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La France, cet Etat millénaire qui a réagi à la pandémie comme un pays pauvre
©Francois Mori / POOL / AFP

Crise sanitaire révélatrice

Pierre-Yves Scheer revient sur les difficultés rencontrées par le gouvernement et sur les défaillances de l'Etat face au coronavirus.

Pierre-Yves Scheer

Pierre-Yves Scheer

Pierre-Yves Scheer, diplômé ESCP 90, cadre dirigeant de plusieurs banques, consultant en stratégie d'entreprise.

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La France flirte depuis des années avec les règles  européennes en matière de déficit public ou de dette. Malgré une conjoncture très favorable depuis 2011, elle affiche encore un déficit public de 3% du PIB en 2019, après 2,3% en 2018 et 2,9% en 2017.

Pourtant, portés par une baisse des taux inédite dans le passé, treize pays européens sont en excédent budgétaire. L’Allemagne présente son huitième excédent consécutif.

Alors que tous nos voisins ont profité de cette période pour assainir leurs finances publiques, préparant ainsi par le désendettement des jours plus difficiles, la cigale tricolore a profité de la manne pour accroître ses dépenses de fonctionnement et de redistribution.

Entre 2014 et 2018, l’Allemagne s’est désendettée de 200 milliards d’euros, passant de 75% à 62 % de son PIB. La France a, elle, porté le sien de 95% à 99% de son PIB.

Cette généreuse redistribution devrait se traduire par un bonheur perçu immédiat sans égal. Les fruits des efforts de nos malheureux voisins ont en effet été saisis par les gouvernants pour préparer le futur.

Tout cela pour être malheureux…

C’est là le paradoxe : la révolte sociale des gilets jaunes n’est née ni à Nimègue, ni à Düsseldorf, ni à Innsbruck.

Le citoyen français, privilégié à court terme par des politiques toujours plus dispendieuses, exprime son malheur bien avant les épreuves, pendant que les voisins observent, amusés puis inquiets, les dérives de notre pays.

Dans quel état social sera la France quand elle entrera dans le giron des pays sérieux ? Pourra-t-on durablement conserver dans l’euro ce pays plus fort en gueule qu’en arithmétique dont on envie les paysages, l’art de vivre autant que l’on exècre ses écarts de comportement ?

Pourvu que rien de grave ne se passe. Le quinquennat de François Hollande a bénéficié d’une formidable bienveillance de la conjoncture. Celui d’Emmanuel Macron démarre sous les meilleurs auspices. Tant que tout va bien, rien ne va mal et la France surnage.

Pourtant, dès 2011, à l’époque de la crise des dettes souveraines, de petites voix s’élevaient déjà.

Quelle légitimité au pouvoir parisien pour s’exprimer sur la situation de la Grèce et de l’Italie ? Déjà la France, pourtant volontiers donneuse de leçons, brillait sur tous les tableaux.

Certes le déficit n’était pas trop éloigné des critères. Certes la dette était peu excédentaire… mais tout cela au prix d’une dépense publique déjà au firmament. C’est-à-dire sur la corde raide, dans une situation où il n’y avait qu’à prier pour que tout aille bien, faute de quoi …

Recalculons le déficit budgétaire de la Grèce à l’époque, et simulons-le avec la ponction fiscale qui tond le tricolore chaque année plus ras. Nous arrivons à un excédent de près de 13%. Socialement inacceptable, brament ensemble Tsipas et Varoufakis.

C’est oublier le bonheur d’être français. Chez nous, c’est encore mieux, c’est accepté.

Quand le progressisme devient conservateur, les mots perdent leur sens

Les phrases à l’emporte-pièce, nouvel eldorado de notre littérature, en attestent.

Commençons par les avantages acquis. Quel sportif, quel entrepreneur, quel compétiteur, quel homme lucide peut croire aujourd’hui qu’en ne faisant rien pour s’entretenir on peut conserver sa performance ?

Nous vivons dans un monde ou rien ne peut être acquis durablement sans être défendu par l’effort, le gout de l’excellence, la recherche de performance. Et sans cette quête de l’effort, le fruit est d’ailleurs bien fade. A vaincre sans péril…

Continuons par le système social que la planète nous envie…

Pour sillonner assez régulièrement la Suisse, l’Allemagne et même la Russie, je peux attester du fait que pas un de mes contacts dans ces pays ne nous envie sur ce point. Ces pays vulgaires, nourris de formation économique et à l’arithmétique persistante, nous disent qu’ils ne comprennent pas le système, mais qu’en en voyant les règles et les résultats, ils ne peuvent y adhérer.

Ils ne confieraient ni leur avenir, ni leurs enfants à un tel chaos.

Mieux encore, l’ancien ambassadeur de Chine à Paris affirme encore il y a trois ans que la première chose qui choque lorsque l’on arrive en France, c’est que ce pays n’aime pas ses enfants. Sinon, il gérerait ses finances différemment.

L’auto affirmation, même martelée et stupidement répétée par des générations d’élèves besogneux embrigadés par des enseignants aussi ignorants de l’économie que de la connaissance de nos voisins, ne fait pas vérité.

Terminons par la justice sociale. Ce concept formidable a pour seul mérite le flou qu’il entretient.

Qui parmi nous ne rêve pas de justice sociale ?

Nous fantasmons tous à gagner plus en travaillant moins, à vivre plus longtemps en bonne santé et à voir nos proches épanouis. Mais soyons sérieux. Le réveil sonne, nous revoilà dans la réalité. La justice sociale est de fait la somme des efforts des autres pour que nous allions mieux.

Si les chômeurs travaillaient, si les cheminots avaient un âge de départ à la retraite cohérent, si les enseignants avaient une année de travail normale, si les plus riches ne pratiquaient pas l’évasion fiscale, si les revenus de la drogue et autres trafics étaient imposés, si…alors j’irais mieux. A condition de n’être dans aucune catégorie contributive, bien sûr.

Je revois telle Marianne notre Ségolène nationale scander que nous reviendrons à la retraite à 60 ans parce que c’est juste.  C’est juste stupide.

La maîtrise des quatre opérations de base acquise normalement a l’issue du primaire suffit à l’affirmer.

Depuis 1981, nous avons réduit l’âge de départ en retraite et augmenté l’espérance de vie de près de dix ans. En retardant de surcroît l’âge d’entrée dans la vie active. Le ratio actif sur retraité s’est tellement dégradé que les décisions de 1981 ne sont pas couvertes par la croissance générée en quarante années…

La grande Illusion

L’humanité repose plus sur des faits que sur des phrases. En niant tout le travail fait chez nos voisins pour préparer l’avenir, nous ne nous sommes pas mis en situation de solidarité. Notre imprévoyance rend notre générosité velléitaire.

J’entends notre Président appeler à soutenir l’Afrique. Quelle parodie. C’est le débiteur qui dit à l’autre débiteur : « attend, je vais voir la banque moi, ça a plus de chance de passer… ».

Quelle arrogance!

Pour donner, il faut avoir. Pour avoir, il faut avoir travaillé et prévu. Dans un pays aux finances publiques exsangues, parler de générosité ailleurs que dans l’effort est une imposture.

Seule une éducation défaillante permet ce tour de passe-passe. Du Garcimore, « Pas mal ».

Et que dire du mépris dont on drape ceux qui ont fait l’effort. Si l’Europe ne s’entend pas sur les solutions financières, c’est, vu de France, de la faute des Pays-Bas.

 En Europe, c’est la faute de la France.

Mais en perdant le respect de l’Europe, nous avons perdu le respect des autres. L’Union, c’est avant tout le respect des paroles données.

Mais où est passé l’argent ?

Alors, après toutes ces critiques, venons à la bonne logique.

Si la France a dépensé plus que les autres, ses infrastructures sont plus solides. Les Allemands ont dû gérer la réunification, les Suisses ont une nature difficile à domestiquer et des besoins d’infrastructures coûteuses (voyons le prix du kilomètre de tunnel).

Notre système de santé, le plus coûteux de la planète, est prêt à tout et robuste. Nous entrons donc dans la crise sanitaire comme l’armée dans la deuxième guerre mondiale.

Et les mêmes causes produisent les mêmes effets.

Après avoir démontré la perte d’efficacité de notre système de formation qui malgré, le coût par élève le plus élevé de la planète, arrive péniblement à la moyenne de l’OCDE, nous voici confrontés à la réalité de notre politique de santé.

Notre éducation, c’est le PSG quatorzième de Ligue 1. Mais notre santé…

Quarante années d’errements nous ont permis de déployer toutes les recettes de l’enseignement dans la santé.

Coûts d’administration faramineux, réduction du nombre d’opérationnels au profit de l’émergence d’administratifs, gouvernance incompréhensible, cohabitation surréaliste du privé et du public, veulerie totale dans l’évaluation, perte de valeur perçue des emplois rendant la politique salariale et la reconnaissance impossible, normalisation outrancière, virage numérique complètement ignoré, frais de fonctionnement si élevés qu’ils évitent jusqu’à l’idée d’investissement, retard technologique, montée des inégalités, niveau de service en berne….

Nous avons réussi à concevoir un hôpital public avec 34 % des effectifs sans mission de soins. C’est 50 % de plus que l’Allemagne qui a pourtant le même taux de dépenses de santé que la France. Rien qu’à l’échelle de l’APHP, cela représente un surcoût de 500 millions d’euros par an. Les Allemands soignent, nous administrons. On meurt donc moins de l’autre côté du Rhin.

La réponse à nos maux est d’évidence davantage dans la bonne allocation de moyens que dans l’augmentation de la dépense. Mais il faudrait avoir le sens des responsabilités pour le faire…

Il n’y manque plus que les syndicats de l’Education Nationale, pas encore implantés.

Il est vrai que dans les hôpitaux, on vit avec la mort, et ceci empêche sans doute les derniers soignants de s’embarquer dans de telles futilités. Il faut en effet descendre à cet échelon pour trouver des gens responsables. Quel malheur pour eux de porter tout le poids du système et d’en être les uniques représentants aux yeux du public.

C’est injuste et je les plains.

Un jour, il faudra dire ce que l’on a fait avec l’argent.

J’ai quelques idées : Combien de masques aurait-on pu payer avec les salaires et honoraires des commissions qui ont permis de féminiser le nom des professions, grâce auxquelles nos femmes peuvent aujourd’hui être entraîneuses ou sapeuses pompières ? Heureusement que nos stations essence sont passées en self-service, d’ailleurs…

Pourquoi avoir relancé l’absentéisme de la fonction publique en supprimant le jour de carence sur les arrêts maladie de courte durée, alors que son adoption avait permis de le réduire de moitié ? Combien d’emplois administratifs avons-nous économisé par le numérique pour les transformer en services au citoyen ? Dans combien de domaines l’Etat s’est-il effacé pour faire place aux régions dotées de nouveaux pouvoirs ?

Il faudrait tout un article pour le dire. Où simplement lire le rapport de la cour des comptes. Ce qui est amusant à ce sujet, c’est que ce rapport payé par de l’argent public, ne semble avoir de lecteurs que parmi les contribuables privés. On pourrait quand même l’offrir aux gouvernants …

Nous avons réagi en pauvre, quelles conséquences ?

C’est cette France, dormant sur les deux oreilles de ses illusions, qui entre dans la crise du Covid 19.

Aujourd’hui, c’est certain, pas prête.

Ni masques, ni tests, ni protocoles de soins, ni lits de réanimation (5000 contre 22000 en Allemagne, qui ne fait pourtant pas 280 millions d’habitants).

Des statistiques d’Europe des Balkans ou d’Europe du Sud avec des dépenses publiques sans égal. Et peut-être plus grave, l’histoire le dira.

En tout cas, sur toile de drôles de coïncidences. Ce gouvernement aura du mal à nous convaincre du besoin de plus de moralité et de lutte contre les conflits d’intérêts. Le mensonge en politique ne tue qu’aux États-Unis, et encore…

L’absence de préparation et les infrastructures défaillantes ont obligé la France à adopter les règles de pays pauvres, à savoir le confinement aveugle. Celui-ci ralentit la propagation du virus hors des cellules de confinement, ce qui est satisfaisant.

Il la favorise en revanche à l’intérieur, comme en témoignent les EHPAD, ce qui l’est moins. Il faudra reparler un jour de ce pays qui ne sait pas protéger ses anciens.

Cette recette a pour conséquence d’avoir arrêté brutalement le 17 mars, 70% de l’économie privée de la nation.

L’annonce de premières mesures très généreuses a permis de faire respecter les instructions de confinement. Le calcul de leur coût a immédiatement restreint les conditions d’accès au dispositif, ce qui entraînera probablement près de 200.000 faillites cette année.

Le virus aura réussi à tuer plus de personnes morales que de personnes physiques. A moyen terme, le prix à payer sera une forte montée du chômage.

La sphère publique continue allègrement sa dépense, même si nombre d’administrations sont en télétravail, c’est-à-dire sans prestation palpable. Mais elle ne repose plus que sur un petit nombre d’agents privés pour la financer.

Un confinement général de deux mois, suivi d’un déconfinement progressif sur deux mois, coûteront assurément plus de 300 milliards d’euros, plus de douze points de PIB.

Recensons dans ce chiffre la quasi disparition de l’impôt sur les sociétés cette année (il faut des bénéfices pour le payer), la baisse de 20% des recettes de TVA pendant 4 mois, l’effondrement des taxes sur carburants  (ne roulent en effet plus que ceux qui récupèrent la taxe), l’effritement de l’impôt sur le revenu puisque seuls les plus « hauts revenus », aujourd’hui écornés, l’acquittent (10% de la population en payent 80%), la baisse du nombre de transactions immobilières donc des droits d’enregistrement, les impôts et charges de toute nature  perdus dans les faillites.

Ajoutons à ces recettes perdues les dépenses : indemnisation du chômage partiel, des gardes d’enfants à domicile (en réalité partagées à parité avec les employeurs), surcoûts de gestion de crise, puis le chômage structurel qui va s’accroître.

Ajoutons-y la prime aux enseignants et la hausse du RSA, deux mesures dont le sens perçu est obscur, alors que les indépendants sont toujours sans ressources dans l’indifférence générale. Il est vrai que ces derniers travaillent, emploient et cotisent plus qu’ils ne votent. Assez de raisons pour les mépriser.

Bref, compte tenu de son impréparation, la cigale tricolore plonge plus profondément que ses voisines, ce qui est inhabituel en cas de crise.

En 2008, les mêmes causes avaient permis d’amortir la crise. Comme quoi, la bureaucratie protège de la finance, mais pas de la vraie vie.

Réforme ou soviet ?

La vraie question se pose à nous maintenant.

En 2009, ceux qui avaient plongé le plus bas avaient rebondi plus vite. Avec une récession réelle proche de 10% cette année, assurément supérieure à celle de l’Allemagne et de la Suisse, allons-nous rebondir plus vite ?

Deux choix s’offrent à nous :

Le premier, inédit, pourrait être de profiter des leçons de la crise pour repenser le rôle de l’état et réformer notre économie de redistribution.

Cela consisterait à constater qu’ayant moins de revenus et plus de dettes, il va falloir dépenser moins.

Ce serait formidablement innovant pour notre pays qui n’a jamais réussi ce pari. Nous sommes le seul pays d’Europe où la dépense publique a progressé chaque année depuis cinq ans.

Cette voie, au demeurant salutaire, est devenue très étroite.

Le déficit de formation de la population, sa faible éducation économique et la très faible pédagogie de nos politiques en la matière (je revois l’ineffable Jean-Louis Bianco expliquant le trou de la Sécu aux français par des recettes inférieures aux dépenses) ont permis des déferlements de gilets dans nos rues le samedi depuis novembre 2018 pour protester contre une austérité qui n’était pourtant pratiquée que chez nos voisins pourtant beaucoup plus apaisés.

La situation exceptionnelle que nous vivons montre des pistes. Il est curieux de voir que confronté au vrai danger on revient facilement à l’essentiel.  Est-ce une malédiction de replonger dès que les choses se normalisent ? Ou est-ce plus simplement le poids ordinaire de la bureaucratie ? Vous savez, celle grâce à laquelle nous avons des masques après les autres et pas encore de tests applicables alors que les entrepôts en sont pleins ? Il manque le tampon !

Quel pouvoir accepterait la mission-suicide de réformer? L’ère de la reconnaissance du kamikaze est assez lointaine.

A-t-on l’espoir de voir émerger une stature d’homme d’état dans nos élites ?

Le second choix, beaucoup plus probable, consiste à déployer des 2021 toute la créativité de Bercy :

Nouveaux impôts, nouvelles charges, et plus insidieux, sournois et plus violent encore, nouvelles règles à l’intérieur des mêmes impôts.

Il y a là des gisements plus profonds que les réserves de pétrole d’Arabie Saoudite. On peut étendre la non récupération de TVA (qui s’applique déjà sur les trains, avions, hôtels, véhicules de tourisme) a d’autres prestations.

On peut aussi revoir les assiettes de CFE et de CVAE, vestiges de notre ancienne taxe professionnelle dont on avait au moins la recette de calcul.

On peut aussi pour se mettre Martinez dans la poche, suspendre la flat tax ou en augmenter le taux.

Ce qui est clair, c’est que 300 milliards de dettes supplémentaires, ça représente 30 milliards de plus par an sur 10 ans. Il va falloir placer de l’assurance vie pour éponger la somme, et ensuite il faudra en payer le prix.

On va s’approcher dangereusement du seuil des 60% de dépenses publiques dans le PIB, et ce sans avoir lancé le grand plan hôpital public annoncé.

C’est socialement beaucoup plus acceptable, on pourrait même voir un Macron 2 en 2022.

Mais attention, à jouer à l’apprenti sorcier, on se rapproche aussi du gouffre. Nombre d’économistes voient dans ce seuil le point de rupture du modèle et je les crois.

Peut-on imposer les lois du capitalisme et ses règles de compétition à des salariés et employeurs aussi lourdement lestés sur la ligne de départ ? A ce taux de dépenses publiques, ne faudrait-il pas créer l’Union des Régions Socialistes Soviétiques de France ? Ne basculons-nous pas dans la négation du modèle, donc de l’autre côté du miroir ?

Certains en rêvent parfois. J’ai envie de leur dire que toutes les expériences de ce type sur la planète se sont accompagnées d’une fermeture nécessaire des frontières et d’un repli dans l’isolationnisme.

On peut rêver marxisme sans vouloir de congés à Pyongyang, quand même.

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