Ce que l'engouement des médias étrangers pour le mariage homosexuel en France révèle de l’image de l’hexagone<!-- --> | Atlantico.fr
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Près de 70 médias britanniques, danois, japonais, italiens et bien d'autres seront présents pour le premier mariage gay français.
Près de 70 médias britanniques, danois, japonais, italiens et bien d'autres seront présents pour le premier mariage gay français.
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Vu de l'extérieur

Le premier mariage homosexuel est célébré aujourd'hui mercredi à Montpellier. Des dizaines de journalistes étrangers seront présents à la cérémonie.

Hugh Schofield

Hugh Schofield

Hugh Schofield est correspondant en France pour la BBC.

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Atlantico : Aujourd'hui a lieu le premier mariage gay en France, à Montpellier. Des journalistes du monde entier, près de 70 médias britanniques, danois, japonais, italiens, et bien d'autres, seront présents pour l’événement : comment expliquer que ce mariage intéresse autant les médias étrangers ?

Hugh Schofield : Outre-Manche nous sommes dans le même cas de figure qu’en France, c’est-à-dire dans une introspection sociétale, un débat qui divise profondément. La loi pour le mariage gay est à mi-parcours dans le processus législatif. Nous sommes dans un climat de débat, de discussion. Donc nous regardons en France avec attention, avant tout à titre de comparaison.

C’est intéressant de noter les similitudes dans le type de divisions que connaissent la France et l’Angleterre. Une partie de la société souhaite s’engager en mettant en avant des arguments de progrès, et l’autre prône les limites des changements dans nos sociétés.

De plus il y a une grande différence entre la France et les autres pays, car en France il est obligatoire de se marier devant l’État. En comparaison en Angleterre ou en Espagne, nous avons gardé la possibilité de se marier à l’église sans passer par la mairie. Or en France, c’est un mariage unique désormais, les prêtes peuvent être punis s'ils célèbrent un mariage sans passer par le civil. Cette particularité intrigue les médias étrangers, et cela explique également pourquoi la réaction des citoyens a été aussi forte. 

En France le débat a pris une dimension philosophique. Il se portait aussi sur la filiation, le droit à l’enfant, ce n’est pas forcément le cas dans les autres pays concernés par cette loi.

De quelle façon le débat a-t-il été perçu à l'étranger ? Le traitement a-t-il changé à la suite des débordements liés à la promulgation de la loi, et au mouvement anti mariage pour tous ? Sont-ils perçus à l'étranger ?

Nous avons été très étonnés par l’étendue des manifestations anti-mariage pour tous, et l’engouement du mouvement de la Manif pour tous. L’œil étranger n’a pas l’habitude de voire la droite française dans la rue. Il faut se remémorer, les manifestations pro-de Gaule de mai 68, pour comparer. L’Angleterre n’a pas cette culture des manifestations par exemple.

Pour les médias étrangers cette grande mobilisation était impressionnante. C’est n’est pas tant les débordements qui ont marqué que le nombre de manifestants dans les rues. Le traitement a bien séparé le mouvement de la Manif pour tous et les groupuscules d’extrêmes droites.

Ce débat nous replonge vers les grandes déchirures, les grandes fissures de nos sociétés.

La France est le 14e pays à reconnaître le droit au mariage pour les personnes de même sexe. Est-ce un symbole pour les pays étranger que la France, pays des Droits de l'Homme, accorde ce droit ?

N’en déplaise aux français, la France n’est pas perçue par le reste du monde comme un emblème de moralité, un pays à suivre à tout prix. Même si on est conscient de son histoire.

Certes, il y a des groupes d’intellectuels dans le monde qui font de la France leur symbole, mais la majorité des citoyens ne voient pas ce pays comme tel, tout du moins en Europe. Le monde ne suit pas la France. Les Français eux-mêmes n’ont pas ce sentiment.

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