La France reste le champion d’Europe de la pression fiscale… même si les écarts avec nos voisins se resserrent. <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
fiscalité
fiscalité
©Flickr

Économie

La France reste le pays de la zone euro où le taux de prélèvement obligatoire est le plus élevé. Sur les plus riches comme sur les pauvres… On en connait les raisons, on n’en assume par les effets négatifs et on continue de plaider pour « le toujours plus ».

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

Voir la bio »

Jean-Marc Sylvestre - Emmanuel Macron avait fait de la baisse des prélèvements obligatoires l’objectif numéro 1 de son premier quinquennat. On s’aperçoit aujourd’hui qu’il reste beaucoup d’efforts à faire si on se compare à nos partenaires européens.

La France reste le pays de la zone euro où le taux de prélèvements obligatoires est le plus élevé. Si on élargit la comparaison aux pays européens qui n’adhèrent pas à la monnaie unique, la France est devancée par le Danemark.

Le site Fipeco (fipeco.fr) qui publie chaque année la somme des chiffres de la fiscalité française comparée cette de nos voisins révèle aujourd’hui que le taux des prélèvements obligatoires (PO) en France en 2021 était encore de 47,0 % du PIB et qu’il était selon Eurostat supérieur de 4,8 points à la moyenne de la zone euro. Mais Fipeco indique aussi que cet écart était de 5,9 points en 2020. Il a donc a diminué́ (de 1,1 point). Pas de quoi pavoiser. On reste le premier de la classe comme en témoigne ce premier graphique.  

page1image14498432




Le diable étant dans les détails, l’analyse comparée des différents types d’impôts et prélèvements est beaucoup plus intéressante : 

1er point : Le poids des impôts sur les revenus des ménages (CSG et autres prélèvements sociaux inclus) a augmenté́ en France avec la hausse de la CSG de 2018 et il était en 2021 de 9,4 % du PIB, soit un taux proche de la moyenne européenne (9,7 % du PIB). L’impôt sur le revenu au sens strict reste cependant bien plus faible en France (3,3 % du PIB). Les Français paient donc autant d’impôts sur le revenu que dans les pays de la zone euro mais on l’appelle la CSG 

page1image14499056

2e point : Le poids de l’impôt sur les bénéfices des sociétés en France en 2021 (2,9 % du PIB) était égal à la moyenne de la zone euro alors qu’il lui était supérieur de 0,4 point en 2020. 

page1image14490736

3e point : les impôts de production. Si les entreprises françaises ne sont pas pénalisées sur l’imposition des bénéfices, elles le sont gravement sur ce qu’on appelle les impôts sur la production. Qui forment un ensemble hétérogène, reste t la principale source d’écart entre les taux de PO en France et dans la zone euro en 2021 avec une contribution de 2,2 points, ce qui est toutefois nettement inférieure à celle de 2020 (2,8 points). C’est sur cette catégorie de prélèvements que Bercy a choisi de faire porter l’effort d’allègement qui devrait aboutir à ramener les entreprises au niveau de la moyenne européenne (environ 2% du Pib) 

page1image14491152





4e point : le poids de la TVA en France est légèrement au-dessus de la moyenne de la zone euro en 2021 (de 0,2 point de PIB), mais le poids des autres impôts sur la consommation (carburants, tabacs, alcools...) est  supérieur de 1,0 point.Image 7



5e point : Le poids des cotisations sociales a nettement diminué en France ces dernières années, mais il était encore supérieur de 1,3 point à la moyenne de la zone euro en 2021. En particulier, le poids des seules cotisations patronales restait supérieur de 2,2 points à cette moyenne européenne. Image 6



En dépit des disparités, on s’aperçoit que l’appartenance à la zone euro a contribué à rapprocher les taux d’imposition ce qui limite les effets de concurrence fiscale. Cela dit, la France souffre néanmoins de deux maux qu’elle a du mal à éradiquer ou à assumer.

-Le premier  relève du poids global de la fiscalité qui est un pur produit de l’histoire, de la culture étatique et de du modèle social. Le modèle social est très généreux, il est aussi très couteux. Plus grave, il pèse évidemment sur la compétitivité globale d’autant plus que les entreprises et les salaires sont les segments les plus imposés. La faible croissance, l’abandon de secteurs industriels tout entiers s’explique aussi par le poids des charges de l’État. 

La consommation est imposée comme partout en Europe, sauf sur les carburants, l’alcool et le tabac …mais la rémunération du travail est beaucoup plus chargée. Idem pour la production des entreprises. 

-Le deuxième phénomène qui mine la société française, c’est le sentiment que la masse d’argent collectée par l’État n’est pas redistribuée ou utilisée utilement. Le sentiment est vérifié quand on voit le fonctionnement  de certains services publics parmi les plus couteux : l’éducation nationale,  la santé, la justice.  ( sources et graphique , site Fipeco et Eurostat) 

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !