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Les politiques actuels seraient incapables de diriger une entreprise.
Les politiques actuels seraient incapables de diriger une entreprise.
©Reuters

L'Édito de Jean-Marc Sylvestre

Les organisations patronales préparent une semaine de manifestation pour début décembre. Dans le même temps, des groupes de patrons très politiquement incorrects en viennent à mettre en cause la compétence même des responsables politiques.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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C’est vrai, le métier d’homme politique est compliqué. La démocratie à ses règles et ses exigences qu'il faut accepter. Il faut d’abord accéder au pouvoir et ensuite exercer le pouvoir. Nos hommes politiques ont pas mal de talent pour accéder au pouvoir. Il s’avère cependant qu’ils n’ont aucune des qualités pour exercer ce pouvoir.

A droite comme à gauche, ces propos son partagés dans toutes les organisations patronales. Mais les chefs d’entreprises considèrent qu’aucun responsable politique aujourd’hui ne serait capable de diriger une entreprise plus d’un mois.

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Ce qui choque nos entrepreneurs et patrons, ce n’est pas l’incapacité des politiques à faire face à un écosystème extrêmement difficile ou une conjoncture internationale très tendue. Non, c’est l’inaptitude à diriger de groupes d’hommes, l’incapacité à gérer des situations complexes, l’incompétence technique ou juridique. Les raisons pour lesquelles une entreprise ne supporterait pas des dirigeants comme ceux qui sont aujourd’hui à la tête de l’État sont multiples. Retenons-en cinq.  

Raison n°1 : Ils cherchent tous à concilier les contraintes de court terme avec leurs objectifs de carrière à long terme. Les hommes politiques sont obsédés par le court terme. Ils veulent tous plaire au JT de 20h. Ils s’assoient sur les décisions lourdes de long terme par peur de l’impopularité. Un chef d’entreprise est soumis à l’impérialisme des marchés financiers qui, par un cours de bourse, peuvent le sanctionner très rapidement. Ceci dit, la majorité sait expliquer et faire admettre aux actionnaires qu'une décision peut être douloureuse à long terme, si elle porte des effets positifs. Un homme politique ne sait pas gouverner à long terme. Il a trop peur de ne pas être réélu.

Raison n°2 : Les hommes politiques ne savent pas compter. L’existence de déficits récurrents et entretenus avec l’idée que ça n’est pas grave est épouvantable pour l’avenir. Un chef d’entreprise peut emprunter pour investir dans des projets. Il n’empruntera pas pour payer ses dépenses de fonctionnement. Il ne le pourra pas.

Raison n°3 : Les critères de gestion des responsables politiques ne sont pas clairement exprimés. Un chef d’entreprise a des comptes à rendre à ses clients, à ses actionnaires, à ses salariés. Les commissaires aux comptes, les banquiers et le fisc sont autrement plus sévères avec un chef d’entreprise que la Cour des comptes peut l’être avec un gouvernement. Ne parlons pas du laxisme de la Commission de Bruxelles que l’on considère pourtant comme particulièrement intrusive. Mais en réalité, le travail du FMI ou de la Commission européenne sont des aimables plaisanteries par rapport à ce que doit supporter un chef d’entreprise.

Raison n°4 : Un homme politique a la culture du bouc émissaire. Il trouvera toujours un coupable à ses propres incapacités. "La BCE ne fait pas le travail…, Bruxelles est trop exigent… Les économies internationales ne jouent pas le jeu… L’Allemagne fait tout pour nous empêcher de sortir de la crise…. " En parlant d’Allemagne, il y a même des observateurs politiques qui, le jour anniversaire de la chute du mur de Berlin, se sont laissé aller à dire publiquement que le climat de liberté qui s’était installé depuis la réunification était préjudiciable à notre propre progrès. C’est assez scandaleux d’avoir laissé dire des choses pareilles.

Les hommes politiques n’aiment pas la concurrence internationale, ils n’aiment pas le libéralisme et la liberté. Mieux vaut l’État fort. Les chefs d’entreprise ne vivent que par la concurrence et l’innovation technologique.  Il n’y a pas un seul chef d’entreprise privée qui regrette que l’économie de marché se soit imposée dans le monde entier depuis 20 ans.

Raison n°5 : Les hommes politiques ne sont préoccupés que par la vie de leur petit milieu et par la forme. La semaine passée  en offre une terrible caricature. D’abord, un président de la République qui a beaucoup parlé pour ne rien dire. Rien dire sur lui, rien dire sur ce qu’il voulait faire. Le lendemain, c’est au tour d’un chef de l’opposition (qui a lui aussi beaucoup parlé de lui sans jamais apporter aux Français de réponses crédibles à leurs inquiétudes quotidiennes). Enfin, la semaine s’est terminée sur cette lamentable affaire Fillon - Jouyet à laquelle personne ne va rien comprendre et qui ne fait que traduire des jeux de pouvoir.  La conquête du pouvoir, toujours et encore.

Aucun chef d’entreprise ne pourrait tenir le quart de ce type de tonalité à son Comex, son conseil d’administration ou à son comité d’entreprise. Il serait pris pour un fou. Un chef d’entreprise parle de ses clients, des ses produits, de son organisation, de ses financements et de ses actionnaires ou encore de ses salarié mais surement pas de ses états d’âme. Il assume. 

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