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Le don de sperme, une pratique en progression... aux risques sanitaires toujours élevés
©Reuters

Bonnes feuilles

Aujourd'hui, en France, dans l'illégalité la plus totale, des hommes offrent leur sperme à des couples homosexuels, hétérosexuels ou des femmes seules en mal d'enfant. Sur Internet, ils proposent de délivrer leur semence de manière "artisanale" - à l'aide d'une pipette de Doliprane - ou "naturelle", via un rapport sexuel. Célibataires ou en couple, parfois pères de famille, ces super-géniteurs ont une descendance qui peut compter jusqu'à 50 enfants. Extrait de "Super-géniteurs : Enquête sur le don de sperme sauvage en France", de Sarah Dumont, aux Editions Michalon (2/2).

Sarah Dumont

Sarah Dumont

Sarah Dumont est journaliste indépendante. Elle a notamment été chef de rubrique au service société et psycho de Femme Actuelle.

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"Information importante. Mesdames, demandez bien les tests à vos donneurs, avec pièce d’identité. Il y a un donneur non sérieux qui est soi-disant malade, je ne veux alarmer personne, mais je me dois de vous informer puisque je viens de l’apprendre, donc vérifiez bien les tests de vos donneurs". Ce message d’alerte a été posté par Francis David sur les groupes Facebook qu’il anime, en janvier 2016.

De quoi rappeler aux candidats à la parentalité que le don amicalement assisté est loin d’être sans risque. Si les administrateurs des groupes privés sur Facebook et les associations homoparentales conseillent le dépistage des principales infections, comme le VIH, la chlamydia, les hépatites B et C et la syphilis, datant de moins de trois mois, tout le monde ne respecte pas ces consignes. Les tests remontent parfois à six mois. Et, dans tous les cas, rien ne garantit aux femmes que le donneur se privera d’une "soirée sexe non protégé" avant le jour de l’insémination. Dans le cas d’un rapport sexuel, le risque de transmission d’infections et de maladies sexuellement transmissibles est 100 % partagé, dans celui d’une insémination artisanale, ils ne concernent que les receveuses.

Alexandra en a fait les frais. Après douze mois d’essais infructueux, elles décident, avec sa compagne, de tenter leur chance dans une clinique privée belge, et embarquent Jérôme, leur donneur normand, dans le Thalys. Les examens de contrôle, facturés 800 euros, leur apprendront que Jérôme a une MST et qu’ils vont d’abord devoir traiter l’infection. « J’étais furieuse. Jérôme m’a certifié qu’il avait toujours utilisé des préser­vatifs… Je n’avais aucun moyen de le vérifier », me raconte-t-elle.

Sans passage par une clinique privée, elle n’aurait jamais été au courant de cette maladie. Dans les CECOS, une recherche d’infections transmissibles est réalisée au moment du bilan du donneur. 29 « Un deuxième test est réalisé six mois après, afin de s’assurer qu’il n’était pas contaminé au moment du don », précise le Pr Israël Nisand. En cas de résultat positif, le sperme congelé est jugé inutilisable. Avec du sperme frais, il est impossible d’effectuer ces contrôles.

Extrait de "Super-géniteurs : Enquête sur le don de sperme sauvage en France", de Sarah Dumont, aux Editions Michalon.

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