Ce mini-cerveau dissimulé dans notre intestin<!-- --> | Atlantico.fr
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Un individu moyen compte approximativement 1.5 kg de bactéries intestinales.
Un individu moyen compte approximativement 1.5 kg de bactéries intestinales.
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Je digère donc je suis

Aussi étrange que cela puisse paraître, notre intestin contient des neurones situés dans sa paroi, formant un système connu sous le nom de "système nerveux entérique". Il contient d'ailleurs ces neurones en plus grande quantité que toute notre colonne vertébrale. Un système considéré par plusieurs scientifiques comme un mini-cerveau qui produit une grande quantité d'hormones régulant notre humeur et notre appétit.

Le système nerveux entérique échange des informations avec le cerveau grâce à l'axe "cerveau-intestin", qui permet aux données de circuler dans les deux sens d'un organe à l'autre. Quand la nourriture arrive dans l'estomac, certaines hormones venant de l'intestin sont secrétées et activent une zone de passage allant de l'estomac vers le cerveau et l'hypothalamus pour freiner la consommation de nourriture. Il s'agit par exemple d'hormones supprimant l'appétit, appelées "peptide YY".

Celles-ci peuvent directement activer des récepteurs dans le cerveau. Par ailleurs, des éléments sérieux mettent en lumière le rôle majeur exercé par le nerf vague dans l'échange d'informations entre le cerveau et l'estomac : il connecte plus de 100 millions de neurones du système nerveux entérique jusqu'au cerveau. Des recherches récentes ont montré qu'un blocage du nerf vague peut engendrer une perte de poids, alors que sa stimulation peut entraîner un appétit excessif. Les auteurs de ces études affirment ainsi que nos besoins alimentaires sont grandement déterminés par la bactérie qui se trouve dans notre intestin.

Près de 90% de nos cellules sont d'origine bactérienne. Les gènes bactériens dépassent le nombre de gènes humains dans une proportion de 100 pour 1. L'intestin constitue un écosystème microbien extrêmement complexe qui contient un grand nombre de bactéries différentes, dont certaines peuvent vivre dans un environnement sans oxygène.

Un individu moyen compte approximativement 1.5 kg de bactéries intestinales. Le microbiote intestinal, ou flore intestinale, envoie donc des informations au cerveau et peut avoir des effets dramatiques sur la santé et le comportement des animaux. Il est par exemple intéressant de noter que des souries génétiquement prédisposées à l'obésité restent maigres après avoir été élevées dans un environnement stérile, sans microbiote intestinal.

Au regard des nombreuses expériences réalisées, le rôle du microbiote intestinal dans le besoin que nous ressentons d'ingérer tel ou tel type d'aliment semble en effet capital. Les souris élevées dans un environnement sans germes affectionnent par exemple bien plus la nourriture sucrée que celles élevées dans un environnement normal.

Un grand nombre de bactéries intestinales fabriquent des protéines bien particulières, très similaires aux hormones telles que la "peptide YY" qui ont pour fonction de réguler la faim. Les humains et certains animaux produisent des anticorps contre ces peptides. Ces différentes informations augmentent la possibilité pour les microbes d'influencer directement le comportement alimentaire d'un individu.

Généralement, les microbes intestinaux se situent dans différentes zones, comme l'intestin grêle et le colon. Alors que les recherches dans ce domaine n'en sont qu'à leurs débuts, le grand défi de la science sera maintenant d'établir une corrélation solide entre les bactéries intestinales et certaines maladies. 

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