La question est importante à plus d&rsquo;un titre : si le prix du pétrole rebaisse cela peut signifier que, finalement, l&rsquo;économie ne repart pas, à l&rsquo;inverse un rebond encore plus marqué indiquera assez clairement que l&rsquo;économie mondiale, Chine en tête, poursuit sa reprise&hellip;même, si comme tout est une question d&rsquo;équilibre, une trop forte hausse finirait par inquiéter. Les investisseurs pourraient commencer à anticiper un rebond de l&rsquo;inflation et probablement initieraient des ventes sur les marchés obligataires&hellip;les industriels, pour leur part verraient leurs marges baisser du fait de la hausse du pétrole&hellip;ce qui ne serait pas très bon pour les marchés actions un jour ou l&rsquo;autre.&nbsp;Après un tel rebond, la question de la poursuite du mouvement se pose donc : l&rsquo;analyse des marchés à terme permet de mesurer l&rsquo;appétit réel des traders sur le pétrole. Pour le moment, rien ne laisse présager que les anticipations soient particulièrement haussières. En effet, les échéances plus lointaines sur les marchés à terme, ne sont pas orientées spécifiquement à la hausse par rapport aux échéances les plus proches.&nbsp;Si l&rsquo;on analyse les aspects plus fondamentaux concernant l&rsquo;offre et la demande, il faut bien évidemment mesurer l&rsquo;impact de la production américaine sur le marché du pétrole. Avec 9 Millions de barils par jour, les Etats-Unis produisent largement plus qu&rsquo;en 2016&hellip;mais en dessous des niveaux atteints au pic de 2015. Contrairement à ce que beaucoup pensaient il y a quelques mois, la production montre des signes de faiblesses : les coûts de production ont trop progressé et limitent désormais les capacités américaines.&nbsp;Les études récentes montrent que la demande excède l&rsquo;offre depuis quelques mois. La concomitance entre la baisse de la production américaine récente et&nbsp; la réduction de production mise en œuvre par l&rsquo;OPEP depuis cet hiver ont finalement réduit de manière significative l&rsquo;offre sur le marché.&nbsp;De plus, les difficultés des producteurs américains, font que, même avec un cours du pétrole en hausse, le pétrole de schiste américain ne devrait plus trop augmenter. De ce fait, tout l&rsquo;enjeu pour les membres de l&rsquo;OPEP est de prolonger l&rsquo;accord conclu l&rsquo;an passé. A chaque rumeur de prolongation les cours du Brent progressent vivement. L&rsquo;Arabie Saoudite a réussi depuis plusieurs à préserver cet accord. Son objectif était de revenir vers 50$...à 63,5$ vendredi dernier&nbsp; le but est largement atteint et certains producteurs, la Russie en particulier, commencent à solliciter ouvertement une souplesse plus grande pour profiter des niveaux élevés atteints par le pétrole.&nbsp;Il est probable, à relativement court-terme que les producteurs ouvrent les vannes plus délibérément&hellip;Mais&hellip;et le mais est de taille, le contexte a largement évolué depuis le week-end dernier.L&rsquo;Arabie Saoudite a entrepris une opération &laquo; main propre &raquo; destinée à lutter contre la corruption. Cela aurait pu rester une problématique &laquo; interne &raquo; mais cette opération est couplée à un accroissement très net des tensions avec l&rsquo;Iran. Et dans ce cas, les répercussions sur le cours du pétrole sont immédiates. La semaine dernière les cours du Brent ont progressé de 3-4% dans la foulée de ces problèmes géopolitiques. Il est probable que si ces tensions perdurent le prix du pétrole progresse encore. Un passage prolongé au-dessus de 70$ le baril constituerait probablement un franchissement de seuil mal vécu par les opérateurs des marchés obligataires qui craindraient un retour de l&rsquo;inflation. Le problème des tensions entre l&rsquo;Arabie Saoudite et l&rsquo;Iran est qu&rsquo;elles ne vont pas s&rsquo;estomper rapidement. Il subsistera longtemps un doute sur le marché pétrolier.&nbsp;En conclusion, les tensions vont durer encore au moins quelques semaines et en plein hiver, pourraient propulser les cours du Brent largement au-dessus de 70$. Mais comme le montre les marchés à terme un retour au calme &laquo; géopolitique &raquo; devrait remettre les cours du pétrole dans un niveau d&rsquo;équilibre plus proche des 60$...niveau qui serait &laquo; idéal &raquo; pour l&rsquo;économie mondiale. Bien évidemment, comme toujours, nous déconseillons de prendre des positions pour spéculer sur l&rsquo;enlisement ou la résolution rapide d&rsquo;un problème géopolitique.&nbsp;<div>&nbsp;</div>

Hausse du pétrole …stop ou encore ? 

Atlantico Bourse

<h3 class="s2">Atlantico&nbsp;: Faut-il en conclure que la perspective d&#39;une transition énergétique serait à reconsidérer par ces chiffres ? La réalité n&#39;est elle pas en train de contredire cette hypothèse ?</h3>Jean-Pierre Favennec&nbsp;: La consommation de pétrole dépend tout simplement des prix. Le prix du pétrole est tombé de plus de $100 par baril en 2014 à $30 au début de &nbsp;2016 avant de rebondir récemment (plus de $55 par baril)Les consommateurs achètent tout simplement davantage d&#39;essence et de gazole. L&#39;augmentation de la consommation est d&#39;autant plus importante aux Etats Unis que la baisse du prix du pétrole brut se répercute quasi intégralement sur les prix des carburants car les taxes sont très faibles alors qu&#39;en Europe le matelas très important des taxes amortit l&#39;impact de la baisse des prix du pétrole.Cette augmentation de la consommation de pétrole conduit évidemment à une augmentation des émissions de gaz à effet de serre et contribue au réchauffement climatique ce qui va à l&#39;encontre des objectifs de la transition énergétique. Cette situation est-elle durable ? Elle dépend beaucoup de la volonté politique des Etats. Mais dans l&#39;immédiat la baisse des prix du pétrole favorise les intérêts des consommateurs qui peuvent consommer davantage à un prix modéré.<h3 class="s2">Au regard des enjeux d&#39;offre et de demandes actuels, comment anticiper l&#39;évolution future des prix ? Les prix sont ils appelés à rester durablement bas, formant ainsi un puissant levier anti-transition écologique ?</h3>Les prix du pétrole brut se sont légèrement raffermis depuis la fin de 2016, à la suite de la décision des pays membres de l&#39;Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) et des principaux pays producteurs hors OPEP de plafonner leur production. Mais la remontée des prix est limitée par la production de pétrole de schistes américains. Cette production de pétrole de schistes, relativement chère, qui avait beaucoup augmenté de 2010 à 2014 augmente à nouveau dès que le prix du pétrole sur les marchés internationaux dépasse 50 dollars, conduisant à un plafonnement de fait des prix.<h3 class="s2">Aux Etats Unis, 60 SUV sont vendus pour un véhicule électrique, ce rapport est de 30 à 1 en Chine et de 25 pour 1 en Europe. Devant de tels déséquilibres masqués par un discours politique de &quot;prise de conscience&quot;, quels seraient les pistes permettant de faire face à une logique de l&#39;offre et de la demande aujourd&#39;hui défavorable à la transition écologique ?</h3>Pour l&#39;instant les énergies renouvelables ainsi que les énergies n&#39;émettant pas de gaz à effet de serre représentent une faible part de la consommation totale d&#39;énergie. Les énergies fossiles, sources de CO2 donc de gaz à effet de serre, sont largement dominantes. La transition énergétique, qui signifie une diminution de la consommation d&#39;énergie fossile ne pourra se faire qu&#39;à travers des politiques très volontaristes des gouvernements.

Pétrole

Pourquoi la soif de pétrole fait son grand retour dans les pays riches

L'or noir

<h3 class="s2" dir="ltr">Atlantico : Après une hausse de près de 30% depuis le mois de juin dernier, le prix du pétrole s&#39;affiche désormais à 59$. De plus, dans une interview donnée à Bloomberg, Mohammed ben Salman, prince héritier de l&#39;Arabie saoudite a pu indiquer son intention de participer à la réduction de production pour l&#39;année 2018 prévue dans le cadre de l&#39;OPEP. Autre facteur favorable, la banque Goldman Sachs indique que &quot;les marchés des matières premières font face à la plus forte demande depuis plus d&#39;une décennie&quot;. En quoi l&#39;ensemble de ces facteurs pourrait-il être à même de soutenir les cours&nbsp;? &nbsp;</h3>Stephan Silvestre : La tendance haussière actuelle s&rsquo;explique par une diminution des stocks mondiaux de pétrole durant l&rsquo;année, qui est la conséquence des quotas de production décidés conjointement par l&rsquo;OPEP (l&rsquo;Arabie Saoudite et ses alliés du Golfe) et la Russie. Après deux années de cours plus bas que l&rsquo;Arabie Saoudite n&rsquo;avait pas souhaité, celle-ci s&rsquo;efforce désespérément d&rsquo;en reprendre le contrôle dans la perspective de l&rsquo;introduction en bourse d&rsquo;une partie du capital du géant Saudi&nbsp;Aramco, dont elle espère tirer un maximum pour renflouer ses comptes publics. La demande est en effet soutenue en ce moment sur les matières premières, en particulier sur les métaux et plusieurs matières premières agricoles. En revanche, sur le pétrole, elle est plutôt stable, autour de 99 millions de barils par jour. Plus précisément, elle reste haussière en Asie, mais baissière en Occident. <a href="https://lh4.googleusercontent.com/CrRdjUfKZHnmjdyu8D-B9_g6vJ4-trjWlLGn3GTgyR_bAk3WrmXDavoQtXGuOiahFkrPNlTjXkoGLO9jYcf627U7-KFsF_YfeZAIaT3egrhqd2jh2Q52qNuER4aVVHZQW9LNcVdJjibrnpvN3A"><img src="https://lh4.googleusercontent.com/CrRdjUfKZHnmjdyu8D-B9_g6vJ4-trjWlLGn3GTgyR_bAk3WrmXDavoQtXGuOiahFkrPNlTjXkoGLO9jYcf627U7-KFsF_YfeZAIaT3egrhqd2jh2Q52qNuER4aVVHZQW9LNcVdJjibrnpvN3A" style="border-style: none; width: 538px; height: 359px;" /></a>Cliquez pour agrandir<h3 class="s2" dir="ltr">Quelles sont les limites de cette hausse&nbsp;? Quels sont les facteurs qui pourraient permettre de fixer un &quot;plafond&quot; à la hausse actuelle des cours&nbsp;? </h3>Le premier se trouve du côté de l&rsquo;offre, aux États-Unis. Les investissements en production de pétrole de schiste ont été très soutenus depuis fin 2016 et la production ne cesse de croître. La perspective d&rsquo;un baril à 60$ (le WTI n&rsquo;est encore qu&rsquo;à 52$ aux États-Unis) ne va pas manquer d&rsquo;attiser l&rsquo;appétit du secteur pétrolier, qui sait maintenant produire bien en-dessous de ce cours. Beaucoup de producteurs, éreintés par les cours bas, n&rsquo;attendaient que cette occasion pour se refaire. Il est donc peu probables que les cours s&rsquo;envolent au-delà de 60$ pour le WTI (quelques dollars de plus pour le Brent) en 2018. Par ailleurs, la demande pourrait se tasser plus rapidement que prévu en Asie, surtout en Chine. La récente annonce de Pékin sur le développement des véhicules électriques à marche forcée a donné un signal fort au marché. Le gouvernement chinois est conscient qu&rsquo;il ne pourra pas laisser circuler dans ses villes 200 millions de nouvelles voitures thermiques au cours des dix prochaines années et qu&rsquo;il va lui falloir inverser la tendance. Et si le marché chinois bascule massivement à l&rsquo;électrique, les autres marchés lui emboîteront le pas. Autant dire que le pari saoudien est loin d&rsquo;être gagné. <h3 class="s2" dir="ltr">Sur le moyen ou le long terme, les fondamentaux du marché du pétrole pourraient-ils conduire à battre des records, ou est-ce que les prix connus il y a maintenant 10 ans semblent hors d&#39;atteinte&nbsp;? Quels sont les pays producteurs les plus &quot;défavorisés&quot; par un cours ne pouvant dépasser les seuils connus actuellement&nbsp;?</h3>&nbsp;Avec le pétrole, comme avec les autres matières premières, on n&rsquo;est jamais à l&rsquo;abri d&rsquo;un emballement. Cependant, un pic à 100$, voire 120$ comme en 2008, est irréaliste. À cette époque, le marché misait sur la surchauffe de l&rsquo;économie chinoise (la croissance chinoise avait été de 14% en 2007) et le gouvernement chinois avait lui-même nourri la spéculation en achetant massivement du pétrole pour le stocker. Le seuil de 80$ est même extrêmement improbable pour les raisons que je viens d&rsquo;évoquer. C&rsquo;est une mauvaise nouvelle pour les plus gros producteurs (Arabie Saoudite et Russie), mais c&rsquo;est une encore plus mauvaise nouvelle pour de nombreux émergeants qui n&rsquo;ont que cette ressource pour alimenter leurs finances publiques indigentes&nbsp;: le Venezuela, l&rsquo;Irak, le Nigeria, l&rsquo;Angola ou l&rsquo;Algérie. C&rsquo;est aussi le cas de l&rsquo;Iran, qui bénéficie d&rsquo;une économie un peu plus diversifiée, mais qui a toujours construit ses budgets sur des cours surestimés. Ces pays ont intérêt à trouver rapidement des solutions pour diversifier leurs économies.&nbsp;

essence pétrole Etats-Unis

jusqu’où le prix du baril peut-il monter ?

Questions d'approvisionnement

Pétrole : réduction de la production et hausse soutenue de la demande, jusqu’où le prix du baril peut-il monter ?

Après une longue période d&rsquo;assoupissement, le prix du pétrole revient brusquement à la une de l&rsquo;actualité. Le franchissement du cours de soixante dollars le &nbsp;baril pour le brent depuis une semaine, apparait comme le signal d&rsquo;un changement. Depuis deux ans, les prix n&rsquo;avaient cessé de baisser, contribuant ainsi à créer une situation favorable pour la conjoncture économique au même titre que le bas niveau des taux d&rsquo;intérêt. Depuis le mois de juin, la courbe s&rsquo;est inversée, avec un rebond de l&rsquo;ordre de 35% depuis l&rsquo;été, et un relèvement &nbsp;de dix pour cent &nbsp;par rapport au premier janvier. Parallèlement &nbsp;une certaine nervosité se fait jour alors qu&rsquo;on s&rsquo;approche de la date du 30 novembre, marquée par la réunion à Vienne des ministres des pays producteurs de l&rsquo;Opep.Toute la question est de savoir si l&rsquo;accord de limitation de la production sera reconduit et pour quelle durée. En principe, il se termine en mars prochain, les participants étant divisés sur la possibilité de le prolonger encore pendant un an. Plusieurs pays estiment &nbsp;qu&rsquo;ils ont accompli un effort suffisant qui a été couronné de succès puisqu&rsquo;il a abouti à une revalorisation sensible des prix et qu&rsquo;il est temps désormais d&rsquo;assouplir les contraintes de production, d&rsquo;autant que la reprise économique mondiale a accru fortement la demande&nbsp;: celle-ci est comprise désormais entre 1,7 et 1,8 million de &nbsp;barils jour, alors qu&rsquo;on &nbsp;avait misé sur 1,2 au début de l&rsquo;année et rien de permet d&rsquo;envisager un affaiblissement. Les experts internationaux &nbsp;estiment que la croissance &nbsp;est solide désormais et que l&rsquo;expansion va se poursuivre à un rythme d&rsquo;au moins &nbsp;deux et demi à trois pour cent. La France elle-même bénéficie de cette brise porteuse, même si elle progresse d&rsquo;un pour cent moins vite, en &nbsp;raison des freins et des contraintes qu&rsquo;elle continue de subir.&nbsp;Est-ce à dire que l&rsquo;on doit s&rsquo;attendre à une envolée du brut comme on en a connu dans le passé&nbsp;? La plupart des spécialistes estiment &nbsp;qu&rsquo;au niveau présent, il existe une forte résistance à la hausse. En fait, ce sont les &nbsp;Etats-Unis qui détiennent la clé&nbsp;: certes, le programme de réduction des impôts voulu par Donald Trump et que le Congrès s&rsquo;apprête à voter pourrait conduire à une relance de l&rsquo;activité aux Etats-Unis , qui stimulerait l&rsquo;utilisation du pétrole. Mais il existe une sorte de barrière naturelle à l&rsquo;explosion des prix, car l&rsquo;exploitation du gaz de schiste redevient rentable et des puits qui avaient &nbsp;été fermés lors de la vague de baisse pourraient être exploités à nouveau, en pesant du même coup sur les cours. On aboutirait ainsi à une régulation implicite du marché qui pourrait se traduire par une stabilisation autour du niveau actuel. Ceci au moment où un nouveau président va prendre la relève à la tête de la Réserve fédérale, qui devrait poursuivre sur la même ligne que Janet Yellen, par une politique relativement &nbsp;douce, avec une lente remontée des taux d&rsquo;intérêt, afin de dégonfler le bilan de la Fed, sans provoquer des perturbations sur les marchés boursiers. &nbsp;Car l&rsquo;inquiétude majeure dans l&rsquo;immédiat, &nbsp;bien plus que les prix du pétrole, réside dans &nbsp;la &nbsp;hausse désordonnée et ininterrompue de Wall Street depuis des mois qui fait rôder l&rsquo;odeur d&rsquo;un krach.

Pétrole Arabie Saoudite - Atlantico.fr

Pourquoi le pétrole repart à la hausse

Edito

Pourquoi le pétrole repart à la hausse


International

Economie

L&rsquo;OPEP a décidé la semaine dernière de poursuivre sa politique de limitation de la production pour 9 mois. L&rsquo;idée est de résorber l&rsquo;excès d&rsquo;offre en effet, la surproduction a pesé sur les cours et a fortement affecté l&rsquo;ensemble de l&rsquo;industrie pétrolière dans le monde. Avec l&rsquo;accord signé jeudi à Vienne, l&rsquo;OPEP espère maintenir le pétrole au-dessus des 50$.Le point positif pour le cartel est d&rsquo;avoir réussi à fédérer d&rsquo;autres pays non-membres de l&rsquo;OPEP, même si cette extension de limitation de la production a surtout été portée par l&rsquo;Arabie Saoudite et la Russie.Bien qu&rsquo;elle s&rsquo;en défende, l&rsquo;OPEP a du être déçue de la réaction &laquo; à chaud &raquo; du marché : immédiatement après l&rsquo;annonce de l&rsquo;accord, les cours du pétrole ont reculé de 4%. Malgré le rebond de vendredi, les opérateurs de marché ont démontré qu&rsquo;ils n&rsquo;étaient pas très confiants pour la suite.Le problème reste identique&nbsp; depuis plusieurs années : Les américains produisent massivement&hellip;ils sont même devenus exportateurs de pétrole ces derniers mois. Les dernières analyses de la production pétrolière mondiale montrent que les diminutions de production du cartel ont été intégralement compensées par la production américaine&hellip;rendant caduc ou presque les efforts des membres de l&rsquo;OPEP et de la Russie. Le paradoxe de tout cela est que plus l&rsquo;OPEP réduit sa production pour faire monter les cours&hellip;plus les producteurs américains en profitent !En 2014, l&rsquo;Arabie Saoudite avait essayé de laisser filer les cours pour garder ses parts de marché et &laquo; casser &raquo; l&rsquo;industrie pétrolière américaine&hellip;L&rsquo;effondrement des cours du pétrole avait finalement été plus dévastateur pour l&rsquo;Arabie Saoudite et de nombreux pays producteurs. L&rsquo;industrie pétrolière américaine avait réussi à s&rsquo;adapter à cette nouvelle situation. Trois ans après, le constat est clair : le coût de production américain a été baissé de 60-65$ le baril à moins de 40$ et surtout le temps pour extraire le premier baril de pétrole depuis la décision de production a été ramené à moins de 5 mois&hellip;Tout ceci démontre que la production américaine est extrêmement souple et peut s&rsquo;adapter rapidement.&nbsp; Les américains sont donc quasiment immédiatement en mesure de profiter de prix supérieurs à leurs coûts de production !En face de cette menace, les pays producteurs ont pour le moment réussi à s&rsquo;entendre mais les tensions politiques dans la région font courir un risque sur la pérennité de cet accord. L&rsquo;Iran, la Russie, l&rsquo;Irak ou l&rsquo;Arabie Saoudite ont tous des motifs de désaccords profonds ce qui fragilise l&rsquo;accord.Pour autant un retour du pétrole à 30$ est-il envisageable ? Sur les marchés tout est toujours possible mais un tel effondrement paraît peu probable. Si la baisse reprend, les américains stopperont leur production et limiteront ainsi l&rsquo;engorgement des marchés : dès 40$ les américains cesseront leur production (logiquement).L&rsquo;Arabie Saoudite veut absolument réussir l&rsquo;introduction en bourse d&rsquo;Aramco et ainsi réorienter son économie vers une moindre dépendance au pétrole. Elle fera tout pour maintenir un cours proche de 50$.La Russie a une échéance électorale capitale en mars prochain et voudra éviter tout trouble économique d&rsquo;ici là.Les autres pays producteurs que ce soit l&rsquo;Irak, le Brésil, le Venezuela ou l&rsquo;Iran ont trop souffert en 2014-2015 des prix bas et ne voudront pas connaître un retour à des prix proches de 30$...l&rsquo;accord récent le démontre aussi d&rsquo;ailleurs.Le pétrole devrait donc voir ses cours évoluer entre 45$ et 55$ au gré de la spéculation de marché : une très forte hausse semble impossible à cause des américains mais l&rsquo;influence encore déterminante de l&rsquo;Arabie Saoudite rend un effondrement des cours en dessous de 45$ difficile à envisager d&rsquo;ici mi-2018.

Le pétrole peut-il revenir à 30$ ?

<h3 class="s2">Atlantico : Russie et Arabie saoudite semblent s&#39;accorder sur leur volonté de faire &quot;tout leur possible&quot; pour réduire les stockos pétroliers, et ainsi provoquer une hausse des prix. Un tel accord a t il des chances d&#39;être suivi d&#39;effets ? Comment expliquer l&#39;incapacité des pays producteurs à s&#39;entendre efficacement depuis le début de la crise pétrolière ?</h3>Stephan Sylvestre :&nbsp;Certes, l&rsquo;Arabie Saoudite et la Russie se sont accordées sur un objectif commun, contenir la production en vue de soutenir le cours du baril. Cette entente produit un certain écho sur les marchés financiers, ces deux pays étant, de loin, les deux premiers exportateurs mondiaux de pétrole (respectivement 20% et 10% des exportations mondiales). Cependant, leur pari est loin d&rsquo;être gagné. L&rsquo;OPEP reste divisée et nombre de ses membres n&rsquo;entendent pas réduire leur production, à commencer par l&rsquo;Irak, l&rsquo;Iran, le Nigeria, la Libye ou encore l&rsquo;Algérie. Ces pays ont le sentiment que leurs efforts n&rsquo;ont pas d&rsquo;impact sur le marché et qu&rsquo;il est préférable de produire et de livrer leur brut. Face à eux, les USA et le Canada sollicitent à plein leur outil de production en hydrocarbures non conventionnel. Dans la perspective d&rsquo;une remontée des cours, les petits producteurs américains ont déjà réactivé les pompes. Il est donc peu probable que les stocks se dégonflent durant les prochains mois ; au mieux, ils se stabiliseront.&nbsp;<h3 class="s2">Que pourrait permettre une coopération efficace entre les grands pays producteurs face au déséquilibre provoqué par les nouvelles productions américaines ? Les Etats Unis ont ils déjà gagné la partie, sur la base de la division des autres pays ?</h3>Une coopération renforcée au sein de l&rsquo;OPEP permettrait au mieux une limitation de la production des pays du Conseil de Coopération du Golfe (Arabie Saoudite, Koweït, Qatar, Bahreïn). Les autres pays resteront réticents à signer des réductions de quotas et à les respecter. C&rsquo;est pourquoi l&rsquo;Arabie Saoudite cherche à fédérer d&rsquo;autres producteurs à sa politique. Mais pour le moment, seule la Russie a répondu à cet appel. À cet égard, les États-Unis ont indéniablement gagné l&rsquo;actuelle bataille. En réduisant leurs importations depuis dix ans, ils ont attisé la concurrence entre les pays exportateurs, y compris au sein de l&rsquo;OPEP.&nbsp;<h3 class="s2">Dans le cas ou ou coopération voyait effectivement le jour, pourrait elle seulement être efficace ? Le poids des Etats Unis n&#39;est il déjà pas trop important pour faire face ?</h3>Les pays de l&rsquo;OPEP se trouvent maintenant dans un piège : même s&rsquo;ils s&rsquo;entendaient pour bloquer leur production et faire remonter les prix, non seulement la production américaine repartirait à la hausse, mais en plus les pays non membres de l&rsquo;OPEP en profiteraient pour capter des parts de marché. Pire, l&rsquo;industrie américaine ne cesse de baisser ses coûts de production, ce qui lui permet de réagir de plus en plus tôt à la moindre remontée des cours. À plus long terme, les pays du Golfe et la Russie misent sur leurs importantes réserves pour regagner leurs parts de marché. Mais l&rsquo;avenir est incertain : d&rsquo;une part, les États-Unis, mais aussi les autres producteurs, pourront encore améliorer leurs technologies pour accroître encore leurs capacités de production, et d&rsquo;autre part, la consommation mondiale pourrait commencer à se stabiliser durant la prochaine décennie. Le capital noir des pétromonarchie pourrait bien rester séquestré dans ses réservoirs.&nbsp;