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“J’aime ma boîte” fête ses 10 ans.
“J’aime ma boîte” fête ses 10 ans.
©Reuters

"J'aime ma boîte"

Aussi bien dans les entreprises que dans la société, retrouver du sens doit passer par l'identification et la promotion de l'intérêt commun. C'est à cela que servent les initiatives comme "J'aime ma boite", surtout dans une France où l'entreprise est de plus en plus malmenée par l'Etat. Quatrième épisode de notre série "J'aime ma boite".

Corinne Lepage

Corinne Lepage

Corinne Lepage est avocate, ancien maître de conférences et ancien professeur à Sciences Po (chaire de développement durable).

Ancienne ministre de l'Environnement, ancienne membre de Génération écologie, fondatrice et présidente du parti écologiste Cap21 depuis 1996, cofondatrice et ancienne vice-présidente du Mouvement démocrate jusqu'en mars 2010, elle est députée au Parlement européen de 2009 à 2014. En 2012, elle fonde l’association Essaim et l’année suivante, la coopérative politique du Rassemblement citoyen. En 2014, elle devient présidente du parti LRC - Cap21.

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La société française est bloquée à son sommet parce qu’elle est restée figée sur des stéréotypes qui n’ont plus lieu d’être et des amalgames aussi faux que simplistes.

Participer d’une entreprise, c’est non seulement gagner sa vie mais c’est aussi participer d’une aventure commune. On ne peut pas en même temps vouloir la création d’activités économiques et d’emplois et en même temps crier haro sur les entreprises dont les intérêts seraient systématiquement contraires à ceux du reste de la société.

La vérité est qu’il n’y a guère de points communs entre une multinationale qui n’hésite pas à faire travailler les enfants, à employer les esclaves du Bangladesh et à optimiser sa stratégie et celle de ses dirigeants dans les paradis fiscaux et une entreprise familiale, une société coopérative ou une start-up qui se bat pour survivre et ne peut gagner que si une équipe soudée de salariés tire dans la même direction. Mais il est plus facile, pour des exploitations politiciennes médiocres, de tirer à vue sur les entreprises pour les uns, et de faire comme si une multinationale et une PME étaient soumises aux mêmes problèmes pour les autres.

L'opération "nous devons changer de logiciel", comme celle de « j’aime ma boîte » y contribue. Les solidarités sont multiples et la crise ou plutôt le changement de monde auquel nous sommes confrontés nous y conduit tout naturellement. Du produire local aux circuits court qui traduisent une solidarité géographique, aux quartiers intergénérationnels qui permettent aux enfants et aux seniors de s’apporter mutuellement beaucoup, des financements croisés qui permettent aux citoyens d’aider des start-up aux innombrables associations qui rendent possible un vivre ensemble, les exemples sont infinis. L’entreprise, et singulièrement l’entreprise à taille humaine, de la TPE à l’ETI, devrait en être une illustration.

Y parvenir à une échelle autre que microscopique peut apparaître dans un pays comme le nôtre comme une gageure. Elle impose des changements de comportement de part et d’autre et, dans ce domaine aussi, la cogestion à l’allemande présente des avantages considérables en associant les salariés au grand choix de l’entreprise. L’amour comme le désamour se vivent à deux. Dans une société où beaucoup de salariés vivent dans la peur d’être licenciés et dans le stress, et où les chefs d’entreprise vivent dans la peur des fins de mois et dans le stress des carnets de commandes,  l'esprit collectif sans lequel il n’y a pas d’entreprise est mis à mal. Retrouver ce qui fait sens et intérêt commun est un impératif à l’échelle d’une entreprise comme à celui de la société. « j’aime ma boite » participe de cet impératif.

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