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Le triste bilan des consignes de Castaner : des dizaines de mâchoires fracassées et d'éborgnés
©Sebastien SALOM-GOMIS / AFP

Police partout, justice nulle part…

Pourquoi n'en parle-t-on pas ? Par pudeur peut-être ?

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Les violences – incontestables – des Gilets jaunes sont connues de tous. Les caméras des télévisions se sont attardées, en le répétant jour après jour, sur un abruti boxant violemment un policier sur le Pont des Arts. On a vu aussi des images, elles aussi repassées en boucle, d'un CRS lynché à l'Arc de Triomphe. Et des millions de Français, rivés à leurs écrans, ont assisté au spectacle sordide de CRS violemment agressés par des voyous dans le quartier de l'Opéra.

Bizarrement, les caméras, manifestement très occupées ailleurs, n'ont pas montré certaines actions des forces de l'ordre. Pas d'images donc le silence ! Dans le domaine sportif, il y a le football, le volleyball, le basketball, le handball. Dans le domaine policier, il y a un autre genre de sport : le flashball. C'est une arme destinée à faire mal. Pas trop mal quand même : car il est demandé à ses utilisateurs de ne jamais viser la tête. Hélas, ils ont été nombreux, très nombreux, à s'affranchir de cette règle

L'organisme "Désarmons" a recensé une centaine de blessés graves suite à des tirs de flashball. Certain estiment que cette association est de parti pris. Peut-être, peut-être pas... C'est pourquoi France Info, une radio peu suspecte de macronophobie, a enquêté en détail. La presse locale a été épluchée, les photos analysée, et un nom a été mis sur chaque visage. Les hématomes, même les plus importants, n'ont pas été comptabilisés. Résultat de l'enquête : 40 blessés graves, dont 9 mineurs, 12 personnes éborgnées. Un œil en moins, ce n'est pas ça qui va empêcher Castaner de dormir.

Pour en parler, le ministre de l'Intérieur n'a eu que quelques mots indignes : "Il ne faut pas croire qu'il y a d'un côté des manifestants gentils et de l'autre des policiers méchants".  Les photos de éborgnés, les joues perforées, les mâchoires fracassées ont été vues et relayées des centaines de milliers de fois sur les sites où vont les Gilets jaunes. Ces derniers seront pour longtemps envahis par la haine. Mais c'est Castaner qui l'aura semée. 

PS : David Dufresne, un journaliste indépendant, a mené une rigoureuse et remarquable enquête sur la question : il est arrivé au chiffre d'une centaine de blessés graves.

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