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Consignes de vote :
le double effet Kiss Kool
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Tempête politique

Cantonales : si l'UMP se déchire sur les consignes de vote (ou sur leur absence) dans les duels FN/gauche, c'est à la fois parce qu'elles sont efficaces localement et qu'elles permettent de préparer 2012

Après une semaine de polémique à l’ancienne, entre défenseurs du « front républicain » et adeptes du « ni-nisme », en passant par toute la palette de ceux qui « n’ont pas voulu dire ce qu’ils avaient dit, même s’ils n’en pensent pas moins, comme tout le monde l’aura compris», Jean-Pierre Raffarin vient de lâcher une bombe (mais pas sur Kadhafi), en déclarant dans un entretien accordé à La Nouvelle République, que les « électeurs étaient libres et n’attendaient pas de consignes ».

Ben, mince alors. Ah quoi bon se foutre sur la gueule pendant une semaine si, in fine, les consignes de vote, ça sert à rien ?

Les consignes de vote (ou leur absence), ça sert… à préparer les élections suivantes !

Eh bien, rassurez-vous, les consignes de vote, ça sert d’abord….à préparer les prochaines élections, en adressant un message à telle ou telle frange de l’électorat (en l’espèce, suivez mon regard).

En clair, en adoptant le « ni-nisme », on dit non seulement que l’UMP et le PS, ce n’est pas la même chose, mais on dit également que l’UMP et le Front, ce n’est pas aussi différent qu’on veut bien le croire. Ce qui a l’immense mérite de « fluidifier » les reports de voix futurs entre un candidat frontiste de premier tour et un candidat UMP qualifié en finale. On déplace le siphon d’un cran entre un gros paquet d’abstentionnistes de second tour et un candidat qui aura grandement besoin de faire le plein à droite.

Localement, le bouche à oreille, ça marche

Et puis, les consignes de vote, ça marche aussi un peu localement. Alors, certes, on ne dispose pas d’études précises à ce sujet. Certes, la politique est tout sauf une science exacte, mais n’importe quel militant de base (ou ex-militant dans mon cas), vous le dira : les consignes, ça marche un peu, surtout dans des élections très locales, au nombre réduit d’électeurs, et au nombre microscopique de votants.

Quand sur un canton rural ou périurbain, l’élection se joue à mille voix, cinquante militants UMP qui disent à leur cinquante conjoints, qui disent à leur cent parents, qui eux-mêmes, disent à leurs vieilles mamies, « qu’il faut voter Untel parce que le petit qui fait de la politique l’a dit et qu’il sait mieux que nous, ce qu’il faut voter », ça commence à se sentir dans les urnes.

Je sais que ce n’est pas avec ça que je vais décrocher une bourse d’études en sciences politiques à Harvard, mais demandez aux militants autour de vous, ils vous le confirmeront ! C’est ce qui fait aussi la beauté du job.

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