Macron fatigué... des sondages ? Pourquoi les présidents ne parviennent plus à ajuster leur com’ (et pourquoi c’est grave) <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Politique
Macron fatigué... des sondages ? Pourquoi les présidents ne parviennent plus à ajuster leur com’ (et pourquoi c’est grave)
©OZAN KOSE / AFP

Impopularité grandissante

Les sondages négatifs se multiplient pour le chef de l'Etat et son impopularité s'installe durablement auprès de l'opinion. Le Président de la République a avancé cette semaine son Conseil des ministres d'un jour afin de pouvoir se reposer.

Paul-François Paoli

Paul-François Paoli

Paul-François Paoli est l'auteur de nombreux essais, dont Malaise de l'Occident : vers une révolution conservatrice ? (Pierre-Guillaume de Roux, 2014), Pour en finir avec l'idéologie antiraciste (2012) et Quand la gauche agonise (2016). En 2018, il publie "Confessions d'un enfant du demi-siècle" aux éditions du Cerf et "L'imposture du vivre ensemble: Quelques points de repères" aux éditions de L'Artilleur. 

Voir la bio »

Atlantico : Ne peut-on pas voir en cela l'épuisement plus symbolique d'une certaine forme de pratique de la politique, celle qui demande à l'homme politique d'être constamment en mouvement, en représentation de son action politique, sans que celle-ci s'identifie à un vrai horizon politique défini ?

Paul-François Paoli : Je ne peux préjuger des raisons invoquées. Le président Macron quoi qu’on pense de ses choix, a été particulièrement actif et il est normal qu’un homme politique, aussi énergique soit-il, puisse être exténué. Souvenons-nous de l’activisme de Bonaparte après le 18 Brumaire ou celui du Général de Gaulle après 1958. Le public est injuste de ne pas prendre en compte l’extraordinaire performance que représente parfois l’exercice du pouvoir.
Pour autant, bien entendu, l’activisme n’est pas une valeur en soi, et on l’a reproché au président Sarkozy. La question qui se pose est celle du rapport entre l’énergie dépensée avec le sens de l’action engagée. Je suis en désaccord total avec la vision sociétale de la macronie, mais certaines de ses entreprises, notamment la réforme de la SNCF, me semblent justifiées, car elles relèvent du sens commun.
Par ailleurs, la grande politique demande il est vrai de la distance, et parfois aussi de la discrétion, notamment en politique étrangère. Ce qui est incompatible avec le bavardage communicationnel.

Nos politiques ne s'agitent pas d'autant plus qu'ils doivent compenser une forme de "perte de sens" telle qu'elle est perçue ?

Nous assistons peut-être à une dégénérescence de la politique, comme on le voit avec les démêlés de Jean-Luc Mélenchon. La toute puissance des réseaux sociaux est en partie responsable sans doute de cet état des choses. La politique suppose des choix à long terme, or nous sommes soumis à l’impulsivité du règne médiatique. La politique suppose aussi des choix qui peuvent être ingrats et elle suppose surtout la possibilité d’un conflit violent. La politique est en somme complétement distincte de la morale et des bons sentiments.
Or, la toute puissance médiatique fonctionne à l’émotion. On l’a bien vu lors de l’affaire Benalla. Celui-ci n’a pas passé à tabac les individus interpellés. Il les a juste bousculé. Mais dans notre société du spectacle, tout prend des proportions extrêmes.

Pourquoi les hommes politiques n'arrivent-ils pas à proposer une certaine idée de la stabilité ?  La stabilité n'est-elle pas le gage paradoxal d'une politique qui ne stagnerait pas ?

La stabilité suppose un consensus difficile à obtenir. Pour obtenir celui-ci, la voie référendaire me semble être la meilleure. Quand une large majorité de l’opinion se dégage sur un sujet, les minorités activistes sont moins en mesure d’entraver l’action de l’Etat ou des pouvoirs publics. Sur un sujet aussi grave que l’immigration par exemple, il me semble qu’un référendum s’impose. On sait qu’aujourd’hui qu’une large majorité de Français est inquiète, notamment au regard des flux migratoires venant d’Afrique. Mais les hommes politiques dans leur ensemble n’ont pas le courage de proposer des débats qui les mettraient en porte-à-faux avec une doxa médiatique qui est majoritairement immigrationniste et bien pensante. 

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !