Mission ménage de l'espace : le satellite éboueur du ciel<!-- --> | Atlantico.fr
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Depuis Spoutnik 1 en 1957, l’homme a placé plus de 6 000 satellites en orbite au-dessus de sa tête.
Depuis Spoutnik 1 en 1957, l’homme a placé plus de 6 000 satellites en orbite au-dessus de sa tête.
©Reuters

Le ciel va-t-il nous tomber sur la tête?

Depuis le Spoutnik russe de 1957 jusqu'à aujourd'hui, l'homme a envoyé plus de 6 000 engins à durée de vie limitée qui transforment le ciel en une dangereuse poubelle.

Gilles Klein

Gilles Klein

Gilles Klein,, amateur de phares et d'opéras, journaliste sur papier depuis 1977 et en ligne depuis 1995.

Débuts à Libération une demi-douzaine d’années, puis balade sur le globe, photojournaliste pour l’agence Sipa Press. Ensuite, responsable de la rubrique Multimedia de ELLE, avant d’écrire sur les médias à Arrêt sur Images et de collaborer avec Atlantico. Par ailleurs fut blogueur, avec Le Phare à partir de 2005 sur le site du Monde qui a fermé sa plateforme de blogs. Revue de presse quotidienne sur Twitter depuis 2007.

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Depuis que l’union Soviétique a envoyé le premier satellite  artificiel dans l’espace, le célèbre Spoutnik, en 1957, plusieurs milliers d’autres ont été lancés depuis, sans compter tous ceux qui se sont désintégrés en plus ou moins gros morceaux. L’espace est devenu une dangereuse poubelle volante dans laquelle les risques de collision augmentent chaque jour, sans compter les retombées vers la terre qui peuvent menacer des régions abritées.

« Depuis Spoutnik 1 en 1957, l’homme a placé plus de 6 000 satellites en orbite au-dessus de sa tête. Mais seuls quelque 800 sont encore opérationnels aujourd’hui, 200 ont explosé en vol et on en lance une centaine de nouveaux chaque année. » écrit SwissInfo.

« En réalité, il y a plus de 600 000 débris spatiaux autour de la Terre, la plupart orbitant entre 300 et 900 kilomètres d’altitude. Ce sont des morceaux d’étages de fusées, des satellites abandonnés, des cellules solaires, des éclats de peinture et même du carburant solidifié par le froid interplanétaire. » estime SwissInfo.

Le nombre de débris croit de manière exponentielle écrivait le Guardian à la rentrée 2011. Et "En 2007, la Chine a également créé 2 000 nouveaux débris en testant un système anti-missile sur un de ses propres satellites. Plus récemment, une collision entre deux satellites russes et américains en a produit encore plus." soulignait Fluctuat.

« Pendant longtemps, les acteurs du domaine spatial ont considéré que l'immensité de l'espace autorisait d'y abandonner sans précaution des objets comme les étages supérieurs, les satellites en fin de vie, et des objets divers tels que des boucliers, boulons.... Les évaluations récentes comptabilisent ainsi environ 13 000 objets d'une taille supérieure à 10 cm qui sont suivis régulièrement par des capteurs, 200 000 objets d'une taille comprise entre 1 et 10 cm, et 35 000 000 d'objets d'une taille comprise entre 0.1 et 1 cm. Les particules d'une taille inférieure à 0.1 cm sont bien sûr encore plus nombreuses. » explique le site web du Centre National d’Etudes Spatiales (CNES) sur les débris spatiaux.

En septembre dernier, un satellite de la NASA pesant six tonnes était entré dans l’atmosphère au dessus du Pacifique, signalait l'agence spatiale américaine sans préciser où il était tombé notait The Blaze. On attendait qu’une vingtaine de morceaux s’écrasent sur la terre, le plus gros devant peser pas plus de 150 kg, ce qui est déjà beaucoup s’il tombe sur une ville !

Bien sûr, les Etats Unis ne sont pas les seuls à s’intéresser à la question. Les agences spatiales allemande, russe, européenne (ESA) travaillent également sur le sujet. Sans oublier de plus petits pays comme la Suisse, avec l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) qui souligne "La périphérie de la Terre est encombrée de débris de toutes sortes, anciens engins hors service ou fragments de fusées et de satellites, qui tournoient à des vitesses inouïes. La NASA suit à la trace pas moins de 16 000 objets de plus de 10 cm. Le risque de collisions est avéré. Elles provoquent des dégâts considérables, voire la destruction complète de satellites, – ce qui génère à chaque fois des milliers de nouveaux débris."

L'EPFL vient de présenter CleanSpace One, un petit satellite « qui pourrait être le premier à s’atteler à la tâche. (…) Lorsqu’il arrivera tout près du débris à ramasser, lancé à 28 000 km/h à 600 ou 700 km de la surface de la Terre, CleanSpace One devra arriver à l’attraper et à le stabiliser. Pour cela, les chercheurs vont développer un mécanisme de tentacules robotiques. »

Un projet étonnant qui repose sur des petites structures : "Nous voulons créer une nouvelle gamme de satellites, pouvant être produits par des PME en Suisse, qui permettent de récupérer les débris que nous avons mis dans l’espace. D’une part, de les désorbiter, et d’autre part peut-être même de les ramener sur Terre», explique Volker Gass, directeur du Swiss Space Center.

Mais attention, "Entre le lancement de CleanSpace One et sa destruction, le processus complet devrait durer six mois." Si l'on se souvient qu'il y a des milliers d'engins qui trainent là-haut (sans compter les petits débris, 19 000 de plus de 10 cm selon des chiffres de la NASA de juillet 2009), le nettoyage risque d'être long et coûteux...

Si le sujet vous intéresse vraiment, il ne vous reste plus qu'à lire les 180 pages du rapport sorti par la NASA en 2011 : Limiting Future Collision Risk to Spacecraft: An Assessment of NASA's Meteoroid and Orbital Debris Programs. Bref, le métier d'astronaute éboueur a peut-être de l'avenir devant lui...

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