Le monde entier suspendu aux décisions de la FED : les 3 scénarios possibles<!-- --> | Atlantico.fr
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Janet Yellen, présidente de la FED.
Janet Yellen, présidente de la FED.
©Reuters

L'Edito de Jean-Marc Sylvestre

Selon la décision que prendra la FED jeudi 17 septembre sur la politique monétaire américaine, les impacts sur l’économie mondiale seront différents. En attendant, les opérateurs financiers tirent des plans sur la comète en tremblant.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Les financiers américains sont bien incapables de dire ce que Janet Yellen, la présidente de la banque centrale américaine, va annoncer à l’issu de la réunion du 17 septembre prochain. Janet Yellen, qui passe pour la femme la plus puissante du monde a, depuis son arrivée, l’ambition de modifier la politique monétaire en relevant les taux d’intérêt. Son entourage ne se cachait pas pour expliquer que la monnaie, comme l’économie mondiale, ne pouvait pas être gérée avec des taux d’intérêts presque nuls. Le progrès économique nait du risque et le risque ne peut pas se rémunérer avec des taux aussi bas.

Cette politique de l’argent gratuit - ou presque - avait permis à l’économie américaine de sortir de la crise. Les banques centrales du reste du monde, y compris la BCE, ont embrayé sur le même braquet des politiques non-conventionnelles. Mais il fallait bien songer à revenir à des conditions de taux normal pour retrouver des conditions d’équilibre permettant à l’économie réelle de se renforcer.

On peut mettre un malade sous morphine pendant le temps d’une chirurgie réparatrice, mais on ne peut pas le laisser sous morphine indéfiniment.   

Au niveau du principe, c’était clair. Au niveau de l’application et du calendrier c’était beaucoup plus flou. Tout le monde pensait que la FED allait changer son fusil d’épaule en septembre. Or, rien n’est moins sûr. Les indicateurs de l’activité américaine sont encore très fragiles. Sur la croissance, on est en dessous des 2% sur le début de l’année. Sur les prix, la tendance est à la baisse alors que l'on aurait besoin d’un peu d’inflation.

D’où la pression des milieux financiers pour expliquer qu’il est urgent d’attendre pour redresser les taux. Tous les arguments sont bons. Le risque d’une hausse du dollar, le risque d’une déflation importée par les matières premières. Les risques d’une baisse de la bourse. Le résultat de ces explications contradictoires, c’est que la position de Janet Yellen est très difficile à prévoir. Très logiquement on pourrait écrire trois scenarios.

Premier scénario, la réserve fédérale relève ses taux et commence à abandonner la logique non conventionnelle qui lui avait permis de créer de la monnaie et de mettre à la disposition de l’économie quantités de disponibilités. En réalité, on avait mis beaucoup d’argent à la disposition des marchés financiers. Si la FED annonce un relèvement des prix de l’argent, il faut s’attendre à une baisse significative des valeurs boursières, puis à une hausse du dollar. Le maximum de capitaux internationaux va aller sur le dollar et le faire monter. Ça ne sera pas forcement bon pour l’économie et pour la bourse. D’où l’attentisme actuel des boursiers.

Deuxième scénario, la Fed ne fait rien mais dit qu’elle réfléchit à une inflexion à la hausse des taux. C’est la pire des choses pour les opérateurs qui vont se caler sur un comportement proche de celui qu’ils auraient eu si la Fed avait relevé ses taux. Pour les marchés, l’annonce de ce que l’on va faire est plus impactant que de faire ce que l’on avait dit que l’on ferait : d’où la hausse du dollar et l’effondrement des valeurs boursières.

Enfin, troisième scenario, la Fed ne touche pas aux taux et annonce quelques assouplissements supplémentaires. En gros, Janet Yellen peut expliquer que la fragilité de l’économie, le risque très présent de la déflation l’incite à abandonner l’option d’un retour à la normale monétaire mais lui commande, au contraire, de continuer la politique laxiste de soutien. 

Comme les taux sont au plancher, l’idée pourrait être de lancer un nouveau QE  et d’aller vers des taux d’intérêt négatif. Pour les financiers et les boursiers c’est le scénario rêvé. On ne change pas une méthode qui gagne. Sauf que le dernier critère pour agir c’est l’emploi, et il faut reconnaitre que l’essentiel de l’argent généré par la FED s’en va dans les banques et sur le marché financier mais très peu dans l’économie réelle.

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