement le reste du monde dans tous les domaines), et le message des élections, aussi, mais attendons dimanche prochain...

Rémi Bourgeot : En cas de nouvelle crise économique et financière mondiale, les banques seraient à nouveau au cœur du mécanisme de propagation. Dans le cas européen, le refus de mettre en place une véritable union bancaire (en particulier une garantie commune des dépôts), qui s’est confirmé au cours des deux années écoulées, a d’importantes conséquences. En cas de crise financière, cela se traduirait à nouveau par la manifestation d’un lien direct entre la situation du secteur bancaire d’un pays et l’appréciation de sa dette publique par les marchés.

Au moment de la crise de 2008, les secteurs bancaires espagnol et irlandais avaient été particulièrement touchés par l’éclatement des bulles immobilières qui s’y étaient développées dans le sillage des Etats-Unis, le tout noyé dans un océan de titrisation de dettes douteuses recyclées sur les marchés une fois repackagées. Les Etats avaient été directement affectés par la déflagration économique et par le problème d’insolvabilité de pans entiers de leur secteur bancaire respectif. En quelques mois, au gré de programmes de sauvetage et de liquidation bancaire, l’Irlande s’était ainsi retrouvée avec un déficit public de plus de 30% de son PIB… Avec l’aggravation du cas grec, à partir de 2009, on a progressivement rattaché cette crise systémique au récit collectif d’une simple question de bonne gestion des finances publiques.

C’est finalement l’action massive de la BCE, sur le plan rhétorique à partir de 2012 puis pour de vrai à partir de début 2015 qui a permis d’apprivoiser les marchés de dette pour écraser les taux de façon à permettre le refinancement des dettes publiques comme privées, et sortir la dynamique de crédit de la dépression qu’elle a connue pendant environ sept années. Aux Etats-Unis, la Fed a agi sur la plupart des fronts environ sept ans avant la BCE, paralysée sous l’ère Trichet par les divergences politiques.

Si la dynamique du crédit a effectivement pu être relancée, les secteurs bancaires d’un certain nombre de pays posent (particulièrement) problème du fait de créances douteuses nées avant tout du marasme économique et du manque de capitalisation. On pense naturellement à l’Italie, mais le secteur bancaire d’autres pays dont l’Allemagne pose également problème, en particulier en ce qui concerne la capitalisation. Tout au long de la crise, on a constaté une resegmentation des flux européens selon des lignes nationales, si bien qu’on ne peut guère s’attendre à ce qu’une situation de crise dans un pays soit diluée à l’échelle européenne. In fine, le principal risque qui pèse sur la zone euro est celui du manque de croissance, principale facteur qui empêche le rétablissement des bilans des banques.

Si Sarkozy avait réussi à l'époque à tordre le bras de Merkel pour sauver les banques et éviter un effondrement du système financier, qu'en serait-il aujourd'hui vu que les divisions sont plus nombreuses qu'alors ?

Matthieu Mucherie : Sarkozy tordant le bras à Merkel,… il faut arrêter de fantasmer !! Le système financier a certes été bien secoué (merci Trichet, au passage), mais il n’a pas été sauvé par les politiques, encore moins par des politiques franchouillards qui n’ont la main ni sur la banque centrale, ni sur la « finance », ni sur les réglementations bâloise, ni sur des caisses budgétaires bien remplies. Les Allemands ont été sauvés par leur hypocrisie (des structures hors-bilan pour dissimuler les pertes colossales des banques régionales, par exemple), les Espagnols par la BCE (car cette dernière trouvait qu’ils votaient bien), les italiens ont été bien secoués et ont remis les réformes bancaires à plus tard, et les Français ont opéré une synthèse de tout cela (à partir d’une situation bancaire moins dégradée il est vrai). Au final, les banques eurolandaises sont sauvées, mais elles ne valent pas plus qu’il y a 15 ou 20 ans, en dépit de nombreux soutiens (QE, LTRO, TLTRO…). Elles sont sauvées, mais les banques américaines leur taillent des croupières sur tous les marchés. Elles sont sauvées, mais les talents s'en-vont. Il n’y a jamais eu d’union bancaire effective, et il ne faudra pas compter dessus à la prochaine crise. Par contre, la supervision des 128 gros établissements (en dehors des banques régionales allemandes, bien entendu) est désormais l’affaire de la BCE, on peut donc être rassurés quant aux faillites bancaires : elles seront très très rares, car cela pèserait sur la crédibilité de Francfort ; par contre, les « banques zombies » se multiplieront encore, probablement. Toute ressemblance avec le Japon des années 90…  

A la prochaine crise, difficile de dire ce qui se passera ; les leviers seront moins hauts qu’en 2008, mais d’autres problèmes surgiront, peut-être plus existentiels, sur l’euro en particulier. Mettre sous le tapis les NPL et autres vilaines choses, cela reste l’approche la plus souhaitable, en termes de rendement/risque, pour les responsables privés et publics (souvent, ce sont les mêmes), du moins dans une optique cynique et court-termiste. L’essentiel peut se faire ici dans le cadre national, mais un peu d’affectio societatis ferait du bien à l’échelle européenne pour résoudre quelques cas saillants. J’espère surtout que les autorités ne joueront pas aux pompiers ou aux mecanos et se concentreront sur l’offre de monnaie (par hélicos si les banques chancellent ?), sur l’ancrage des anticipations plutôt que sur la micro ou le sectoriel. Dans tous les cas, les banques ont la responsabilité de faire des provisions dans les bonnes années et de se réformer face aux nombreux facteurs qui les rendent moins utiles ou moins rentables, et si j’en crois les signaux de marché ce ballayage devant leurs portes n’a pas été fait par tous les établissements, loin s’en faut.  

Rémi Bourgeot : Le sauvetage des banques avait été particulièrement conspué par une large partie de l’opinion allemande, mais sur le plan des rapports de force interétatiques, la principale difficulté avait surtout consisté à convaincre Berlin de s’engager sur la voie de plans de soutien aux Etats en détresse. Face à ce malaise, le courant Schäuble avait mis au point une doctrine ramenant le problème à une simple question de gestion des comptes publics et à l’idée de politiques d’austérité forcées. Le fédéralisme européen à la Schäuble consistait à accepter une certaine forme de solidarité en échange d’une prise de contrôle sur les budgets nationaux des pays concernés. Cette approche est en recul très marqué désormais en Allemagne. La génération suivante de politiciens conservateurs rejette de plus en plus formellement l’idée d’une quelconque solidarité au sein de la zone euro, mais ceux-ci se désintéressent également de l’idée d’exercer un contrôle méticuleux sur les budgets des divers pays européens.

Reste la BCE, qui a pu aller relativement loin sous la houlette de Mario Draghi, mais avec un retard de sept ans sur les banques centrales mondiales ; ce qui a non seulement retardé la gestion de la crise mais également encouragé le développement d’une nouvelle phase de bulle immobilière une fois que les mesures massives visant à la relance du crédit ont été mises en place, à contretemps.  On constate par ailleurs une volonté chez certains en Allemagne de retrouver le niveau de contrôle doctrinale de la BCE que le pays avait lorsque Jean-Claude Trichet y officiait comme président. Suivant une lecture littéraliste de son mandat et impressionné par les critiques allemandes, celui-ci avait refusé de mettre en œuvre les mesures nécessaires auxquelles recouraient ses homologues dans le monde et était allé jusqu’à augmenter les taux d’intérêt en pleine crise financière mondiale puis de nouveau au début de la crise de l’euro, en invoquant ce qu’il percevait comme une menace inflationniste. Cependant, notons que même Jens Weidmann, le président de la Bundesbank et prétendant à la succession de Draghi, se sent contraint, pour l’heure, de donner quelques gages de pragmatisme pour indiquer qu’il ne suivrait pas l’exemple de Jean-Claude Trichet et respecterait plutôt les acquis de l’ère Draghi. Il apparait néanmoins que les modestes avancées en termes de gestion de crise restent marquées par une précarité évidente.

Au regard de ce qu’on peut attendre de la composition du prochain parlement, quels scénarios de réponse politique (et de politique économique) paraissent crédibles ?

Matthieu Mucherie : Depuis quand le parlement européen a-t-il du pouvoir ? Depuis quand audite-t-il sérieusement la BCE, dans ses nominations ou ses décisions, comme le Sénat US ? Depuis quand a-t-il une influence sérieuse sur le budget de Bruxelles (par ailleurs lilliputien, rigide et archaïque) ? Depuis quand ne fait-il pas de l’agitation et de la diversion sur l’écologie, les migrants, la taxation des GAFA et des marchés financiers, et toutes les modes sociétales qui passent ? Depuis quand sert-il de contre-pouvoir à la CJCE, ou à la BRI, ou à qui que ce soit d’important ? Depuis quand sa composition (de toute façon quasi-immuable étant donnée la taille de l’Union et l’importance des deals transpartisans au voisinage du centre) a-t-elle modifié quelque chose, concrètement ?

Imaginons tout de même des changements, qui alors viendront bien plus des gouvernements que du parlement européen. Je vois progresser un protectionnisme new age à la fois vicieux et mal informé. On va nous dire (on commence déjà) que les américains et les autres font des bêtises sur le commerce international, et que nous devons nous y mettre aussi : en oubliant que se tirer une balle dans le pied n’est pas très malin (même si les autres le font), et en oubliant que nous le faisons depuis longtemps dans de nombreux domaines aujourd’hui sinistrés (le protectionnisme agricole de la PAC, le protectionnisme culturel, etc.). On va nous dire que nous sommes dans toute ce cloaque à cause des chinois, à cause du Brexit, à cause de la Hongrie, ce qui est faux, chronologiquement, factuellement faux : nous devrions parler de la cible d’inflation perdue de vue depuis des années, des racines chrétiennes de l’Europe niées depuis des années y compris par les plus fervents démocrates-chrétiens (une décennie entière de crise sans jamais parler sérieusement de la piste de remise de dettes !!), etc.

Le plus probable, c’est une non-réponse à la prochaine crise économique, et une non-réponse aux prochaines crises géopolitiques (provocations russes, poussée démographique africaine, délitement des régimes autoritaires du proche et du moyen Orient). On va continuer de prier pour que rien ne bouge. Sans trop se concerter en dehors de sommets de l’UE, qui relèvent de la théatocratie. Les allemands feront cavalier seul et donneront des leçons (je veux dire : encore plus que pour la reprise du charbon sale, encore plus que pour la crise des PIIGS, encore plus que pour l’enterrement de l’Europe de la défense, encore plus que pour la crise des migrants) ; les caisses ne sont pas si remplies qu’on le dit outre-Rhin, et l’industrie commence à se dire que les clients se raréfient, mais ça passera, et si Deutsche Bank va au tapis on trouvera une solution locale, pas opaque du tout. Les français continueront de se comporter comme des passagers clandestins, et comme des cous pelés vis-à-vis de Francfort et de Berlin ; en cas de coup dur, ils n’ont ni excédents, ni alliés sûrs, ni pétrole, ni idées. Mais ce sont des français, débrouillards, et financés à 0%. Les italiens continueront à supporter un euro trop cher et à gérer le pays en run off, du mieux qu’ils peuvent (Salvini reste un bourgeois milanais assez tranquille) ; leurs déficits ne sont pas aussi coupables qu’on veut bien nous le dire, mais ils feront des boucs émissaires faciles si ça tourne mal. Tout ce beau monde ne pourrait même pas se mettre d’accord sur le choix d’un restaurant pour aller manger : alors, une réponse coordonnée entre les autorités budgétaires, puis entre elles et le pouvoir monétaire, n’y pensez pas trop. Les américains et les chinois dérouleront des programmes contra-cycliques plus ou moins rapides et adaptés (moins pour les américains, qui viennent de dilapider beaucoup d’argent, et qui avec Powell & cie à la FED n’ont pas choisis les couteaux les plus tranchants du tiroir), pendant que la zone euro sera une nouvelle fois la grande cocu de la marche du monde, avec son euro trop cher, ses marchés trop rigides, ses politiques sur une autre planète (Martin Schulz, décembre 2017 : « Pourquoi n’aurions-nous pas pour objectif au plus tard en 2025 d’avoir concrétisé les Etats-Unis d’Europe ? » ; je ne fais que citer !).   

Au fond, ces problèmes ne datent pas d’hier. Je lisais il y a quelques jours (dans Challenges ou le Point ?) les souvenirs d’un bon élève des années 90, qui se remémorait la décennie de « l’âge d’or » des europhiles béats, cette parenthèse enchantée qui commença en 89 avec la chute du mur et se termina quelque part au début des années 2000 (Poutine, 11 septembre, premières désillusions de l’euro, etc). L’auteur, dont j’ai oublié le nom, faisait l’éloge du collège de Bruges, des élites optimistes sorties de Sciences-po, des braves leaders de l’Europe centrale enfin libérée, des premiers WE à Prague, etc. J’ai connu, moi aussi, cette période insouciante, ouverte. Mais j’ai toujours été un peu en décalage avec mes condisciples fédéralistes de Sciences-po (et pas seulement parce que je me méfiais de Francisque Mitterrand), même à cette époque ; et je réalise, maintenant, pleinement pourquoi : dans tout cet article sur le bonheur de vivre dans les années 90 au sein de l’Europe des nouvelles lumières, il n’est jamais fait mention une seule fois de l’ex-Yougoslavie. Pas un traitre mot. Un bain de sang à une heure et demi d’avion, pendant des années, à cause de miliciens Bac moins 12 que quelques frappes de l’OTAN (c’est-à-dire, des USA) calmèrent, trop peu et trop tard, pendant que nos élites dissertaient sur un demi-bataillon européen, ou un sommet de la paix et de la bonne volonté. Comment demander à nos élites façon Macron, biberonnées au fédéralisme béat des années 90, de faire ce qu’il faut faire aujourd’hui, alors qu’elles ont toujours détourné les yeux ? Alors qu’elles ont lu du Delors par paquets, et jamais du Victor Davis Hanson, ou du Maurice Dantec ? Alors que les crises du monde réel n’ont jamais eu l’air de les intéresser ? Alors qu’en pleine crise déflationniste elles sont capables d’organiser des symposiums sur les défis-numériques-d’un-monde-qui-change-mais-où-il-n’y-a-pas-assez-de-femmes-dans-les-conseils-d’administration-des-Licornes ??  

Rémi Bourgeot : La confirmation du rejet allemand des mesures de consolidation de la zone euro a quelque peu fait évoluer le débat. Tout au long de la crise de l’euro, les autorités allemandes invoquaient l’opposition des petits Etats du Nord de l’Europe aux mesures monétaires et à la solidarité budgétaire pour légitimer sa propre approche. Ce front commun semble se fissurer au fur et à mesure que ceux-ci se convainquent que le seul moyen d’éviter les vastes transferts qu’ils redoutent tant et de retrouver une croissance plus stable consisterait à rétablir un certain équilibre commercial au sein de la zone euro. Très récemment le ministre des finances des Pays-Bas s’est joint au concert des critiques visant le modèle allemand et l’accroissement illimité de son excédent commercial au moyen notamment de la politique de surplus budgétaire.

On constate à la fois l’absence de dispositif de gestion des crises économiques et financières, au-delà de la précaire boîte à outils de la BCE, un effritement du statu quo sur les déséquilibres économiques allemands notamment de la part des pays largement intégrés à l’économie allemande, et une réaffirmation du refus du concept de solidarité budgétaire. En cas de crise financière la question essentielle reste celle des rapports entre Etats, au gré en ce moment de la crise politique franco-allemande notamment, et des dispositifs concrets de gestion de crise, centrée sur une BCE qui risque de rencontrer un certain nombre d’obstacles pour consolider les acquis des dernières années.

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