Cette étrange magnanimité des militants de la paix envers Xi Jinping en visite à Paris<!-- --> | Atlantico.fr
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Xi Jinping de passage à Paris : "Le Dalai Lama vous passe le bonjour !"
Xi Jinping de passage à Paris : "Le Dalai Lama vous passe le bonjour !"
©WANG ZHAO / AFP

Pékin Express

Jamais un dirigeant chinois n'aurait pu visiter Paris sans prendre des tomates sur sa limousine lorsque le sari tibétain était à la mode. Maintenant que c'est au tour du keffieh, sa belle auto reste propre...

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Le « whataboutisme », dans le nouveau lexique rhétorique, c’est l’art de noyer le poisson sur un sujet donné en en évoquant un autre pour mieux écrabouiller son adversaire et ainsi faire la démonstration de son hypocrisie. Un exemple puisé chez Tintin : 

— À-bas la dictature bordure, qui persécute sa minorité syldave !

— Comment ça ? Vous dénoncez la Bordurie sans jamais dire un mot des prisons guatémaltèques, qui regorgent pourtant de détenus politiques ?! C’est odieux ! C’est du deux poids-deux mesures !

Le plus fréquemment, le whataboutisme est donc assez stérile, puisqu’il ne cherche que la diversion. Dans un certain nombre de cas, pour autant, c’est de ne pas poser la question « what about... ? » qui friserait au contraire l’inconséquence.

Témoin, la spectaculaire absence de réactions, du côté de SciencesPo ou de chez les Mélenchon boys, à la présence à Paris du secrétaire général du Parti communiste chinois, premier responsable du placement des Ouïghours en camps d'internement et de la sinisation du Tibet à marche forcée.

Il y a quelques années, lorsque le Dalai Lama remplissait les salles et qu’on découvrait chaque matin qu’une nouvelle star hollywoodienne venait de se convertir au bouddhisme, un leader chinois de passage dans la capitale n’aurait sans doute pas échappé à quelques jets de tomates sur sa limousine — pour ne rien dire de la tribune incendiaire qu’aurait certainement co-signée Annie Ernaux dans Libé.

Désormais, le Tibet est devenu ringard, le keffieh a supplanté le sari dans les défilés, et il n’y a même plus un Robert Ménard pour se mettre en travers de la route de Xi Jinping lorsqu’il descend les Champs-Elysées…

On dira ce qu’on voudra, la mode, c’est vraiment un univers impitoyable...

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