Dubai, le nouveau centre d’un nouveau monde, la fin du nôtre<!-- --> | Atlantico.fr
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A force d’observer le déclin de l’Europe, on oublie parfois de se poser la question du remplacement.
A force d’observer le déclin de l’Europe, on oublie parfois de se poser la question du remplacement.
©Aris OIkonomou / AFP

Les entrepreneurs parlent aux Français

A force d’observer le déclin de l’Europe, on oublie parfois de se poser la question du remplacement.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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A force d’observer le déclin de l’Europe, on oublie parfois de se poser la question du remplacement. Qui prendra sa place ? Où sont les centres du nouveau monde ? Pourquoi y parviennent-ils mieux que nous ? Quels sont les acteurs qui l’ont compris ? 

Une certitude, nous le savons, il n’y aura plus de pays Européens dans les 5 premiers mondiaux en 2030 et à priori, aucun dans les 20 premiers en 2050. Une fois cette équation posée, nous sommes face à un jeu de chaises musicales, dans lequel, certains entendront du Chopin et d’autres la Lambada.

La France glisse, toujours un peu plus. L’Allemagne, auparavant la puissance, la fiabilité et la stabilité faite pays, se voit agressée dans toutes ses composantes. Sa capacité de faire du sérieux, fiable, de précision et plutôt haut de gamme, va être dévastée en large partie par la Chine, qui fait chaque jour, mieux, plus durable, moins cher et de plus en plus fiable. Ses voitures électriques marchent au charbon et son obsession politique du compromis, la condamne à l’immobilisme. Dans un monde qui court de plus en plus vite, l’immobilisme accouche rarement d’un avenir brillant. La Chine va raser le marché des voitures électriques, et ce n’est qu’un « petit » exemple de ce qui arrive devant et derrière.

Et si l’on parle régulièrement du partage du monde entre la Chine et les USA, on oublie souvent ceux, plus petits, qui sont en train de changer le monde, en y attirant, brillamment ces lumières qui font le succès des nations depuis la nuit des temps. Du temps où Attali était brillant et pertinent, au moins dans ses livres, il rappelait régulièrement dans ses livres que les centres du monde, au fur et à mesure des siècles, se manifestaient par leur capacité à y attirer la science, le business et la culture. Certaines villes ou pays, ont, à travers les siècles su attirer ces 3 segments essentiels, bouillonnant de merveilles intellectuelles, de recherches scientifiques majeures et de réussites industrielles étonnantes. Souvent des villes portuaires, à l’époque où aller à l’aventure nécessitait des ports puissants pour organiser le transport des marchandises. Mais aussi des villes terrestres, comme les nôtres, au temps où les Lumières étaient allumées chez nos gouvernants (il faut relire l’histoire, car cela remonte à très loin… !!). 

Aujourd’hui les USA alimentent l’imaginaire du monde, grâce au cinéma et à la musique. Les intellectuels, sont relativement introuvables, où que ce soit, dans ce siècle où devenir influenceurs pour gamines pré-pubères est devenu un sport international essentiel pour TikTokeurs du désespoir intellectuel. Le business, la data et l’IA sont entre les mains des USA et de la Chine, la recherche et l’innovation, en Israël et en Corée. L’Europe vit désormais sur ses rentes, qui s’épuisent surtout en période de forts taux d’intérêts. Mais il y a une partie du monde que l’on sous-estime, mis à part le Brésil (qui a encore bien des obstacles à franchir), c’est le Moyen-Orient, et notamment Dubai, même si L’Arabie qaoudite et certains Émirats essaient de s’accaparer les meilleurs musées, équipes de foot et sièges sociaux. Dubai prend un essor incroyable et pour nombre de raisons.

Tout d’abord, on n’y sent pas le poids de la religion. Les religieux, ou du moins, ceux qui en affichent des signes souvent purement d’apparence, côtoient les mini-jupes, sans regards vengeurs et sans animosité. La ville est totalement internationale et ouverte à la diversité à partir du moment où elle est talentueuse. Elle recrute des talents du monde entier à des prix que l’Europe ne peut suivre, offre une qualité de vie et une sécurité totale, que l’Europe ne peut plus offrir. Elle y pratique une immigration choisie et efficace, pratique et stratégique et non un refuge à migrants bas de gamme sous prétexte d’être une soi-disant terre d’accueil. Les investisseurs y investissent, ce qui paraît évident, mais l’est moins quand on regarde en détail qui et comment on investit en Europe, et surtout sur quels sujets. Elle est en avance sur tous les sujets y compris la blockchain et les cryptos. Elle a pratiqué une politique fiscale incitative, qui a attiré les plus grands sièges sociaux Européens, qui ont quitté notre continent et installés leur siège « EMEA » à Dubai. Ses salons dépassent en visiteurs les plus gros salons du monde, notamment le Gitex, qui a détrôné le CES de Las Vegas avec plus de 120 000 visiteurs. 

Tout le monde agit rapidement, avec puissance et maîtrise, quand l’Europe, forte de ses magnifiques régulations, qui sont autant de témoins de son impuissance, freine tout ce qui peut encore bouger, pour accroître le pouvoir de ses politiques et technocrates sur le monde qui les entoure, pour mieux faire durer leurs privilèges. La peur n’y existe pas comme mode de gouvernement, et comme nombre de pays qui ont refusé de céder à la panique du Covid, elle en tire aujourd’hui les fruits. Pas de confinement, pas de dette, une énorme croissance, pas d’inflation, pas de panne d’investissement, pas de chômage.

Il va falloir compter avec cette partie du monde, certes un peu clinquante et artificielle, comme ses iles et maisons de milliardaires, dont certains n’ont pour mérite que leur naissance, mais néanmoins, la machine est en marche et ne semble pas destinée à s’arrêter. Un ami investisseur, très proche de Elon Musk, dont il est l’ami d’enfance et son principal investisseur, me confiait combien il pleurait de honte en voyant à quel point obtenir des RV pour des sujets majeurs comme le développement durable dont l’Europe se gargarise, pouvait prendre 100 ans en Europe et 15 jours à Dubai. Du coup, ils ont quasiment décalé leurs déplacements, et leurs trajets d’avion, qui désormais, ne s’arrêtent que par hasard à Paris ou Berlin. 

Si vous allez sur place et questionnez les Français notamment, assez nombreux à avoir choisi Dubaï pour échapper la politique répressive du Covid en France et se félicitent entre autres, de ne pas subir les effets secondaires de vaccins conçus à la hâte, avec une efficacité que l’on sait désormais limitée, ils vous expliqueront ne plus vouloir de gouvernements qui préfèrent les morts aux vivants, et le présent à l’avenir. Ils n’ont aucune intention de revenir, et ils font partie des talents qui manqueront, demain, à la construction de notre avenir.

Ainsi dans vos conversations destinées à refaire le match ou le monde, au café du commerce, mettez Dubai et ses voisins à l’ordre du jour, vous impressionnerez la galerie à coup sûr !

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