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Comment Google veut construire les villes du futur… entièrement en bois
©MARTIN BERNETTI / AFP

Architecture de demain

Et si les villes étaient essentiellement construites à base de bois ? C'est le projet de Sidewalk Labs, une filiale de Google ayant notamment pour projet de développer de nouvelles formes de villes et se basant sur les technologies récentes, parmi lesquelles de nouvelles formes de bois, très résistantes et résistantes au feu. Un projet qui résoudrait de nombreux problèmes, notamment au niveau des ressources disponibles sur la planète.

Dominique Audrerie

Dominique Audrerie

Dominique Audrerie est un expert indépendant des questions environnementales.

Il est également docteur en droit de l'environnement et ancien directeur du Conseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement (en 1993).

Il est avocat à la Cour et maître de conférences.

Il est l'auteur de Petit vocabulaire du patrimoine culturel et naturel (Confluences, 2003).

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Atlantico :  Quels seraient les avantages d'une ville construite essentiellement à base de bois ?

Dominique Audrerie : Premièrement, on parle là de l'utilisation d'une matière première renouvelable. Le bois pousse en quelques années seulement. C'est quelque chose de très important dans le cadre de la protection de l'environnement : favoriser le bois dans les constructions, en faire une priorité paraît du bon sens. C'est quelque chose de souhaitable et nécessaire.
Ensuite, le bois est confortable et protecteur. Il respire, c'est un matériau noble qui n'est pas mort et quelque soit son âge, il continue d'avoir une relation avec l'extérieur. Il n'est pas simplement une protection statique: il respire avec la personne qui y habite, avec la température, l'humidité… Il est vivant. On le constate car les maisons de bois ont été traditionnellement construites dans les pays chauds comme froids, le bois a ce confort que l'on trouve par toutes les températures.
Enfin, une construction de bois s’intégrera plus facilement dans le paysage que ces pavillons inesthétiques qui sont froids, qui ne transcendent pas la vie quotidienne.

D'après les promoteurs de ce projet, ce concept se baserait notamment sur une nouvelle forme de bois capable d'être aussi solide que l'acier mais six fois plus léger. Cette invention est-elle déjà viable ?

Le bois est efficace en lui-même. Ce que je comprends dans ces études - et c'est vrai dans d'autres types de projet- c'est que les connaissances biologiques permettent de traiter le bois pour compenser certains manques.
La pourriture par exemple, qui survient quand il y a trop d'humidité ou le fait qu'il puisse s'altérer en cas de coup. Aujourd'hui, il existe des techniques permettant de mieux conserver et mieux adapter le bois. Je pense qu'il faut insister car si la science suit ce processus, le bois n'en sera que mieux. On lui apporte ce qu'il pourrait lui manquer.
Mais attention, le mieux peut être l'ennemi du bien. Est-ce que ces procédures de protection du bois sont compatibles avec la personne qui va résider dedans ? On sait désormais que ce que l'on a mis dans les champs pour favoriser les plantes a eu un effet négatif sur la biologie, les écosystèmes et les Hommes. Il y a un équilibre à trouver entre ce que la science peut apporter et les risques qu'il peut y avoir. L'avantage du bois pouvant disparaître de par ces produits qui pourraient d'avérer néfastes au final. On sait qu'il y a des systèmes chimiques dont les effets sont très négatifs.
Pour ce qui est du problème de l'incendie, c'est presque un risque du passé. On sait traiter le bois pour qu'il ne brûle pas et les incendies surviennent tout autant dans des immeubles en béton.

Au niveau économique, ce projet de « bois du futur » serait-il accessible ou ne serait-il limité qu'à des pays développés ?

C'est un peu la même problématique que pour les voitures électriques. Aujourd'hui, elles sont très chères car tout ce qui est nouveau est cher dès lors qu'il se retrouve sur le marché. Mais ce coût peut être compensé.
D'une part par la quantité, qui fait baisser les coûts. D'autre part, si c'est une valeur économique, les pouvoirs publics mettront les moyens pour le rendre accessible.
On met des véhicules électriques en milieu urbain alors qu'ils coûtent plus cher. Donc l'obstacle économique n'est pas un véritable obstacle : si l'on  veut protéger l'environnement il faut y mettre le prix. 

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