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Apaisé mais isolé : le FN est-il en train de perdre de sa capacité de nuisance pour la droite ?
©Reuters

Perte de puissance

Alors que se tenaient les rendez-vous de Béziers le week-end du 27 au 29 mai, Marine Le Pen poursuit sa stratégie du silence médiatique et de la "France apaisée". L'incapacité du FN à faire corps autour de lui lors du séminaire organisé par Robert Ménard, son refus d'incarner sa fonction tribunitienne et ses difficultés à percer son plafond de verre n'en sont pas moins évocatrices.

Alexis Théas

Alexis Théas est haut fonctionnaire. Il s'exprime ici sous un pseudonyme.

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Jean-Luc Mano

Jean-Luc Mano

Jean-Luc Mano est journaliste et conseiller en communication chez Only Conseil, dont il est le co-fondateur et le directeur associé.

Il anime un blog sur l'actualité des médias et a publié notamment Les Perles des politiques.

 

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Atlantico : Du vendredi 27 mai au dimanche 29, Robert Ménard organise le séminaire de Béziers, visant au rassemblement de droites qui ne se retrouvent pas nécessairement dans l'offre politique actuelle. En un sens Marine Le Pen, dans sa cure de silence, n'ouvre-t-elle pas un véritable boulevard à de telles initiatives ? Qu'est-ce que cela traduit des forces et des faiblesses du FN ?

Alexis Théas : Le bilan est assez faible me semble-t-il. Sur le plan de la vie des partis, un rapprochement FN-droite est plus que jamais exclu. Les discours modérés par exemple celui de Denis Tillinac ont été sifflés par le public FN. On voit que les clivages restent très forts. Sur le plan du débat d'idées, on est surpris par la banalité des propositions issues de ce rendez-vous de Béziers : la déchéance de la nationalité, mesure que M. Hollande et M. Valls ont échoué à imposer, une remise en cause du droit du sol, comme une partie de la droite, la fin des 35 heures que proposent tous les candidats aux primaires... On cherche en vain une idée nouvelle. A Béziers, entre banalité de certaines proposition et irréalisme ou extrémisme des autres (interdiction du voile dans l'espace public), franchement, l'imagination n'était pas au pouvoir...

De telles initiatives sont peut-être favorisées par la relative discrétion de Marine le Pen, mais elles ont leur logique propre. Il y a toute une partie de la droite, d'inspiration nationale, qui rejette viscéralement le FN pour son histoire, ce qu'il représente et souhaite s'organiser en dehors. Je crois que cette initiative des rencontres de Béziers correspond davantage à la montée d'Alain Juppé dans les sondages des primaires qu'au silence de Marine le Pen : elle est une réaction, assez marginale, à la perspective d'une victoire de la droite pro-bruxelloise aux présidentielles de 2017.

Jean-Luc Mano : En premier lieu, il me semble important de souligner l'existence d'un débat vif et fondamental, interne au FN. Pour schématiser cette situation à l'extrême, deux lignes économiques s'opposent au sein du parti. D'une part, une ligne plus traditionnelle (au regard des traditions économiques de l'extrême droite française). Assez libérale, plutôt conservatrice et qui fait peu d'état des préoccupations sociales. De l'autre côté, on constate une ligne – qui est celle de Florian Philippot – qui ressemble davantage à du néo-chevènementiste, souverainiste et qui flirt parfois avec les thèses défendues par Jean-Luc Mélenchon. Si l'on fermait les yeux et qu'on les écoutait parler, sur certaines questions économiques et sociales il ne serait pas impossible d'avoir le sentiment d'un seul et même discours. Il y a donc, au Front National, une confrontation idéologique sur le fond.

En outre, la thématique de l'apaisement qu'aborde Marine Le Pen ne peut naturellement pas convenir à tout le monde. Au sein du FN, il existe évidemment des adhérants, des mouvances qui recherchent non pas l'apaisement mais l'affrontement. Des mouvances dont cet affrontement est le fond politique et qui estiment que de lui naîtra la révolution nationale. Des divergences s'expriment donc clairement au Front National, tandis que Marine Le Pen a fait le choix du silence médiatique, ce qui relève de l'erreur stratégique. Concrètement, c'est présumer de sa force, de la capacité d'érosion politique naturelle. Or, la nature ayant horreur du vide, certains essayent effectivement de récupérer la place de Marine Le Pen. 

Pour autant, il m'apparaîtrait exagéré de dire de la Présidente du Front National qu'elle ouvre aujourd'hui un boulevard pour Robert Ménard. Elle est actuellement confrontée à un parti dont le socle électoral s'est considérablement élargi. Or, il est clair qu'elle a et aura du mal à établir la ligne autoritaire traditionnelle sur ce nouveau socle ; à s'assurer qu'aucune tête ne dépasse. C'est d'ailleurs pour ça qu'elle entreprend une épuration systématique à l'intérieur de son parti. Les partisans de Jean-Marie Le Pen sont aujourd'hui en voie de disparition, exterminés, chassés. Il est intéressant de noter que cette battue qui vise à chasser les plus extrémistes emploie leur propre méthode, quand on pourrait attendre de Marine Le Pen qu'elle soit plus "démocrate". Il n'y a pourtant pas de vote, pas de consultation, pas de débats. La structure hiérarchique du parti repose toujours sur des chefs, des colonels et des adjudants en grand nombre. Cela n'a pas changé.

Dans quelle mesure est-ce que la dédiabolisation du FN finit-elle par se retourner contre lui ? Le parti n'avait-il pas, jadis, vocation à jouer le rôle de paratonnerre des colères françaises ? Qu'en est-il aujourd'hui ? Y a-t-il un risque que l'électorat se lasse face à la difficulté du succès FN ?

Alexis Théas : Justement, ces événements montrent que la dédiabolisation du FN est largement illusoire. Elle correspond à un message médiatique puissant : banaliser jusqu'à un certain point le FN pour lui donner le leadership de l'opposition et rendre l'alternance impossible.

La dédiabolisation touche une petite frange de l'électorat tentée par le vote FN. Mais le FN reste le FN dans l'esprit de 75% des Français, le parti créé par Jean-Marie le Pen, présidé par lui pendant un quart de siècle, avec sa fille pour vice-présidente pendant une partie de cette période. Son idéologie reste imprégnée dans l'inconscient collectif et l'image du parti profondément inacceptable.

Le FN actuel est victime de l'ambiguité de son positionnement. Marine le Pen et Florian Philippot sont engagés dans une course à la dédiabolisation, mais en même temps, leur parti reste profondément rejeté, pour son identité, son histoire, son essence, sa nature. La table rase est illusoire et la mémoire des peuples vivace. Dès lors, il risque de perdre sur tous les tableaux. Décevoir son public traditionnel sans rien gagner en échange.  

Bien sûr, ce parti existe depuis le début des années 1970 : quarante-cinq ans ! Il monte sans cesse dans les sondages, mais n'a jamais gagné une élection nationale. Même aux dernières régionales, donné vainqueur dans deux régions, il a terminé sans la moindre victoire. C'est une ascension asymptotique : toujours plus près du but, sans jamais l'atteindre... Il sert de défouloir à de nombreux électeurs qui n'ont pas pour autant envie de le voir accéder aux responsabilités.  Il est clair que cette logique de défaite ne peut que lasser ceux qui ont cru en lui. Un nouvel échec en 2017, plus que probable, sera peut-être fatal à ce parti.

Jean-Luc Mano : L'entreprise de dédiabolisation du FN telle qu'entreprise par Marine Le Pen et Florian Philippot est indéniablement couronnée d'un certain succès, jusqu'à présent. Elle a éliminé certaines des limites relatives à la marge de progression du Front National. Néanmoins, elle a créé une expression de l'extrême droite classique et traditionnelle française, qui continue et perdurera. Au sein de l'électorat du Front National, chez ses cadres, cette dédiabolisation ne peut bien entendu pas faire l'unanimité : et pour cause ! Certains aiment au FN ce qu'il a de diabolique, cette liberté de ton, d'action que cela lui confère. Dans le vote du Front National, certains le font parce que le Parti peut parler comme le diable, c'est pour cela qu'ils l'approuvent. Dès lors que ce discours évolue et finit, à leurs yeux, par s'affaiser, ils ne s'y retrouvent plus. N'oublions pas que la culture de l'extrême droite française est avant tout une culture particulièrement marquée par son aspect minoritaire. Il est très difficile pour ces gens de comprendre l'idée d'un mouvement qui cherche à conquérir la majorité. Cela leur est assez étranger.

Le fait est qu'au sein de la vie politique française a toujours existé une fonction tribunitienne. Cette fonction-là, que le Front National est actuellement en train de perdre, consiste à porter la parole des mécontents, à représenter ceux qui ne le sont pas, ou peu. C'était, pendant près d'un demi-siècle, l'apanage du Parti Communiste Français. Malgré ses bons scores, personne ne pensait du PCF qu'il pourrait gouverner, en 1950 : il n'en avait tout simplement pas la fonction. En un sens, il agissait comme l'aurait fait un immense syndicat, portant et relayant la parole et le mécontentement de tout un pan de la population. A partir du décès clinique du Parti Communiste, la place a été libre et le Front National s'est emparé de cette fonction tribunitienne. Il représente aujourd'hui les déclassés, les gens qui ne bénéficient pas des avantages de la mondialisation... même s'il le fait assez mal à mon sens. Il va de soi que si ce parti, qui représente des gens différents, cherche l'apaisement, se banalise et essaye de ressembler aux autres partis, il ne pourra plus remplir cette fonction. Or, il s'avère aujourd'hui que les formes de protestations sont multiples et occupent plusieurs supports ; en témoignent des rassemblements comme Nuit Debout ou les conflits sociaux actuels. Ce n'est plus l'apanage d'un seul parti et si le FN venait à perdre complètement cette dimension, il ne serait plus qu'un parti politique classique de la Vè République. Des pans de la société ne se reconnaîtraient plus en lui.

C'est sur cela que Robert Ménard essaye de jouer. Au fond, il essaye de récupérer ces gens  qui ne se sentent pas représentés. Pour autant, il est évident qu'il n'est pas possible de gouverner la France en appliquant la politique que Robert Ménard mène à Béziers. Les dirigeants frontistes en ont largement conscience et ils savent qu'elle aide à provoquer, à faire parler de soi... mais que le FN est confronté à l'impossibilité de prendre le pouvoir aujourd'hui. Les régionales, scrutin qui leur était pourtant favorable en cela qu'il offre une vraie prime au premier, l'ont prouvé.

Cela n'est évidemment pas sans impact sur l'électorat. Ce dernier constate avec lassitude que la progression permise par la dédiabolisation ne permet pas pour autant d'arriver au pouvoir ; et il finit (en partie) par se détourner de ce parti. Cela se traduit également par la baisse de popularité qu'accuse aujourd'hui Marine Le Pen... et c'est pourquoi il est très intéressant de s'interroger sur ce que feront les électeurs frontistes à l'approche de la présidentielle de 2017. Il est fort probable (et plusieurs candidats comptent dessus) qu'ils fassent le pari d'aller voter aux élections primaires de la droite et du centre, conscients que ce candidat a plus de chances de remporter le second tour de la présidentielle, pour avoir une certaine assurance ; si jamais Marine Le Pen en venait à ne pas l'emporter.

Pendant ce temps, en parallèle, la droite française est confrontée à deux fractures. Nombreux sont ceux qui pensent qu'il y a, entre le FN et la droite républicaine, un continuum. Concrètement, l'extrême droite serait simplement plus à droite que la droite. C'est notamment le cas de Wauquiez ou de Peltier. Pour les autres, comme Lagarde ou Raffarin, la rupture est réelle et le FN n'est pas simplement "plus à droite" mais fondamentalement et par nature très différent. Ce débat fait depuis longtemps l'objet d'un affrontement au sein de la droite républicaine. La deuxième rupture est plus tactique : dorénavant, tous à droite sont convaincus que l'ennemi n'est plus la gauche mais le Front National. Sur un plan strictement mathématique, c'est véridique : si des élections étaient organisées demain, la gauche serait certainement éliminée au premier tour et la droite perdrait beaucoup de sièges au deuxième tour en raison des triangulaires dues au FN. Toute la question est donc de savoir s'il faut affronter le voisin hostile, ou au contraire réaliser un bon mariage.

Que dire de l'impact de Florian Philippot et de Marine Le Pen sur le parti ? Face au progrès presque conquérant qu'affiche Marion Maréchal-Le Pen, les deux cadres dirigeants du parti n'apparaissent-ils pas comme une "mauvaise passe" ?

Alexis Théas : La ligne Marine le Pen Philippot est traversée de contradictions. Le socle électoral du FN demeure une droite nationaliste traditionnelle. Or, le nouveau discours du FN ressemble à celui du parti communiste dans les années 1970 et 1980 : anti-européen, anti-migrationniste, protectionniste, étatiste et démagogique sur le plan social. Cet électorat de base FN vote toujours FN pour ce qu'il représente, son passé, le nom de le Pen. Mais justement, le binôme au pouvoir du FN ne cesse de vouloir renier ce passé et cette tradition. Vient un moment où la contradiction est difficilement gérable et explicable...  Autre contradiction, encore plus dramatique pour le parti. Celui-ci est la créature de Jean-Marie le Pen et de ses provocations par lesquelles il a forcé l'attention médiatique. Marine le Pen est de toute évidence l'héritière de son père et Florian Philippot a choisi de participer à la reprise de cet héritage. Mais en même temps, tous deux, après avoir écarté le père, vivent dans l'obsession de renier l'image de celui-ci. Ils bannissent donc un héritage par lequel et sur lequel ils existent et sans lequel ils ne seraient rien. Le parti vit donc sur une faille béante. Il est impossible que cette contradiction fondamentale ne le rattrape pas à un moment ou à un autre.

Il est vrai que Marion incarne davantage l'avenir. Mais là aussi, il ne faut pas creuser longtemps pour percevoir l'ambiguité. Elle fait partie des chimères et des illusions soignées par le monde médiatique, une sorte de Macron de droite. Qu'est-ce qu'une jeune personne de 27 ans, n'ayant jamais travaillé, n'ayant jamais eu une seule décision ou une responsabilité à prendre ? Placer l'avenir en elle, parce qu'elle est jolie, qu'elle a du répondant et du culot, que les médias et les journalistes l'aiment bien, semble un peu léger et fait partie de la grande fuite dans les limbes de la vie politique française...

Jean-Luc Mano : N'exagérons rien. La base électorale est encore et toujours présente aux meetings de Marine Le Pen. Elle continue à venir aux diners que la présidente du parti organise... même s'il est indéniable qu'il y a bien plus de réticences à l'égard de Florian Philippot, lequel est autrement moins représentatif de cette même base électorale. En un sens, il est le premier bobo d'extrême droite. Or, les bobos et la base électorale du FN sont évidemment confrontés à une grosse difficulté. Cela ne signifie pas de Marine Le Pen qu'elle soit en perdition pour autant, ou que le FN soit aujourd'hui un parti en crise. Il rencontre des problèmes nouveaux, mais il réalise clairement ses meilleures scores historiques.

Bien sûr, l'extrême droite traditionnelle, celle qui flirte historiquement avec l'Action Française, celle qui tire certaines de ses idées du pétainisme, qu'on pourrait taxer d'anti-sémitisme, de xénophobie, etc, est plus à l'aise avec Marion-Maréchal Le Pen. Elle est effectivement beaucoup plus proche de ces thèses que ne l'est Florian Philippot. Par ailleurs, la plupart des intellectuels d'extrême-droite, généralement maurassiens, se sentent aussi plus proche de Marion Maréchal Le Pen. À n'en point douter, c'est là le socle d'un conflit politique à venir qui ne pourra pas bien se terminer. Il se soldera de la même façon que s'est soldé le conflit opposant Marine Le Pen à son père. Un conflit familial autant que politique.

L'incapacité du FN a percer son plafond de verre et à rendre son vote "utile" a-t-elle un impact majeur sur la situation actuelle, le désarroi de ses électeurs et, in fine, l’émergence de nouveaux courants à sa droite ? Ne s'exposent-ils pas finalement à une droite susceptible de les siphonner ?

Alexis Théas : Là aussi, l’ambiguïté autour de l'actualité du FN est effarante...  Car ce parti reste ostracisé dans la classe politique française. A Béziers, sa présence a fait fuir de nombreuses personnalités politiques qui auraient pu être intéressées par l'initiative de Ménard. Le FN lui même se complaît dans un sectarisme radical, comme l'a montré l'indignation et le départ précipité de Marion pour une petite phrase de Ménard envers son parti bien loin d'être insultante. Mais en même temps, la méthode FN s'est généralisée à toute la classe politique française : celle des provocations et des polémiques qui permettent d'attirer l'attention médiatique sur soi. Jean-Marie le Pen a inventé cette méthode que tout le monde applique aujourd'hui à sa façon, de Macron à Nadine Morano... Les thèmes favoris du FN sont banalisés, à l'image de la déchéance de la nationalité défendue avec passion par Hollande et Valls au premier trimestre de cette année. Nous vivons dans une période de brouillage absolu des esprits. L'immense majorité des Français ne se retrouve plus dans l'offre politique. Paradoxe absolu : le FN reste diabolisé, un épouvantail de la classe politique française, mais il est en même temps de plus en plus ressenti comme un parti comme les autres, ego-centré sur ses intérêts, et ses ambitions individuelles. Quand 89% des Français estiment que les politiques se moquent d'eux (Cevipof 2016) cela inclut évidemment le FN. La politique actuelle est tragique par son nihilisme mais en même temps, ouvre le champ à l'espérance d'un "big bang" et d'une recomposition politique générale.  

Jean-Luc Mano : La présence du Front National, au niveau où il se tient actuellement, aux élections présidentielle de 2017 n'est pas sans impact. Elle fait de cette élection une élection à la britannique, ne comportant au final qu'un seul tour ; puisque le candidat républicain présent au second tour sera nécessairement élu. Cela change complètement la nature du premier tour, transforme le rassemblement du second qui ne se fera qu'en réaction, dans le seul but de faire barrage. Il ne sera pas question de générer une quelconque adhésion et le ticket d'entrée à l'Elysée sera à ce moment bien plus faible. Cette tendance n'étant pas ignorée par l'opinion (certains candidats à la primaire de la droite y comptent bien), il est loin d'être impensable qu'elle pousse des candidats à tenter le siphonnage, de la même façon que Nicolas Sarkozy ne l'avait fait en 2007.

Les candidatures d'hommes seuls, comme cela pourrait être le cas pour Robert Ménard, sont plus rares dans notre système politique et bénéficient rarement d'un réel élan. Si Robert Ménard ralliait des électeurs FN, cela signerait l'échec du rassemblement Bleu Marine, qui n'a pas, au final, d'autre vocation que celle de cache-sexe du Front National. En cela qu'une candidature Emmanuel Macron n'est pas envisageable, il n'est pas impossible que des candidatures d'homme seul ailleurs sur l'échiquier puissent également exister. La vie politique française est actuellement très déstabilisée, en miette, et il devient plus difficile d'exclure des scénarios de la sorte, d'autant plus que cette déstabilisation pousse certains à envier des aventures politiques personnelles. Le risque existe, donc, mais il n'est pas considérable : n'oublions pas que de tous les partis de France, le FN a la structure la plus forte, la plus implantée, la plus militante. Or c'est une composante majeure des élections. Il me semble logique que le Front National sera très haut lors de la prochaine élection présidentielle, comme il m’apparaît inévitable que ses conflits internes ne se régleront pas avant son échec. La déglingue arrive après l'échéance perdue, disait Raymond Barre.

Propos recueillis par Vincent Nahan

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