L'avis de tempête boursière sur les technologies n'est pas levé, et les "big stars du digital" doivent baisser la tête<!-- --> | Atlantico.fr
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Les locomotives du secteur de la tech sur les marchés boursiers depuis des années ont fini par tomber en panne.
Les locomotives du secteur de la tech sur les marchés boursiers depuis des années ont fini par tomber en panne.
©JUSTIN TALLIS / AFP

Atlantico Business

La fin du mois d'octobre a pratiquement remis les compteurs à zéro dans le monde survolté des nouvelles technologies. Les GAFAM restent les locomotives de la croissance mondiale, mais leur essoufflement présage un ralentissement durable de l'activité.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

Il est aussi l'auteur du blog http://www.jeanmarc-sylvestre.com/.

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La semaine qui s'ouvre va être très importante pour juger de l'état des lieux dans l'industrie digitale. La semaine passée a été désastreuse pour tous ceux qui pensaient que les arbres montaient jusqu'au ciel. Pourquoi ?

Tout simplement parce que les locomotives du secteur sur les marchés boursiers depuis des années ont fini par tomber en panne. La semaine dernière, le Nasdaq a touché les portes de l'enfer, puisque les indices ont connu les pires séances de l'année : une baisse brutale de plus de 10 % en séance, soit près de 1000 milliards de valeur disparue si l'on cumule ce qui s'est passé sur les plus grandes stars : Apple, Microsoft, Amazon, Alphabet, Meta (Facebook), Tesla et Nvidia. Elles sont toutes descendues de leur piédestal. Idem sur l'indice S&P 500 et sur le Dow Jones. New York a orchestré la descente, mais Londres et Paris n'ont pas été meilleurs. Avec des accidents spectaculaires, puisque Worldline, par exemple, s'est effondré de 60 % en une séance, et même Sanofi en tête de gondole des pharmaceutiques.

Le week-end a permis de faire les comptes et de reprendre ses esprits, mais le secteur du digital reste très fébrile. Derrière les grandes stars qui règnent sur l'économie mondiale, les plus petites entreprises connaissent elles aussi des difficultés.

Cette tempête a été évidemment provoquée par l'aggravation des tensions géopolitiques. Les investisseurs ne croient pas à un scénario de guerre mondiale, mais ils considèrent que les cartes du pouvoir sont en voie de redistribution. Compte tenu de la guerre entre le Hamas et l'État d'Israël, le clivage entre les pays démocratiques et les pays autoritaires n'a jamais été aussi évident et profond. Alors même que les promoteurs de l'industrie digitale étaient convaincus que leur activité était un facteur de pacification entre les peuples, un moyen de multiplier et de consolider les interactions et les interdépendances, ils pensent que le digital est non seulement un outil de croissance mondiale, mais que c'est l'un des remparts les plus puissants pour éviter le choc des civilisations auquel on pourrait assister si les choses s'aggravent encore. En attendant, les grands de la technologie de la communication, comme les plus petits, ne se sentent pas immunisés contre l'inquiétude et l'incertitude, à commencer par les investisseurs, dont la visibilité est très brouillée.

L'autre problème que doit résoudre la tech, c'est de conjurer la déception. Ce secteur a tellement flambé depuis 20 ans sur tous les marchés du monde, avec des performances tellement fortes, que les investisseurs sont forcément attentifs aux moindres fluctuations. Ils pensaient entrer dans un nouveau monde, ils aperçoivent qu'ils sont encore dans l'ancien. Le digital s'était équipé de phares à longue portée, et là on s'aperçoit qu'ils sont myopes sur l'Ukraine, la Chine ou le Moyen-Orient.

Enfin, dernière déconvenue, le digital avait, grâce aux innovations permanentes, habitué les investisseurs que les entreprises de la Tech pouvaient échapper aux cycles économiques, et le digital a échappé aux effets de cycle jusqu'à maintenant. L'intelligence artificielle, aussi puissante soit-elle, n'a pas annoncé ce dernier coup de tabac. D'où l'importance de ce qui peut se passer cette semaine.

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