Michel Despratx, journaliste de Disclose, se confie sur son interrogatoire auprès de la DGSI

Plusieurs journalistes ont enquêté notamment ces derniers mois sur l'utilisation d'armes françaises au Yémen. Suite à leurs révélations et après leur travail avec différentes sources, plus de dix journalistes ont été entendus par les services de renseignement français. Reporters sans frontières dénonce une "tentative d'intimidation". 

Ils ont tous été convoqués par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Ces journalistes ont enquêté sur des sujets sensibles concernant les plus hauts sommets de l'Etat. 

Ariane Chemin, journaliste au Monde, a notamment été entendue le 29 mai au siège de la DGSI à Levallois-Perret suite à des révélations dans le cadre de son travail sur l'affaire Benalla. 

Le journaliste Michel Despratx, qui travaille pour le site d'investigations Disclose, a été convoqué au sujet de son enquête journalistique sur l'usage d'armes françaises vendues à l'Arabie saoudite. Ces armes auraient été utilisées contre des "zones civiles yéménites", selon des révélations de Disclose. Le gouvernement a démenti ces informations. 

Michel Despratx s'est donc confié à la rédaction du Huffington Post sur son interrogatoire et sur sa convocation par la DGSI.

“La majorité des questions étaient destinées à en savoir plus sur nos sources. Ils ont terminé par une question qui ressemblait à une question de baccalauréat passionnante : accordez-vous autant d’importance à la loi de 1881 (qui protège le secret des sources journalistiques) qu’à la loi protégeant le secret de la défense nationale ?”

Il a refusé de répondre aux questions en précisant que ses révélations porteraient "atteinte à la protection des sources". 

Le journaliste Michel Despratx de Disclose a défendu son travail et son enquête : 

"C’est légitime de révéler ce document car il ne met en danger aucune vie, aucun agent ou militaire sur le terrain. Ce document a aussi l’immense avantage de révéler une information d’intérêt public qui devrait normalement faire l’objet d’un débat qui dépasse le choix discrétionnaire d’un ministre ou d’un gouvernement". 

Selon de récentes révélations de Disclose, les livraisons d'armement français vers l'Arabie saoudite continuent.