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La réforme de l’assurance chômage entre vraies avancées et incertitudes
©PASCAL GUYOT / AFP

Evolution

La réforme de l'assurance chômage entre en vigueur ce vendredi 1er novembre. Les conditions d'accès aux indemnités évoluent. Les demandeurs d'emplois sont inquiets.

Gilbert  Cette

Gilbert Cette

Gilbert Cette est professeur d’économie à NEOMA Business School, co-auteur notamment avec Jacques Barthélémy de Travail et changement technologique - De la civilisation de l’usine à celle du numérique (Editions Odile Jacob, 2021). Son dernier livre s'intitule Travailleur (mais) pauvre (Ed. DeBoeck, à paraître en février 2024).

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Atlantico.fr : Le gouvernement a notamment annoncé la mise en place de la possibilité de démissionner afin de toucher l’assurance chômage dans certaines conditions (être employé depuis 5 ans par exemple).

Pourquoi le gouvernement a mis en place cette réforme ?

Gilbert Cette : Tout d’abord cette réforme était inscrite dans le projet présidentiel du candidat Macron il y a deux ans de cela. Ces réformes visent à faciliter les mobilités professionnelles. Beaucoup d’acteurs, beaucoup de salariés ont envie d’être mobiles et il est clair que dans ce projet il y a la possibilité pour certains salariés d’être accompagnés financièrement par l’assurance chômage dans cette mobilité professionnelle. On peut trouver que les conditions sont, pour l’instant, assez dures (5 ans de travail, un véritable projet professionnel) mais elle est logique et s’explique par une certaine prudence car on ne sait pas combien de personnes vont se déclarer intéressées. Il peut y avoir un faible nombre d'individus comme une grande quantité de personnes. Ces cinq ans pourront éventuellement être abaissés dans le futur, si le gouvernement voit qu’il n’y a pas de risque de déstabilisation financière de l’assurance chômage.  

Les salariés et les entreprises utilisaient la rupture conventionnelle pour être mobiles. Cette réforme permet-elle de désengorger le nombre de ces ruptures conventionnelles ?

Ce qui change dans cette réforme c’est qu’auparavant, il fallait deux acteurs pour une rupture conventionnelle, alors que maintenant, cette mobilité professionnelle peut être décidée par le salarié. Le changement radical est là. Certains salariés s’engagent dans la mobilité professionnelle via la rupture conventionnelle certes, mais d’autres ne peuvent pas tout simplement car l’employeur ne veut pas signer la rupture. Il ne faut pas oublier que la rupture conventionnelle a permis de pacifier des séparations qui pouvaient être mutuellement désirées.

Y a-t-il un risque pour le gouvernement ?

Pour l’instant, la réforme n’est pas très réussie. Cette réforme veut de la mobilité professionnelle et non le désir de se retirer du marché du travail en étant financé par l’assurance chômage. De façon très prudente, les indépendants pourront par ailleurs bénéficier de l’assurance chômage et cela s’inscrit dans une réforme globale. Cette réforme est là pour lutter contre les contrats courts en réalité, qui génèrent un coût important pour l’assurance chômage.

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