Ce libéralisme auquel Olivier Faure ne comprend manifestement pas grand chose<!-- --> | Atlantico.fr
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Olivier Faure
Olivier Faure
©PHILIPPE HUGUEN / AFP

Bouc émissaire

Les Français sont un peuple éminemment politique. Chacun d’entre nous a un avis sur tous les grands sujets de société et nos discussions politiques qu’elles soient autour d’un verre entre amis, pendant les réunions de famille ou à la machine à café au travail sont souvent animées et parfois même sources de disputes.

Cet attrait pour la politique a donné naissance à une culture politique française qui s’est développée au fil des siècles et dont voici les principales caractéristiques : une passion pour l’égalité, un goût pour le droit et une méfiance envers la liberté. 

Ces caractéristiques étant liées entre elles, il s’est développé en France, selon l’analyse de Raymond Boudon, un antilibéralisme profond, qui a atteint son apogée pendant la seconde partie du XXe siècle pour deux raisons : son monopole intellectuel chez les élites françaises et le renforcement de l’étatisme après la Seconde Guerre mondiale et pendant les Trente Glorieuses. 

Le résultat s’incarne en un tweet d’Olivier Faure affirmant que « La crise sociale, c’est le libéralisme ! La crise écologique, c’est le libéralisme ! La crise démocratique, c’est le libéralisme ! ».

L’incompréhension menant souvent au rejet, il convient donc de faire preuve de pédagogie. Si la liberté a toujours existé, la doctrine permettant de la défendre et que l’on appelle « libéralisme » est née bien plus tard. 

Il a fallu des siècles de compréhension, d’intelligence, de raison et l’arrivée de la notion d’individu pour qu’elle émerge. On peut toutefois dater sa naissance aux guerres de religion, comme le précise John Rawls, « l’origine du libéralisme politique (et du libéralisme plus généralement) est bien, la Réforme protestante et ses conséquences ainsi que les longues controverses sur la tolérance religieuse des XVIe et XVIIe siècles. C’est à cette époque qu’apparaît une ébauche de ce que les modernes entendent par la liberté de conscience et la liberté de pensée » et sa cristallisation à Locke, « le premier qui ait exposé d’une manière compréhensive la philosophie libérale » selon Bertrand Russell.

Mais quelle est son essence ? Catherine Audard la résume de manière très claire : « Il n’existe pas de subordination naturelle des êtres humains et chaque individu est souverain et libre de décider pour lui-même face à toutes les autorités, morales ou religieuses, les pouvoirs politiques ou autres, tous les despotismes, qui voudraient le soumettre ». 

Cette définition est en accord avec celle d’Hayek, pour qui libéralisme a un principe fondamental, « à savoir qu’il faut faire le plus grand usage possible des forces sociales spontanées, et recourir le moins possible à la coercition. »

Ainsi pour les libéraux, une société « bonne » et « juste » est celle où chacun est considéré comme étant un individu responsable, c’est-à-dire le meilleur juge de ses intérêts. Nul ne peut donc décider pour autrui sans que procuration ne lui soit donnée et c’est d’ailleurs pourquoi dans une société libérale, il n’est pas possible d’utiliser la force pour contraindre quelqu’un à agir contre sa volonté.

Concrètement cela veut dire que les êtres humains doivent pouvoir vivre leur vie comme ils l'entendent, c'est à dire de choisir leurs propres objectifs et les réaliser comme il leur convient tant qu’ils n’agressent pas leurs semblables.

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