Emmanuel Macron recadre son discours sur l’Ukraine<!-- --> | Atlantico.fr
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À moins de trois mois des élections européennes, Emmanuel Macron s'est livré à un entretien aux "20H" de TF1 et France 2 jeudi soir.
À moins de trois mois des élections européennes, Emmanuel Macron s'est livré à un entretien aux "20H" de TF1 et France 2 jeudi soir.
©Ludovic MARIN / AFP

Recadrage

Il faudra sans doute encore plus d’une intervention pour qu’Emmanuel Macron réussisse à convaincre les Français (79% s’y opposent d’après un sondage Elabe) qu’il faudra envoyer des troupes en Ukraine, si la situation y devenait trop difficile face à la Russie. Car « si les Russes venaient à gagner la guerre, la crédibilité de l’Europe serait réduite à zéro, et la vie des Français changerait », a-t-il martelé dans son interview à TF1 et France 2.

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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L’exercice s’annonçait difficile : il lui fallait (il lui faudra encore) rectifier le tir, après sa déclaration à froid sur l’envoi possible de troupes françaises en Ukraine. Cette fois, Emmanuel Macron s’était visiblement préparé, au vu « self control » dont il a fait preuve au cours de l’interview : il s’y est prêté avec une patience rarement égalée dans un échange avec des journalistes, et avec toutes les précautions de langage nécessaires. « J’assume d’évoquer cette possibilité » (l’envoi de troupes au sol), explique-t-il. « On n’est pas sûr de le faire. On n’est pas dans cette situation actuellement mais on n’exclut pas cette option pour le moment » tout en assurant que « jamais nous ne mènerons d’offensive, jamais nous ne prendrons l’initiative ». Pour lui, Vladimir Poutine est un adversaire et non un « ennemi ». Nuance.

Emmanuel Macron s’exprimait alors que le Parlement a déjà voté pour l’accord bilatéral avec l’Ukraine, prévoyant notamment d’apporter  une aide supplémentaire de trois milliards. Il a au passage taclé ceux qui se sont abstenus lors du vote à l’Assemblée mardi dernier. « Choisir de s’abstenir ou de voter contre, ce n’est pas vouloir la paix, c’est choisir la défaite », a-t-il lancé, visant naturellement le Rassemblement national, mais aussi une partie des Républicains qui ont refusé de voter pour le soutien à l’Ukraine mardi dernier.

Les faits sont là, la Russie poursuit son avance en Ukraine, et « aujourd’hui, pour avoir la paix en Ukraine, il ne faut pas être faible, et donc il nous faut lucidement regarder la situation et il nous faut, avec détermination, volonté, courage, dire que nous sommes prêts à mettre les moyens pour atteindre notre objectif qui est que la Russie ne gagne pas…La paix, ce n’est pas la capitulation de l’Ukraine », plaide-t-il en ajoutant qu’il « il est impératif de continuer à aider l’Ukraine, » car « qui peut penser que Poutine s’arrêterait là ? » Pour appuyer son propos, Emmanuel Macron rappelle qu’« il y a deux ans nous disions : jamais nous n’enverrons de missiles, on l’a fait ». Son seul regret : « Nous avons mis trop de limites dans notre vocabulaire ». Ces temps-là sont donc révolus pour lui. Cependant, Emmanuel Macron a pris soin de préciser : « Nous ne sommes pas dans l’escalade. Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie mais on ne doit pas la laisser gagner », en faisant valoir que nous subissons déjà les conséquences de cette guerre avec la hausse du prix du gaz, et les cyber-attaques qui se multiplient, notamment contre des hôpitaux. Enfin, last but not least, « Si nous arrêtons d’aider l’Ukraine, l’Ukraine n’a aucune chance de gagner ». D’où son appel au « sursaut » tout en affirmant que « la France est une force de paix ». Afin que son message rencontre plus d’audience, Emmanuel Macron a posté une vidéo sur ce thème sur le réseau « X » dans la soirée. Aujourd’hui il doit convaincre l’Allemagne, et faire face à ceux qui l’accusent « de faire peur », comme Jean-Luc Mélenchon, ou encore d’électoralisme à l’instar d’Eric Ciotti qui l’accuse de « souffler sur les braises d’un potentiel conflit mondial à des fins électorales », en allusion aux européennes du mois de juin…

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