Crime, États-Unis : Biden pire que Trump (qui déjà...)<!-- --> | Atlantico.fr
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Des armes confisquées par la police aux Etats-Unis sont exposées lors d'une conférence de presse au 1 Police Plaza, le 5 octobre 2021, à New York.
Des armes confisquées par la police aux Etats-Unis sont exposées lors d'une conférence de presse au 1 Police Plaza, le 5 octobre 2021, à New York.
©BRYAN R. SMITH / AFP

Hausse de la délinquance

Dans le sillage de l'élection présidentielle et du mouvement Black Lives Matter, la criminalité s'aggrave aux Etats-Unis sous le mandat de Joe Biden, selon les dernières données dévoilées par le FBI.

Xavier Raufer

Xavier Raufer

Xavier Raufer est un criminologue français, directeur des études au Département de recherches sur les menaces criminelles contemporaines à l'Université Paris II, et auteur de nombreux ouvrages sur le sujet. Dernier en date:  La criminalité organisée dans le chaos mondial : mafias, triades, cartels, clans. Il est directeur d'études, pôle sécurité-défense-criminologie du Conservatoire National des Arts et Métiers. 

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Vus de loin, les États-Unis inspirent le respect : pays continent surarmé et sur-in­formatisé, for­teresse des deux Amériques ; de près, on réalise que l'appareil fédéral d'État est à l'inverse genre bricolé-vieillot. Notamment, le système de recueil des données criminelles de terrain, ensuite assemblées et publiées chaque année par la police fédérale (FBI) en une syn­thèse sta­tistique nommée Uniform Crime Report. Un UCR qui compile et agrège (à la louche) 19 000 sources locales (commissariats... polices urbaines, d'États, etc.), sur la base du volonta­riat.

Est-il exhaustif ? Du tout : certains États (dont les ex-Confédérés du Sud) sont peu raccordés au système FBI-UCR. Exemple, le Mississippi, ± 20% de sources potentielles de statistiques cri­minelles raccordées. Estimation des experts du ministère US de la Justice (dont dépend le FBI) : une vision complète et à jour du crime dans le pays nécessiterait plutôt 25 000 sources de terrain que 19 000. Mais bon : faute de mieux, Washington fait avec ce qu'il a.

Et ce dont l'informe pour le 1e semestre 2021 son système délabré et vieillot est fort inquié­tant : la fièvre de 2020, excitation de la campagne présidentielle, plus explosion Black Lives Matter plus hystérie anarchiste-Antifa ne retombe pas. La crise criminelle s'aggrave même, contraignant le gouvernement Biden à l'exercice le plus difficile qui soit, qu'on s'y essaie dans de calme de sa salle de bain ou face à une populace déchainée et surarmée : faire rentrer le dentifrice dans le tube.

Difficulté supplémentaire : le système fédéral de collecte des données criminelles est très lent. Au pays des data, des GAFAM et de Silicon Valley, il faut presque un an au FBI pour agréger et présenter son UCR. Ainsi, on vient à peine d'avoir une prévision de celui de 2020. Pour ses ta­bleaux de bord, le ministère de la justice compte entre-temps sur des sources secondaires sé­rieuses et fiables, issues de la société civile ou de fédérations policières. Exemple pour les ho­micides : l'ONG Gun Violence Archive, et, côté police, le Police Executive Research Forum, qui agrège la data de 157 agences policières du pays.

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Ce que nous disent ces sources sur le 1e semestre 2021 ; parfois plus (janvier-septembre 2021, neuf mois de l'année en cours) est terrible pour le pays et d'abord pour Washington : côté crime violent, 2021 s'annonce comme la pire année depuis des décennies, plus désastreuse encore que la déjà terrible année 2020. Quelques chiffres :

[Gun Violence Archive] Homicides (jan.-sept) : 1 300 de plus qu'en jan.-sept 2020, +9%,

Massacres de masse 498 en jan.-sept. 2021 : + 15% sur jan.-sept 2020.

[Police Executive Research Forum] Homicides sur jan.-sept 2020, + 12% ; plus de fusillades ayant entraîné au moins un blessé ou un mort en 2021 qu'en 2020 ; agressions avec armes à feu : + 5% sur 2020.

Dans la ville-phare de New York : tous crimes violents confondus, sur jan.-sept 2020, + 2,6% en 2021 (+ 20% pour le sud de Manhattan). les vols avec armes plus vols avec violences ("robbe­ries"), + 6% ; les violences physiques, + 18%. Et si les homicides et autres fusillades ont légère­ment diminué à New York en 2021, c'est grâce à la reprise sur le terrain des bonnes vieilles pratiques répressives, au premier rang desquelles l'arrestation sur la voie publique et l'incar­cération (jan.-sept. 2021) de 3 400 individus porteurs d'armes à feu.

Pire encore dans la métropole du chaos Black Lives Matter-Antifa : Portland (Oregon), en révo­lution une bonne partie de 2020. Dans cette ville - chiffre inouï même dans des champs de tir type Chicago - 1 habitant Noir sur 1000 (bien un sur mille) y a été assassiné, entre juin 2020 et juin 2021.

Tel est le bilan de la 1e année au pouvoir du fragile président Biden. Qui se prépare à une épreuve pire encore début 2022 : la révélation de l'hécatombe des surdoses mortelles de drogue en 2021. On en comptait déjà environ 93 000 en 2020. De 1999 à 2019, on dénombre 500 000 morts (un demi-million) de morts par surdose létale d'opioïdes de tout type (héroïne, fentanyl, médicaments analgésiques détournés en stupéfiants, etc.). 2021 atteindra-t-il les 100 000 morts par toxicomanie ? Dans l'attente de l'échéance statistique, courant 2022, Was­hington en tremble déjà...

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