Et si finalement Ebola était une maladie née dans l'Athènes antique d’il y a plus de 2 000 ans ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Santé
Et si finalement Ebola était une maladie née dans l'Athènes antique d’il y a plus de 2 000 ans ?
©Reuters

Des incertitudes

Une étude, menée par le Professeur Powel Kazanjian, spécialiste d’histoire des maladies infectieuses à l’université américaine du Michigan, conclut que le virus viendrait d'Europe et pourrait avoir sévi aux environs du 5e siècle avant Jésus-Christ.

Ebola est aujourd'hui l'une des maladies les plus connues dans le monde. Depuis plusieurs années, de nombreux spécialistes se sont penchés sur la naissance de ce virus soulevant de nombreuses interrogations. Certaines avaient été levées notamment celle de sa naissance. En effet, l'origine du virus, qui a fait tant de ravages en Afrique de l'Ouest (plus de 11 000 morts depuis 2004 et plus de 27 000 infectées) notamment, avait été située jusque là en 1976. C'était, en effet, les conclusions de l’équipe du médecin belge, Peter Piot. Malgré tout, de cette découverte, il ne restera peut-être bientôt que le seul nom, Ebola, qui lui vient d’une rivière de Yambuku, en République démocratique du Congo. 

Car désormais tout est remis à plat par une étude menée par le Professeur Powel Kazanjian, spécialiste d’histoire des maladies infectieuses à l’université américaine du Michigan. En effet, selon les conclusions des scientifiques américains le virus Ebola viendrait d'Europe et se cache derrière "la peste d’Athènes". Cette maladie ravagea la cité grecque et ses environs au 5e siècle avant Jésus-Christ. La plus célèbre de ses victimes n'est autre que Périclès, promoteur des arts et théoricien de la démocratie athénienne, mort en 429 av. J-C.

A LIRE AUSSI : L'homme qui a découvert Ebola prévient dans une interview choc : "je crains maintenant une inimaginable tragédie"

L’origine zaïroise d’Ebola a donc ses sceptiques. Des chercheurs sont ainsi convaincus que le virus pourrait même être plus ancien, puisqu’on a pu le repérer dans l'ADN des restes fossilisés, notamment des dents de rats vieux... de plusieurs millions d’annéesAvec ses conclusions, le Professeur Kazanjian est évidemment de cet avis. 

Dans un article paru dans le Washington Post, il soutient que la peste d’Athènes, n’est autre qu'Ebola. La description détaillée que fait Thucydide de la maladie qui tue autant de personnes dans la ville grecque, correspondrait point sur point avec les manifestations du virus d’Ebola. Le Pr Kazanjian soutient que les symptômes, le taux de mortalité et même l’origine de cette peste sont à tout point identiques à ce que l’on sait de la progression observée de la maladie d’Ebola.

Ainsi, la maladie aussi appelée syndrome de Thucydide commence par une fièvre élevée, de terribles maux de tête, une fatigue extrême et des douleurs dans l'estomac et les extrémités, le tout accompagné de forts vomissements. Ceux qui ont survécu sept jours à la maladie ont ensuite souffert d'une sévère diarrhée. D'autres symptomes peuvent apparaître comme les yeux rouges, le hoquet et des saignements de la bouche. D'autres malades ont également souffert de toux, convulsions, mais aussi de confusion mentale, d'éruptions cutanées, des pustules, des ulcères et même la perte de doigts et d'orteils, probablement dus à la gangrène.

La peste d'Athènes touche la capitale grecque, alors en pleine guerre en 430. Au début de l’été 430, la cité est surpeuplée. Les réfugiés s’entassent dans des abris insalubres. Ce sont ces conditions d’hygiène déplorables qui permettent à la peste de se développer d’une manière aussi fulgurante. Les symptômes ne correspondent à aucune maladie connue à cette époque : forte sensation de chaleur, irritation des yeux et de la bouche, violents vomissements, une soif intense. La mort survient au bout de 8 jours environ. Un tiers de la population périt ainsi de cette infection que personne ne sait soigner. L’épidémie a ainsi sévi par vagues successives pendant plus de deux ans.

Le Professeur Kazanjian est donc convaincu que la peste d'Athènes et Ebola sont liées. Il s'explique : "Des maladies comme Ebola, qui apparaissent ainsi et sont considérées comme nouvelles ou émergentes, peuvent en réalité être plus vieilles qu’on ne le pense". Ainsi, pour lui la dernière question à laquelle il faille répondre désormais est le passage de la maladie de l'animal à l'homme. Comment Ebola a-t-il été transmis ? Au fil des siècles, la peste d’Athènes elle-même a reçu diverses appellations : typhus d’Athènes, variole, fièvre jaune, anthrax, peste bubonique...

Fin 2014, une étude allemande avait démontré que des chauves-souris dévoreuses d'insectes pourraient avoir contaminé des villageois de Meliandou, près de Guéckédou en Guinée. Un enfant de 2 ans était alors considéré comme le point de départ de l'épidémie la plus longue et meurtrière depuis la découverte du virus. L'enfant est mort d'Ebola le 3 décembre 2013. Jusqu'alors, c'est une autre espèce de chauves-souris, se nourrissant de fruits, qui était considérée comme l'origine la plus probable de l'infection première, en particulier parce que ces animaux sont chassés dans cette région. Mais l'enquête sur le terrain, menée par une équipe dirigée par des chercheurs allemands de l'Institut Robert Koch de Berlin, a montré que de petites chauve-souris insectivores colonisaient un arbre creux où les enfants du village avaient l'habitude de jouer.

Si son origine pourrait donc encore réserver des surprises, selon Peter Piot, le fait que cette épidémie soit réapparue dans la région frontalière (très densément peuplée) entre la Guinée, la Sierra Leone et le Libéria a forcément contribué à la catastrophe. "Dans cette région, les populations sont extrêmement nomades, il était donc beaucoup plus difficile de retrouver ceux qui avaient été en contact avec les personnes infectées. Les morts dans cette région sont traditionnellement enterrés dans les villes et les villages où ils sont nés, de nombreux cadavres hautement contagieux ont été déplacés entre les frontières. Le résultat a été que l'épidémie s'est rapidement propagée dans des lieux différents", expliquait ainsi le médecin l'an dernier au Guardian. 

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !