Ciotti / Retailleau, un duel de tempéraments plus qu’idéologique; François Hollande est fier de son bilan, Jordan Bardella de celui de Marine Le Pen; L’iman Iquioussen a beaucoup investi, les délinquants algériens dans le pillage des touristes<!-- --> | Atlantico.fr
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L'Obs enquête sur la sobriété énergétique. L'Express publie une interview de François Hollande
L'Obs enquête sur la sobriété énergétique. L'Express publie une interview de François Hollande
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Revue de presse

Et aussi : Délinquance et écologie.

Gilles Klein

Gilles Klein

Gilles Klein,, amateur de phares et d'opéras, journaliste sur papier depuis 1977 et en ligne depuis 1995.

Débuts à Libération une demi-douzaine d’années, puis balade sur le globe, photojournaliste pour l’agence Sipa Press. Ensuite, responsable de la rubrique Multimedia de ELLE, avant d’écrire sur les médias à Arrêt sur Images et de collaborer avec Atlantico. Par ailleurs fut blogueur, avec Le Phare à partir de 2005 sur le site du Monde qui a fermé sa plateforme de blogs. Revue de presse quotidienne sur Twitter depuis 2007.

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« Liberté, Egalité, Sobriété ; Comment concilier transition écologique et justice sociale » se demande l’Obs. « Les vérités de François Hollande » s’affichent à la Une de l’Express, à l’occasion de la sortie de son dernier livre. « Spécial Vins » à la Une du Point

Energie : la France a tout faux

« Mais qui a cassé le nucléaire français ? » demande Franz-Olivier Giesbert dans Le Point : «  la France est très en retard sur sa voisine d’outre-Rhin. Elle ne peut s’en prendre qu’à elle : brisant l’élan de son nucléaire sans accélérer pour autant le rythme sur les énergies renouvelables, elle a eu faux sur tous les tableaux. Un double zéro.

C’est une leçon qui devrait inciter Macron à « changer de méthode », comme il l’avait promis aux Français pendant la campagne présidentielle. Au lieu de s’adonner sans cesse au cirque médiatique et de multiplier les instances Tartempion, conseils ou commissions, qui permettent de se défausser ou de tuer les grandes idées dans l’œuf, il est temps que le président se pose, préside, donne des directives et laisse le Parlement les mettre en œuvre.

Même analyse dans les pages Le Postillon du Point où l’essayiste américain Michael Shellenberger qui n’est pas d’accord avec la fin de l’abondance annoncée par Emmanuel Macron : « Bien sûr que non, c’est absurde. Qu’Emmanuel Macron et EDF aient échoué à entretenir correctement les joyaux du système énergétique européen, à savoir les centrales nucléaires françaises, voudrait dire que les Européens doivent devenir pauvres ? C’est factuellement faux. Le problème est d’origine technique, les soudures des tuyauteries n’ont pas été correctement inspectées. Il s’agit de machines ! ». 

Shellenberger ajoute « Cette crise aurait dû être le moment de gloire de l’industrie nucléaire française ».

L’Express encense François Hollande

L’hebdo liste les réalisations de Hollande : « La politique de l'offre avec le crédit compétitivité emploi ? La réforme des retraites de Marisol Touraine, saluée par tous pour son sens de l'équilibre et son réalisme ? La loi travail de Myriam El Khomri ? La (légère) baisse des dépenses publiques ramenées entre 2012 et 2017 de 57,1% à 56,5% du PIB ? Le retour du déficit public dans la fourchette maastrichtienne des 3% du PIB ? La (fameuse) inversion de la courbe du chômage ? Autant de réalisations signées François Hollande. » 

"Tout président travaille pour son successeur", résume, non sans une pointe d'amertume, le prédécesseur d'Emmanuel Macron que Le Point interroge sur la situation internationale.

LR : la bataille Ciotti-Retailleau

Le Point s’intéresse au duel pour la présidence de LR dans lequel le président du Sénat a déjà choisi son camp: ce sera Bruno Retailleau qui s’est résolu finalement à se lancer, rebattant les cartes du duel sans saveur annoncé entre Éric Ciotti, archifavori, et l’ambitieux député du Lot Aurélien Pradié, 36 ans. Lors d’une entrevue, les deux désormais rivaux se toisent. « Éric, il faut quelqu’un qui rassemble, et tu es trop clivant, tu apparais comme trop à droite », défie Retailleau, avec le ton suave et policé qui sied au sénateur. Réplique malicieuse de Ciotti, qui compte bien insister sur les positions conservatrices du sénateur sur les sujets de société, de son opposition au mariage gay à sa croisade contre la PMA pour toutes : « Mais, Bruno, tu es plus à droite que moi ! » Qui des deux l’emportera ? »

« D’un côté, Éric Ciotti, 56 ans, l’homme du Sud encarté depuis ses 16 ans, adepte des coups de menton et d’une ligne identitaire et sécuritaire, qui plaide pour le retour au droit du sang et reprend à son compte la théorie du « grand remplacement ». 

De l’autre, Bruno Retailleau, 61 ans, l’homme de l’Ouest, modéré, enraciné dans le bocage vendéen, catholique pratiquant, libéral tempéré et centro-compatible, encarté depuis dix ans après un long compagnonnage avec Philippe de Villiers. « Ça me rappelle le duel entre Sarkozy et Fillon. Quand Sarko était agressif et clivant, Fillon apparaissait comme la force tranquille », analyse un historique du parti. Lors de la primaire organisée en 2016 par Les Républicains pour choisir leur champion pour la présidentielle, chacun émargeait dans un camp. Retailleau portait la candidature de l’ancien Premier ministre, dont il fut l’un des tout derniers affidés durant le Penelope Gate. François Fillon ne l’a pas oublié, qui est sorti de sa réserve pour lui témoigner ces jours-ci son soutien. Tandis qu’Éric Ciotti épaulait Nicolas Sarkozy. » 

Pour l’Express, c’est « Un duel de tempéraments plus qu'une bataille idéologique. (…) Les deux hommes portent un libéralisme décomplexé et sont fermes sur les questions régaliennes. Tout juste Eric Ciotti est-il un peu enfermé sur le créneau sécuritaire, quand son rival s'exprime sur un spectre plus large. Aucun n'est rangé parmi les modérés du parti» ».

L’Obs n’aime pas trop Ciotti et « ses lunettes Prada » : « Tenant d’une ligne dure et sécuritaire, cet éternel second couteau ambitionne aujourd’hui’hui de présider Les Républicains. Au grand dam des centristes. »

« On ne va pas s’amuser à critiquer un Frankenstein qu’on a créé nous-mêmes en décembre dernier, tempête un député LR des Hauts-de-France. Ciotti est devenu hors de contrôle et c’est la faute à cette primaire. Pourquoi s’arrêterait-il en si bon chemin ? » Cette capacité à saturer l’espace est même une de ses marques de fabrique assumée depuis ses débuts comme assistant parlementaire de Christian Estrosi. « Le premier texte que nous avons déposé, se souvient Ciotti, visait à rétablir la peine de mort. » Une recette qui s’est à nouveau révélée payante pendant le congrès LR : sa propension à flirter avec l’extrême droite (abrogation du droit du sol au profit du seul droit du sang, instauration d’une préférence nationale et européenne) a fait couler beaucoup d’encre. Sa ligne est décomplexée : Ciotti, c’est à droite toute et s’il devait choisir entre Zemmour et Macron, il choisirait le premier… »

Un essai consigné par Sandrine Rousseau

L’Express a lu "Par-delà l’androcène" court essai cosigné par Sandrine Rousseau qui coche tous les mots-clefs de la gauche écolo-intersectionnelle. Quitte à s'y perdre.

Li « se parcourt comme une grille de bingo. Dès la page 9, Par-delà l'androcène (Seuil) associe "colonialisme", "capitalisme", "patriarcat" et "extractivisme" (comprendre l'exploitation industrielle de la nature). Le lecteur coche quatre cases. Le terme "esclavage" fait lui son apparition page 12. Une case de plus. Page 20, on noircit cinq cases d'un coup : "Pédocriminalité. Féminicide. Racisme. Homophobie. Ecocide". En moins de 60 pages, tous les fléaux dénoncés par la gauche écolo-intersectionnelle sont reliés entre eux à travers un "continuum des violences", sans qu'on comprenne forcément les rapports entre "déforestation" et "MeToo", ou "biodiversité" et « fascisme »...

Le livre est présenté par Libération comme un "essai percutant sur la nécessité de changer de système face à l'urgence climatique".

« Le terme "anthropocène" a été popularisé par les écologistes pour désigner une nouvelle ère géologique qui aurait débuté avec la révolution industrielle. Mais selon le trio, ce mot, qui pointe les "humains" dans leur ensemble, s'avère bien trop universaliste, pas assez genré. (…) Celles-ci plaident donc pour l'usage d' "androcène", tout frais néologisme » (.) "Androcène" ? Autrement dit "l'ère des hommes", comprendre le sexe masculin. Et plus précisément les mâles occidentaux. … 

Jordan Bardella refait allégeance à Marine Le Pen

Dans Le Point interview de Jordan Bardella. Invité à se distinguer de Marine Le Pen, il répond : « Poursuivre une dynamique n’empêche pas d’y ajouter des touches personnelles. Mais, pas plus qu’on ne change une équipe qui gagne, on ne change pas une politique qui réussit. Ce tourbillon de la présidentielle et des législatives s’est soldé par une progression historique pour le RN et l’arrivée de 89 députés à l’Assemblée nationale. Des résultats jamais atteints par le passé. Marine Le Pen a su rompre avec la marginalité et le défaitisme.  (…) J’ai avec elle une relation singulière, d’une très grande confiance. Je sais ce que je lui dois personnellement et intellectuellement : d’être devenu le militant que je suis. Elle me trouvera toujours à ses côtés dans l’engagement qui est le sien pour le pays. 

La sobriété est « notre plus grande richesse »

Dans l’Obs, l’économiste Eloi Laurent,  chercheur à l’Observatoire français des Conjonctures économiques (OFCE) continue à dénoncer l’obsession de la croissance : « En 2019, dans « Sortir de la croissance », il estimait que la croissance est « aveugle au bien-être humain, sourde à la souffrance sociale et muette sur l’état de la planète ». Les débats en cours sur la sobriété semblent lui donner raison. » estime l’Obs.

Laurent se désole que la croissance soit sourde à la souffrance humaine tout en regrettant que les gens soient trop pauvres…

Laurent donne par ailleurs l’exemple de l’Australie : « Regardez l’Australie, où le gouvernement conservateur a fait miroiter l’illusion de l’enrichissement par une croissance dopée aux fossiles et a empêché la publication d’un rapport sur l’état catastrophique des écosystèmes et de la biodiversité. » Le rapport est finalement sorti.

 « L'Australie est ruinée et elle est en passe de devenir inhabitable, comme l’ont montré les incendies géants de 2020. Cet appauvrissement profond et durable, qui entraînera évidemment s’il se poursuit l’effondrement de toute activité économique, c’est ça la tragédie de la croissance. Si la sobriété nous conduit enfin à prendre soin de notre habitat, elle sera notre plus grande richesse. »

« Nous sommes dans des sociétés contraintes pour 90 % des gens qui souffrent de ne pas avoir accès à une bonne santé, un emploi qui a du sens, une éducation de qualité, un environnement sain, etc. Il n’y a que les élites néolibérales pour croire que nous vivons dans des sociétés de liberté et d’abondance. »

Le patrimoine immobilier de l’imam Iquioussen

Selon Le Point « Outre sa maison de Lourches (Nord), Le Point a pu établir qu’Hassan Iquioussen, 58 ans, est également propriétaire de biens de valeur. En 2016, il a transformé une ancienne école privée catholique en résidence de vingt logements, à Denain. Gérée par l’imam et ses fils, elle compte quatorze T3, cinq T2 et un studio, pour une valeur estimée à 1,5 million d’euros au minimum. Toujours à Denain, il est par ailleurs propiétaire d’une vaste demeure.

L’Express s’interroge : « faut-il simplifier la procédure d'expulsion des prêcheurs de haine ? 

L'imbroglio autour de l'expulsion de l'imam Iquioussen relance le débat : pour le sénateur LR Philippe Bas, oui, la France doit renforcer son dispositif ; pour l'avocat Patrick Baudouin, les textes actuels sont déjà excessifs. »

Délinquance et écologie

L’Express souligne le « point commun entre des Jacuzzis, des véhicules SUV, des "méga-bassines" servant à des coopératives agricoles et des terrains de golf ? Tous ont subi cet été de multiples dégradations, causées par des activistes désireux de lutter contre le changement climatique. »

« Pour la quasi-totalité des associations de défense du climat, le vandalisme ou le sabotage de biens matériels jugés "non essentiels" est l'ultime niveau de violence toléré. Ils sont surtout jugés utiles pour alerter et mettre en lumière les sujets qui ne sont pas suffisamment pris en compte. »

« L'un des membres du mouvement d'Extinction rébellion de Limoges explique sa motivation : "On ne veut pas donner de leçons à personne mais on souhaite que tous ces sujets soient rapidement débattus." Pas sûr que la justice ait la même lecture de ces actes de sabotage. »

Délinquance et tour Eiffel

Le Point s’intéresse au Champ-de-Mars, au pied de la tour Eiffel, où les touristes sont des proies faciles pour les voleurs en tous genres : «  la délinquance qui trouble le plus l’ordre public de ce parc ouvert de 24 hectares est le fait des mineurs non accompagnés ou « mineurs isolés » – qui, « bien souvent, ne sont ni mineurs ni isolés », ironise le commissaire Lacombe, en poste dans le 7e. Ces derniers, majoritairement d’origine algérienne selon une source policière, « travaillent » en bande, sous l’emprise de l’alcool, de psychotropes ou de drogues de substitution. Ils sont apparus dans le secteur après le premier déconfinement et se sont multipliés depuis le retour des touristes. Leur mode opératoire est basique : cibler les proies faciles avant de fondre sur elles en masse (« en meute », ose un policier). Le moment idéal est celui où les touristes se prennent en photo devant la tour Eiffel scintillante (à chaque heure fixe et durant cinq minutes, dès la tombée de la nuit). Les effets personnels laissés négligemment au sol disparaissent alors le temps d’un selfie ; les jeunes malandrins raflent tout ce qu’ils peuvent avant de disparaître dans le métro pour aller écouler leur butin à Barbès et dans les quartiers nord. Puis ils reviennent aux abords du Trocadéro pour y dormir, dans des planques aménagées le plus souvent autour de l’Aquarium de Paris. »

L’inflation touche aussi les hôpitaux

L’Express souligne : « une nouvelle secousse est en train de s'inviter dans les hôpitaux publics et privés : celle de l’inflation. » « "Nous sommes sur des augmentations moyennes de 10% des coûts sur tous les postes de dépenses", s'alarme Bruno Carrière, directeur général d'UniHa, la plus grosse centrale d'achat des hôpitaux publics. Une fièvre soudaine qui vient mettre le bazar dans les budgets déjà tendus des établissements de santé. "Selon nos derniers calculs, le coût s'élève déjà à 750 millions d'euros sur l'année, souligne Cécile Chevance, responsable financière de la Fédération hospitalière de France (FHF), qui représente les hôpitaux publics. Et à un peu plus d'un milliard d'euros en ajoutant les établissements privés." Une addition à laquelle il faut ajouter le dégel du point d'indice, annoncé par le gouvernement au début de l'été pour compenser la fonte du pouvoir d'achat des fonctionnaires, dont le coût est estimé à un milliard d'euros pour la fin de l’année." 

International

G-B : L’incroyable Mrs Truss

Le Point, acide, fait le portrait de Liz Truss, la nouvelle Première ministre britannique : « Il faut bien l’avouer, son élévation au poste suprême paraît moins qu’évidente. Ne dégageant pas le moindre charisme, animal au sang froid ne se laissant jamais aller à la moindre émotion, elle est mauvaise oratrice. Le sourire mécaniquement figé, le menton toujours relevé en signe de défi et la voix métallique ne sont pas très télégéniques. Certes dotée d’humour et d’entregent, elle a néanmoins du mal à passer la main dans le dos des députés comme des journalistes. »

Avant de virer à droite, en quittant les Libéraux-Démocrates, « À la tribune du congrès de Brighton en 1994, cette rebelle dans l’âme, âgée de 19 ans, réclame l’abolition de la monarchie – rien de moins – et du nucléaire, ainsi que la légalisation des drogues. » 

Au passage, on note que Truss ne « fait pas partie des possédants » contrairement à son rival, Rishi Sunak « milliardaire grâce à son mariage avec la fille d’un des hommes les plus riches d’Inde. La controverse sur le statut d’exilée fiscale de son épouse lui a coûté cher. Obligés de se serrer la ceinture, les sujets de Sa Majesté semblent ne plus aimer les riches… ».

L’Express n’est pas plus tendre : « Tout comme son mentor "BoJo", Liz Truss a souvent joué ses décisions politiques à pile ou face, les soutenant ensuite avec une fougue étonnante. Elle fut ardente libérale démocrate en faveur de l'abolition de la monarchie, puis farouche conservatrice royaliste ; proeuropéenne avant de devenir brexiteuse passionnée. Elle se réclame de Thatcher, mais son idée de lancer des baisses d'impôts en période de forte inflation fait frémir les conservateurs les plus orthodoxes, tel l'ancien chancelier de l'Echiquier de la Dame de fer, Norman Lamont, qui l'a prévenue : "C'est une terrible erreur ».

Turquie : une chanteuse arrêtée

L’Express évoque « L'arrestation de la chanteuse Gülsen, accusée d'avoir blagué sur la religion, provoque des remous en Turquie. Une "génération pop" se dresse face aux islamistes et au président Erdogan »

« Tout bascule sur scène, en avril, lorsque Gülsen chambre un membre de son groupe. "Il a fait une école religieuse, sa perversité vient de là", rigole la native d'Istanbul. Passée inaperçue, la vidéo de la séquence est publiée le 24 août par un journal conservateur, et convainc la justice turque de placer la star en détention dès le lendemain, pour "incitation à la haine » »

« Cette arrestation scandalise la jeunesse turque. Après la mobilisation de ses millions de fans et de plusieurs associations, la chanteuse sort de prison quatre jours plus tard, avant d'être assignée à résidence ».

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