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Les trois ressorts pour faire repartir l’activité en Europe
©Reuters

L'Édito de Jean-Marc Sylvestre

La situation économique de l’Europe a été au centre des préoccupations des ministres de l’Économie et des Finances du G20, réunis ce week-end en Australie. Les grands pays développés, les USA notamment et les émergents (Chine, Inde et Brésil) recherchent activement les solutions pour éviter un effondrement de l’activité dans la zone euro.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

Il est aussi l'auteur du blog http://www.jeanmarc-sylvestre.com/.

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Les statistiques sur l’économie européenne sont désespérantes. Les pays de la zone euro ont évité la faillite financière, les mécanismes de sauvetage existent, mais ces pays-là n’ont pas trouvé la clé pour restaurer la croissance. Trop de dettes, trop de rigueur mal partagée, trop d’impôts. Résultat l’activité s’est étouffée.

Les pays qui étaient en danger de mort comme la Grèce, le Portugal, l’Espagne ou l’Italie ont pu sortir la tête de l’eau mais la France, 2ème puissance économique européenne, est complètement à plat. En dépit d’une politique budgétaire ultra complaisante, plus de 4% de déficit de fonctionnement, l’activité est "flat". Pourquoi ? Tout simplement parce que depuis deux ans, le gouvernement a tiré sur l’impôt pour financer un modèle social trop coûteux et surtout, parce que rien n’a été fait pour améliorer la compétitivité des entreprises.

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Parallèlement, les pays de l’Europe du Nord et l’Allemagne se sont essoufflés également parce que leurs principaux marchés européens sont trop amortis. Résultat, l’Europe toute entière, qui reste la deuxième puissance économique du monde après les États-Unis, est complètement en panne.

Ni les USA, ni l’Asie, ni l’Amérique du Sud, ni l’Afrique ne peuvent se satisfaire d’une zone euro qui aurait perdu tout dynamisme. Le monde entier a besoin d’une zone euro en pleine forme. C’est normalement le principal client des économies manufacturières. Si l’Europe pique du nez, les usines de Shenzhen ou de Bangalore  sont obligées de baisser les cadences de fabrication. L’Europe est normalement le principal exportateur de technologie et de produits haut de gamme. L’Europe enfin, est un gros consommateur de matières premières et d’énergie comme le gaz ou le pétrole.

Cette analyse a été au centre des débats des ministres du G20 en Australie pour examiner les moyens qu’il faudrait mobiliser pour faire repartir la machine européenne.

Les pays émergents sont parfaitement conscients qu’ayant besoin de la croissance occidentale pour dynamiser leur propre économie, ils doivent recycler les excédents financiers afin de financer les déficits et les investissements. Mais surtout, la totalité des ministres du G20 sont tombés d’accord pour inciter les pays de la zone euro à activer chez eux les ressorts de la croissance. Ces ressorts sont de trois sortes.

1er type de ressort : Achever les réformes internes qui permettraient à ces vieilles économies d’affronter les contraintes de la mondialisation. Celapasse évidemment par une meilleure compétitivité des produits et des services et pas seulement une compétitivité prix.

2e type de ressort : Prendre part à la révolution digitale qui est en train de bouleverser tous les processus de production et l’organisation de la distribution. L’Europe est très en retard dans la prise en compte de ces innovations technologiques. La plupart des innovations arrive en droite ligne de la Californie.

3e type de ressort : L’Europe doit accélérer son évolution vers plus d’unité, de solidarité et d’organisation fédérale. Pour le reste du monde la France, la Belgique, l’Allemagne ou l’Italie n’existent que sur les dépliants touristiques. Économiquement, tous ces pays composent un seul et même marché, le marché européen, comme il existe le marché américain, chinois ou indien.

Politiquement, l’Europe n’existe pas. Budgétairement, fiscalement, légalement… l’Europe n’existe pas. Pour les ministres du G20, il ne pourra y avoir de politique de relance des investissements en Europe, une politique de financement, une politique monétaire plus dynamique que si et seulement si il existe un pouvoir politique européen.

Les États-Unis d’Europe, tout le monde en parle. Tout le monde considère que cette construction serait le principal remède à la crise, mais politiquement les forces centrifuges sont encore beaucoup plus puissantes que les forces centripètes.

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