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Le « made in France » retrouve la cote mais les relations entre fournisseurs et clients se tendent
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Atlantico business

Les Gilets jaunes n’y sont pour rien, quoi que ! Mais le made in France devient à la mode chez les consommateurs comme dans les entreprises.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

Il est aussi l'auteur du blog http://www.jeanmarc-sylvestre.com/.

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Une étude réalisée par le cabinet Agilebuyers et le Conseil national des achats sur les relations entre clients et fournisseurs révèle que les entreprises françaises rejoignent les consommateurs pour privilégier dans leurs achats  « le made in France ». Mais elles considèrent aussi que les relations avec les fournisseurs ou les clients se tendent, ce qui rejoint ce qu’avait mis en évidence le baromètre du cabinet ARC en fin d’année 2018 et qui soulignait notamment un allongement des délais de paiement dont les petites et moyennes entreprises étaient les premières touchées.

Cette étude Agilebuyers a été réalisée auprès des acheteurs et des professionnels de l’achat à la fin du mois de novembre 2018. Près de 700 directeurs d’achats représentatifs des différents secteurs ont été consultés.

Il en ressort deux grandes évolutions.

La première confirme qu‘une majorité d’acheteurs, 53% exactement, prennent le made in France comme un des premiers critères de choix dans leur business quotidien. C’est la première fois que le made in France est privilégié par plus de la moitié des professionnels.

Cette évolution marque un certain changement d'attitude chez les directeurs d’achats qu'il faut mettre en parallèle avec l‘évolution des consommateurs qui, de leur côté, deviennent de plus en plus attentifs à l’origine du produit qu’ils achètent. Le produit doit être traçable, porteur d’une éco-responsabilité et fabriqué principalement en France. 

Mais d’autres facteurs jouent aussi en faveur de la préférence hexagonale dans les achats. D’un côté, l’impact de la politique américaine et les menaces de Donald Trump sur le protectionnisme. Beaucoup de gros responsables d’achats dans les grandes entreprises ne veulent pas se retrouver face à un risque de sanctions américaines au cas où l’un des pays fournisseurs serait black listé par un tweet de Trump. De l’autre côté, les produits en provenance des pays émergents ont perdu une partie de leur avantage coût.

Dans le luxe, l’agroalimentaire, le tourisme, la restauration, l’origine France est devenue un avantage incontournable. Les directeurs d’achats achètent massivement local dans tous ces secteurs.

En revanche, dans l’industrie, le choix du made in France est beaucoup moins partagé. D’abord, parce que les chaines de valeur sont très éclatées, une automobile, par exemple, est très souvent multinationale dans sa fabrication. Ensuite, il n‘existe pas d’offre en France, notamment dans la mécanique, la machine outil, le digital. Enfin, il reste dans certains secteurs un critère de coût très présent. D‘où la demande récurrente de réduction de coûts et de charges sur la plupart des produits industriels.

Le deuxième phénomène concerne les relations entre fournisseurs et clients qui ont tendance à se durcir.  Cette évolution n‘est pas nouvelle. On l’avait vue apparaître dans le baromètre ARC dès le milieu de l’année dernière. Ces tensions sont liées au ralentissement de l’activité depuis l’été 2018. Selon les perspectives, elle se prolongera forcément en 2019. La variable d’ajustement est trop souvent le délai de paiement qui s’allonge dès qu'une entreprise se retrouve confrontée à des problèmes de trésorerie.

Les manifestions de Gilets jaunes qui ont provoqué des dégâts irréparables dans le commerce des centres-villes ont provoqué des manques à gagner considérables (environ 3 milliards en décembre) et des dégâts matériels qu’il faudra financer. En attendant, beaucoup d’entreprises se retrouvent en défaut de paiement. Donc ces difficultés reviennent dans la chaine de valeur et se répercutent chez le fournisseur.

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