Barack Obama a annoncé toute la détermination de la coalition internationale pour intensifier la lutte contre Daech en Syrie.
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Les chocottes
Intensification des frappes aériennes en Syrie : pourquoi la détermination d'Obama trahit surtout sa peur de l'Etat Islamique
Le 6 juillet, Barack Obama a annoncé une intensification des frappes aériennes en Syrie pour porter un coup d'arrêt à la menace terroriste incarnée par l'État Islamique. Pour autant, les 5000 frappes aériennes dénombrées par les Etats-Unis n'ont pas su mettre fin au conflit.
Alain Rodier
Alain Rodier, ancien officier supérieur au sein des services de renseignement français, est directeur adjoint du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R). Il est particulièrement chargé de suivre le terrorisme d’origine islamique et la criminalité organisée.
Son dernier livre : Face à face Téhéran - Riyad. Vers la guerre ?, Histoire et collections, 2018.
Atlantico : Lundi 6 juillet 2015, Barack Obama annonçait toute la détermination de la coalition internationale pour intensifier la lutte contre Daech en Syrie, au travers de frappes aériennes qui visent les infrastructures utilisées par les terroristes. Derrière la détermination affichée du président des Etars-Unis, ne faut-il pas voir une forme d'inquiétude ou un aveu de faiblesse ?
Alain Rodier : Les Etats-Unis sont extrêmement inquiets de la tournure que prennent les évènements sur le front syro-irakien. A savoir que Daech reçoit des coups mais semble les encaisser sans problèmes et garde l'initiative. Ses pertes sont minimes et aucun chef ne semble atteint, ce qui n'est pas le cas pour Al-Qaida "canal historique". Là ou Daech se sent en infériorité tactique, il se replie sur des "positions préparées à l'avance" et revient à la charge sur d'autres zones d'action. Parfois, il mène même des raids sur les positions conquises en surprenant les défenseurs. Daech crée donc un climat d'insécurité permanent sur l'ensemble des fronts, les chiites et les Kurdes étant obligés d'adopter une posture défensive nuisible au moral des troupes. L'accroissement des frappes aériennes est destiné à tenter de palier à cet état de fait, mais sans grand succès pour l'instant.
Dans quelle mesure les frappes aériennes peuvent-elles aider à remporter la guerre contre l'Etat Islamique ? Peut-on véritablement gagner sans intervention de troupes au sol, sur le terrain ?
Si l'on regarde l’Histoire, jamais les frappes aériennes n'ont permis une victoire (en dehors des bombardements Hiroshima et de Nagasaki) si elles n'étaient pas en soutien d'offensives terrestres. Pour le moment, il n'est pas question d'engager des troupes au sol: les Occidentaux n'en n'ont pas les moyens et surtout, l'expérience irakienne et afghane est présente dans tous les esprits, les Kurdes et les chiites ne veulent pas s'aventurer en régions sunnites car il y aurait ensuite un immense problème de "gestion des populations hostiles".
A ce niveau-là, comment les forces américaines et internationales s'en sortent-elles ? A quoi s'attendre dans la suite du conflit ?
Les forces de la coalition font ce qu'elles peuvent avec les moyens qui sont les leurs. Si l'on revient à l'Histoire, force est de constater que les troupes au sol adverses savent très bien se garder des frappes aériennes de l'adversaire quand elles ne sont pas suivies d'exploitation par de l'infanterie qui vient les chercher à la baïonnette pour les obliger à se rendre.
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