Les Premiers ministres italien et grec forment une alliance pour endiguer l'augmentation de l'immigration clandestine<!-- --> | Atlantico.fr
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Les deux dirigeants ont discuté de la possibilité de faire davantage pression sur l'Union européenne pour qu'elle agisse contre l'immigration clandestine.
Les deux dirigeants ont discuté de la possibilité de faire davantage pression sur l'Union européenne pour qu'elle agisse contre l'immigration clandestine.
©Angelos Tzortzinis / AFP

D'une seule voix

S'exprimant d'une seule voix sur le poids de l'immigration clandestine, l'Italie et la Grèce se sont réunies pour rechercher des solutions communes.

Chris Tomlinson

Chris Tomlinson

Chris Tomlinson est un journaliste britanno-canadien qui travaille pour The European Conservative. Il s'intéresse aux migrations, à la politique européenne, à l'extrémisme de gauche et au terrorisme islamique.

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Le Premier ministre italien, Giorgia Meloni, a rencontré son homologue grec, Kyriakos Mitsotakis, à Athènes à la fin de la semaine dernière. Les deux dirigeants ont discuté de la formation d'une alliance pour lutter contre l'immigration clandestine, alors que les arrivées en Grèce et en Italie ont explosé depuis le début de l'année. 

Les deux hommes ont discuté de l'immigration clandestine lors de leur rencontre du 31 août, notamment de la nécessité d'une coopération plus étroite avec les pays d'outre-mer, en particulier avec ceux d'Afrique, afin d'aider à endiguer le flux de clandestins à la fois dans leurs pays d'origine et dans ceux par lesquels ils transitent pour atteindre l'Europe, rapporte l'agence de presse italienne ANSA. 

Selon l'agence de presse, les deux dirigeants ont discuté de la possibilité de faire davantage pression sur l'Union européenne pour qu'elle agisse contre l'immigration clandestine. Les deux pays pourraient également travailler ensemble pour aider à débloquer les fonds promis par la Commission européenne à la Tunisie, l'un des principaux pays de transit pour les traversées clandestines de la Méditerranée vers l'Europe. 

Le Premier ministre italien, M. Meloni, a eu plusieurs discussions avec les dirigeants du gouvernement tunisien afin de parvenir à un accord sur l'immigration clandestine et a promis, au début de l'année, d'essayer d'aider la Tunisie à obtenir jusqu'à un milliard d'euros de l'Union européenne pour aider l'économie du pays.

M. Meloni faisait également partie d'une délégation composée de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et du Premier ministre néerlandais sortant, Mark Rutte, qui a conclu un accord avec la Tunisie afin d'aider ce pays d'Afrique du Nord sur le plan économique tout en luttant contre le trafic de migrants et l'immigration clandestine. 

"Nous avons atteint un objectif très important qui est le fruit d'un travail diplomatique considérable. Le mémorandum est une étape importante vers la création d'un véritable partenariat entre l'UE et la Tunisie", a déclaré M. Meloni en juillet. 

L'accord n'a cependant pas été exempt de critiques. La semaine dernière, certains membres du Parlement européen ont exprimé leur inquiétude, l'eurodéputé allemand de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) Michael Gahler faisant remarquer que les 255 millions d'euros de fonds proposés à la Tunisie sont faibles par rapport à un autre accord entre le pays et l'Arabie saoudite qui s'élève à environ un demi-milliard d'euros. 

D'autres ont affirmé que les Tunisiens pourraient ne pas respecter leur engagement à mettre un terme à l'immigration clandestine, car ils pourraient trouver d'autres partenaires pour réparer leur économie sans avoir à accepter de contrôler les flux migratoires. 

L'Italie et la Grèce ont participé à de récentes réunions entre les États méditerranéens de l'Union européenne, qui ont appelé les autres membres de l'UE à accepter des plans de redistribution des migrants afin d'alléger la charge disproportionnée que représentent le logement et la prise en charge des migrants dans les pays situés aux frontières extérieures de l'UE.

En 2021, les ministres de l'intérieur de Chypre, de la Grèce, de l'Italie, de Malte et de l'Espagne, surnommés les "MED 5", ont demandé à l'UE de mettre en place un mécanisme de rapatriement centralisé afin de faciliter l'expulsion des migrants qui ne peuvent prétendre au statut de demandeur d'asile. 

Le MED 5 s'est à nouveau réuni en mars de cette année. Le ministre grec de la migration et de l'asile, Notis Mitarachi, a fait remarquer que seul 1 % de l'ensemble des migrants arrivés illégalement en 2022 dans l'Union européenne avait été redistribué dans le cadre de l'actuel programme de volontariat. 

"Nous ne pouvons pas continuer à parler de la nécessité d'imposer davantage de responsabilités aux États membres de première ligne s'il n'existe pas un mécanisme de solidarité tout aussi normatif et obligatoire à l'égard des pays de premier accueil", a-t-il déclaré. 

Les négociations sur un nouveau pacte sur les migrations et l'asile ne sont pas encore terminées, bien que certains accords aient été conclus en juin concernant la répartition des demandeurs d'asile entre les États membres, ce qui pourrait permettre aux États d'accueillir les demandeurs d'asile ou de leur apporter un soutien financier. 

Il reste à voir quel sera l'effet de la nouvelle alliance proposée entre Meloni et Mitsotakis, car leurs deux pays ont connu une augmentation des arrivées illégales cette année.

L'agence européenne des frontières Frontex note que si les arrivées en Grèce ont diminué d'environ 29 % depuis le début de l'année par rapport à la même période en 2022, la route vers l'Italie via la Méditerranée centrale a augmenté de 115 % et représente désormais la moitié de toutes les entrées illégales en Europe.

Le nombre total de traversées illégales, estimé par Frontex à 176 100 au cours des sept premiers mois de cette année, est le plus élevé depuis 2016.

Article publié initialement sur le site European Conservative et traduit avec leur aimable autorisation

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