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Vous avez aimé Estrela, vous allez adorer Tarabella : comment le Parlement européen méprise la représentation nationale
©Reuters

Tribune

L'eurodéputé socialiste belge Marc Tarabella a remis un rapport qui contient une proposition de résolution visant à imposer un droit à l’avortement aux pays membres de l’Union européenne. Le Parlement européen est appelé à se prononcer sur ce texte ce lundi. Tribune d'Anne Lorne, du mouvement Sens commun.

Anne Lorne

Anne Lorne

Anne Lorne est la déléguée régionale du mouvement Sens commun pour le Sud-est et la responsable régionale Rhône-Alpes. Elle est l'ancienne coordinatrice de La Manif pour Tous à Lyon.

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Estrela, c’était le nom d’une obscure députée européenne socialiste qui, le 10 décembre 2013, avait présenté au Parlement européen un texte réclamant :
- pour les femmes, un accès généralisé à la contraception et l’avortement (qualifiés de "droits fondamentaux") et un recours facilité à la PMA,
- une éducation sexuelle pour tous les enfants à l'école,
- une initiation à l’égalité de genre pour les femmes.

Sa résolution ayant ému, à juste titre, les défenseurs de la famille, la mobilisation de ces derniers avait mis en péril le rapport Estrela et avait abouti au vote, par 334 voix contre 327, d’une résolution alternative précisant que « la définition et la mise en œuvre des politiques relatives à la santé et aux droits sexuels et génésiques et à l'éducation sexuelle dans les écoles relèvent de la compétence des Etats membres ».

Mais le Parlement européen a décidément du mal à comprendre le sens du mot "subsidiarité" pourtant inscrit dans le traité de Lisbonne et dont la signification est souvent dévoyée. Car, après Estrela, voilà qu’un non moins obscur eurodéputé belge, monsieur Tarabella, revient à la charge pour imposer l’avortement comme un droit fondamental et pour appliquer un égalitarisme odieux et sectaire à l’ensemble des pays membres de l’Union européenne.

Théoriquement, les questions de civilisation et les politiques familiales sont hors du champ de la compétence législative de l’Union. Cela signifie que les Parlements nationaux sont seuls compétents pour légiférer sur ces sujets. Najat Vallaud-Belkacem ne s’en est d’ailleurs pas privée au mois de janvier dernier. En transformant la possibilité de l’avortement en un droit fondamental, elle méprise toutes les femmes qui souhaitent de l’écoute, de l’aide et une solution alternative pour pouvoir garder leur enfant.

Mais, au nom de la « défense des valeurs fondamentales de l’Union européenne », des parlementaires, principalement issus des pays du Nord, et des socialistes verts, rouges ou roses, tentent sournoisement de faire évoluer la législation européenne sur ces sujets. C’est ainsi que le rapport d’initiative Lunacek, adopté le 4 février 2014, propose insidieusement à la Commission européenne d'adopter une stratégie globale de lutte contre les discriminations. On y trouve pêle-mêle : la lutte contre l’homophobie et la transphobie au travail, dans l’éducation, dans la santé et l’accès aux biens et aux services, ainsi que la reconnaissance mutuelle des effets de tous les actes d’état civil (partenariats enregistrés, actes de mariage, reconnaissance juridique du genre).

Il est fondamental de rappeler qu’un vote au Parlement européen peut ainsi constituer un moyen de forcer des évolutions au sein des législations nationales de chaque État.
- Il appartient donc à la droite dans son ensemble, et à l’UMP en particulier, de rester mobilisé sur ces questions et ne pas céder aux pressions,
- Il appartient à chacun de nous ne pas se laisser "enfumer" par Marine Le Pen, qui ne siège pas fréquemment au Parlement européen et ne se prononce guère sur ces sujets fondamentaux, même si certains voudraient nous faire croire l’inverse,
- Il appartient surtout aux électeurs de désigner en leur âme et conscience les représentants qui défendront le mieux le rôle qu’ils assignent à la France sur la scène internationale et européenne, en matière de politique familiale ou pour la protection des plus faibles.

Le rapport Tarabella sera soumis au vote des eurodéputés le 9 mars prochain. Aux côtés de propositions tout à fait sérieuses concernant la lutte contre les violences faites aux femmes ou la nécessaire protection à apporter aux plus faibles, il insiste de manière idéologique sur le contrôle des droits sexuels et reproductifs, notamment grâce à un accès aisé à la contraception et à l'avortement. En outre, il demande à la Commission européenne et aux États membres d'instituer, au nom d’une parité mal comprise, un congé de paternité rémunéré d'une durée minimale de 10 jours, ce qui constitue une intrusion injustifiée de l’État dans l’intimité de chaque couple. Force est de constater que sur ce plan là encore, le gouvernement français a devancé le Parlement européen.

Nous comptons sur la mobilisation de tous pour mettre en échec ces dispositions liberticides et redonner toute sa place à la représentation nationale. Comme l’affirmait Laurent Wauquiez dans son dernier ouvrage, « L’Europe ne se construira pas sur le dos des nations. Si elle persiste dans cette erreur, elle se condamne (…) La France doit assumer de dire “non”». Puissent tous les eurodéputés s’en souvenir le 9 mars !

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