Jupiter aima Europe : ils vécurent malheureux et n'eurent pas d'enfants…<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Europe
Jupiter aima Europe : ils vécurent malheureux et n'eurent pas d'enfants…
©PHILIPPE LOPEZ / AFP

Tristes étreintes

La lettre d'amour qu'il lui a adressée fut traduite en 27 langues. Moi je l'ai lue en polonais, car en français j'ai rien compris.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

Voir la bio »

Europe était la fille d'un roi phénicien. Sa beauté illuminait tout le bassin méditerranéen et au-delà. Jupiter en tomba éperdument amoureux et lui fit trois fils : Minos, Rhadamanthe, et Sarpédon.

Puis le temps passa, et fit son douloureux travail. Europe tomba entre les mains d'économistes et de politiciens au cœur sec qui firent d'elle un machin appelé Union européenne. Elle était belle quand elle était jeune : un idéal, un rêve, une culture, une identité.

Dans leurs pattes, elle était devenue aussi attirante qu'un tiroir-caisse. Des règlements oiseux et tatillons achevèrent de la rendre hideuse. "Miroir, Miroir, dis-moi qui est la plus belle ?" Dans ses bons jours, le miroir ne répondait pas. Et dans ses mauvais jours, il lui indiquait qu'elle était moche.

Défigurée par l'outrage des années, l'Europe entreprit de faire le trottoir. Elle avait besoin de chair fraiche et ainsi elle arriva au chiffre énorme de 27. Là, ce n'était plus de l'amour, mais de l'amour tarifé. Nombre de ses soupirants se détournèrent de la vieillissante Europe. Les Anglais lui tournèrent le dos. Les Hongrois, les Polonais, les Italiens, les Tchèques se mirent à  crier qu'elle n'était pas belle.

Qui allait encore vouloir d'elle ? Vint notre Jupiter à nous qui lui déclara sa flamme : il avait un faible pour les créatures plus âgées que lui…

Mais entre Jupiter et Europe, les choses ne se passèrent pas bien. Aveuglé par sa passion, le Dieu des Dieux ne s'était pas avisé qu'Europe ne pouvait plus avoir d'enfants. Cela les rendit malheureux. Et en guise de compensation, ils adoptèrent quelques migrants… 

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !