La clé d’une relation saine : connaître vos cinq émotions primaires et éviter d'en faire porter la responsabilité à l'autre <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Style de vie
La clé d’une relation saine : connaître vos cinq émotions primaires et éviter d'en faire porter la responsabilité à l'autre
©Flickr/benjaminasmith

Bonnes feuilles

La toxicité s'immisce bien souvent dans les relations et la reconnaître est compliqué tant les signes qui doivent alerter sont subtils et mouvants. Marion Blique propose de dénouer les fils qui tissent les relations pour mieux comprendre ce qu'elles cachent. Elle aide à identifier les différents styles relationnels et à débusquer la toxicité et la dépendance affective en donnant des outils pour les transformer. Extrait de "J'arrête les relations toxiques" de Marion Blique, aux éditions Eyrolles 2/2

Marion Blique

Marion Blique

Installée aux États-Unis, Marion Blique est psychologue clinicienne. Passionnée, elle partage les dernières découvertes thérapeutiques d'outre-Atlantique, à travers sa pratique en cabinet et ses formations : psychologie énergétique, neurosciences, EFT et psychothérapie du lien.

Voir la bio »

Jour 8 : Le rôle essentiel de mes émotions dans ma vie relationnelle

Nous avons découvert les jours précédents l’importance de notre cerveau émotionnel, son rôle lors des premières années de vie et, en particulier, au cours de la formation de nos premiers liens. Il nous semble impensable d’entretenir un lien, a fortiori un lien d’amour, sans ressentir d’émotion, sans comprendre ni partager un langage émotionnel. Imaginer un monde sans émotions serait un peu comme imaginer un monde sans couleurs. Tout serait bien fade et gris. Nous serions comme des robots.

Quoi de mieux pour commencer cette deuxième semaine que d’entrer dans le royaume des émotions. " E-motion ", c’est-à-dire l’énergie en mouvement !

Je suis responsable de mes émotions

Les émotions sont porteuses d’incroyables informations. Il serait tentant de croire qu’elles viennent de l’extérieur parce qu’elles sont souvent déclenchées par des événements ou des personnes qui semblent les provoquer. Mais détrompez-vous : personne n’est responsable de nos émotions.

Il est tentant de dire à une amie toujours en retard : " Tu me mets en colère ! ", à notre fille : " Tu me rends triste. " Pourtant, leur responsabilité n’est pas en cause. Nos émotions ne sont que notre réponse personnelle à une information qui vient de l’extérieur. Nous sommes la source de ce que nous ressentons et nous avons le pouvoir de transformer nos réponses émotionnelles. Ce que nous allons apprendre à faire aujourd’hui et le jour 18.

Je vous propose une recette miracle : au lieu d’essayer de changer ou de contrôler les personnes et les événements autour de nous, apprenons à y répondre différemment.

Nos organes des sens nous permettent de percevoir et de filtrer une quantité incroyable d’informations et bien souvent à un niveau subliminal, au-dessous du radar de notre conscience : expression du visage, ton de la voix, regard furtif, évitement du regard, silence vont nous alerter, nous menacer et déclencher en nous des réactions émotionnelles intenses et archaïques.

Ce sont surtout nos deux cerveaux primitifs qui effectuent cette tâche à une vitesse incroyable. Ils sont bien plus rapides que le cortex, notre cerveau pensant. Comme nous l’avons vu au jour 7, être en sécurité et survivre est l’objectif numéro 1, surtout dans les relations avec les autres. La question est : " L’autre est-il dangereux, fiable, menaçant ? "

Si vous avez un chien, vous voyez bien qu’à chaque fois qu’il rencontre un congénère, il va le regarder, le renifler, l’évaluer et même établir une domination immédiate. Nous procédons de la même manière sans nous en rendre compte, malgré nous, par réflexe de survie.

Nos cinq émotions primaires

Nous connaissons les couleurs primaires : jaune, bleu, rouge. Il y a aussi des émotions primaires : la colère, la tristesse, la peur, la joie et le dégoût. Ce sont des émotions de base, accompagnées de réactions physiologiques partagées par tous les mammifères, reconnaissables chez/et par tous les humains, quelles que soient leur origine et leur culture.

La colère

Souvent ressentie dans la gorge, la mâchoire, les épaules, les lombaires et nos poings serrés, elle peut se cacher aussi dans les migraines et les maux de tête. Trois situations la font naître :

• l’absence de respect de nos limites ;

• le besoin de franchir un obstacle (la colère va nous donner l’énergie nécessaire pour le faire) ;

• une situation de frustration ou d’insatisfaction. La colère est en rapport avec les limites que nous posons, qui nous sommes, notre territoire personnel en quelque sorte. La colère va nous aider à agir lorsque nous ressentons une intrusion. Elle nous informe aussi que nous désirons quelque chose que nous n’avons pas et alors nous sommes frustrés, ou au contraire que nous devons vivre quelque chose d’inconfortable. Il n’est pas toujours facile de savoir bien exprimer la colère, que ce soit pour les hommes qui ont peur de leur propre violence ou des femmes qui redoutent celle de l’homme. Il y a tant d’énergie dans la colère. Elle est comme le feu, prête à s’élever et cherche sa bonne expression, sans rarement la trouver. Dans ces cas-là, elle devient destructrice d’où sa mauvaise presse. Bon nombre de personnes préfèrent l’éviter complètement et la répriment. Mais elles se retrouvent sans vitalité, sans passion, supprimant leur pouvoir et souvent leur sexualité.

La tristesse

Elle se ressent dans la poitrine, la gorge se noue, les larmes montent aux yeux. Cela signale que nous avons perdu quelque chose ou quelqu’un auquel nous tenions. Elle signale une perte. Elle nous donne l’opportunité de chérir et d’honorer les choses ou les gens que nous aimons. De nouveau, nous avons appris à la masquer. Les garçons ne pleurent pas et si les filles le font, c’est plutôt un signe de sensiblerie et de perte de contrôle. Il est pourtant si essentiel de s’accorder le temps et l’espace de faire le deuil de ce qui n’est plus. Combien de gens somatisent ou dépriment parce qu’ils ne se sont pas autorisés à vivre certaines pertes ?

La peur

Elle signifie que nous percevons qu’une menace plane sur notre bien-être physique et elle nous prépare à l’affronter ou à nous en protéger. Souvent située dans le plexus solaire ou l’estomac, elle peut gagner tout notre corps et nous paralyser, jusqu’à affecter nos mouvements et notre respiration. Mais, au lieu de nous immobiliser, elle peut aussi nous agiter, nous faire trembler, notre cœur et notre respiration s’emballent, vieux réflexe reptilien. Parfois, il faut savoir l’écouter et s’enfuir en courant. Elle peut nous informer de vrais dangers à venir.

La joie

Nous nous sentons en pleine expansion, connectés et ouverts. La joie est souvent ressentie dans la poitrine et le cœur. Ce peut être un ressenti calme, paisible ou, au contraire, il peut s’accompagner d’un sentiment d’excitation. Il y a tant d’énergie dans la joie et pourtant, pour beaucoup d’entre nous, il n’est pas facile d’y accéder.

Le dégoût

C’est d’abord un phénomène physique qui, à l’origine, nous alerte sur les aliments nocifs et nous permet de sauvegarder notre santé. Il nous permet aussi de protéger notre identité, qui nous sommes, sur le plan psychologique et moral. Il est le gardien de notre identité.

Un langage partagé par tous les êtres humains

Tous les petits humains, quels que soient leur âge ou leur culture, peuvent lire ces cinq émotions de base sur un visage : colère, tristesse, peur, joie, dégoût. Ils saisissent les expressions en particulier au niveau des yeux, du regard et de la bouche. Comme nous le voyons dans l’encadré ci-contre, cette capacité peut nous aider tout au long de notre vie et s’appliquer à bien des domaines, et pas seulement à celui du lien affectif.

Extrait de J'arrête les relations toxiques - 21 jours pour créer des liens sains et harmonieux de Marion Blique, publié aux éditions Eyrolles, mars 2016. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !