Frédéric Mazzella - BlablaCar : "Nous avons testé 6 business model avant de trouver le bon"<!-- --> | Atlantico.fr
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Frédéric Mazzella.
Frédéric Mazzella.
©BlaBlaCar

Série de l'été : ces échecs qui mènent au succès

Avant d'être le succès commercial et médiatique que chacun connait, le site de covoiturage a testé de nombreuses formules afin de parvenir à pérenniser ses activités. Des tentatives qui ont donné quelques sueurs froides à son fondateur.

Frédéric Mazzella

Frédéric Mazzella

Président et fondateur de BlaBlaCar, un service en ligne de covoiturage, Frédéric Mazzella est issu de l'ENS Ulm en Physique, titulaire d'un Masters en Informatique de Stanford University (USA) et d'un MBA de l'INSEAD. Avant de fonder BlaBlaCar, Frédéric Mazzella était chercheur scientifique pour la NASA aux USA et NTT au Japon.

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L’idée de départ, en 2008, c’était de proposer un service de covoiturage sur de longues distances et donc, de mettre en relation des gens qui allaient vers la même destination. Si le concept nous paraissait simple, nous n’imaginions pas, mes cofondateurs et moi-même, le temps que nous mettrions à modéliser notre business et à trouver le bon modèle économique.

Dès le début, les entreprises nous ont contactés pour proposer notre outil sur leur intranet pour leurs collaborateurs. Pour des raisons financières, on a très vite accepté malgré le fait que l’on était à l’exact inverse de ce que l’on souhaitait faire de BlablaCar. Après quelques clients, nous avons mis fin à cette activité car elle demandait bien trop de complexité technique pour si peu de résultats.

"Nous n’avions pas d’autres choix que de trouver LA bonne manière de nous financer

Pour moi, ce site devait exister, il fallait juste trouver la bonne manière de le rentabiliser. A cet époque, c’était assez difficile de lever des fonds, n’oublions pas que le terme même de "sharing economy" n’existait pas, nous n’avions pas d’autres choix que de trouver LA bonne manière de nous financer.

Les années qui ont suivi, on a testé de nombreux business model comme la publicité sur le site, la mise en relation par une plateforme téléphonique, une offre premium, nous avions même développé une plateforme évènementielle en partenariat avec des festivals etc. J’avais sept business model en tête, chacun avaient leurs inconvénients et ce fut le 6ème qui fut le bon. Je suis assez persévérant, il en faut pour me démoraliser !

"L’entrepreneuriat c’est un yoyo émotionnel"

Ce qui a nourri le fonctionnement actuel du site, ce sont ces différentes tentatives qui m’ont fait comprendre une chose : le modèle économique d’un site comme le nôtre doit être corrélé au volume d’activité du site. Notre modèle transactionnel, était finalement le plus juste vis-à-vis de tout le monde : on paye uniquement quand on utilise le service. Cela permet surtout de générer des revenus en fonction de la croissance de l’activité.

Le conseil que je donnerai, surtout dans le domaine des services quand on développe ce genre de produit, c’est qu’il faut être soi-même utilisateur. Un produit que l’on ne peut pas tester soi sera bien moins bon, le consommateur est toujours plus exigeant que le fondateur.

L’autre conseil, c’est qu’il ne faut pas se lancer seul, pour que votre associé vous repêche quand vous êtes au fond du trou, et vice-versa. L’entrepreneuriat c’est un yoyo émotionnel, un matin sur deux vous voulez changer le monde et l’autre vous pensez que vous ruinez votre vie.

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