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En Suisse, HSBC contrainte d’accélérer le grand nettoyage de l’argent sale
©Mike Segar / Reuters

L'Édito de Jean-Marc Sylvestre

Selon plusieurs médias internationaux HSBC aurait organisé le transport de plus de 180 milliards d’euros depuis des comptes cachés en Suisse. La suite logique du grand nettoyage décidé par les autorités helvétiques.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Il ne s’agit pas seulement de l’efficacité d’une soixantaine de médias qui auraient joué les investigateurs. Il s’agit plus simplement d’une fuite conjointement organisée par les autorités suisses et les dirigeants de la banque pour accélérer le processus de nettoyage de l’argent sale et en général de tous les capitaux qui échappent aux fisc.

Cette évasion massive porterait sur plus de 100.000 clients particuliers et 20.000 sociétés du monde entier, mais principalement de l’Europe.  La France serait le 5ème pays dans le monde ayant le plus contribué à cette évasion. On approche le milliard d’euros.

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Cette affaire est la suite logique de celle qui avait été provoquée par l’informaticien de HSBC. Ce dernier avait livré à Bercy une liste de plusieurs milliers de Français qui avaient déposé en Suisse de l’argent de façon très illégale. Il y avait dans cette liste des vedettes du show-business, de la médecine et surtout des industriels, des patrons de grosses PME.

Ces opérations avaient été effectuées avant celles repérées par l’informaticien puisqu’elles datent toutes de 2006 et 2007. Nul ne sait ce qu'il arrivera à ceux qui ont été dénoncés. Ce qui est sur, c’est que cette affaire confirme deux choses.

La première, c’est la détermination de la Suisse à sortir définitivement du groupe des pays qui sont encore soupçonnés d’offrir des  refuges à l’argent étranger. Cette opération montre que le pays veut s’inscrire dans le concert des partenaires de la mondialisation. Son industrie et la qualité des services lui permettent largement de vivre aux marges de l'euro, sans à avoir besoin de louer des coffres forts pour mettre l’argent des autres à l’abri du regard de leurs gouvernants.

Si on considère que 180 milliards d’euros ont encore été dissimulés, et si on prend un taux de fiscalité moyen de 40%, c’est plus de 70 milliards d’euros qui ont échappé aux fiscs européens. Les Américains eux, ont clarifié la situation et éliminé la plupart des sources  d’évasion. L’Europe est en retard. Normalement la Suisse s’est engagée à lever le secret bancaire au 1e janvier 2018. En 2018 c’est terminé.

Deux, cette opération montre aussi la volonté de la banque HSBC de respecter la règlementation. C’est son statut et son image de toute première banque mondiale qui est en jeu. Le seul problème dans cette affaire, c’est qu’il y a de forte chance pour que les capitaux ne rentrent pas tous à la maison mais trouvent d’autres lieux de villégiature plus cléments. Le comble dans ce type d’affaire serait que l'on s’aperçoive que la banque qui avait permis l’évasion vers la Suisse soit aussi celle qui offre une solution de repli vers Dubaï, Singapour ou Hong-Kong. Un comble.

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