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<ol><li><h3 class="s2">Atlantico : Une équipe de chercheur de la Ocean clean-up, une entreprise dédiée aux solutions de nettoyage des océans, a récemment analysé la composition du gyre de déchets humains dans l&#39;océan Pacifique. Comment ces véritables océans de déchets ont-ils évolués à aujourd&#39;hui ?</h3></li></ol><p><strong>Gwenaele Proutière Maulion :</strong> Les pollutions par déversement de déchets plastiques dans les océans ont commencé à être recensés au début des années 70 mais il est toujours difficile aujourd&rsquo;hui d&rsquo;en saisir l&rsquo;exacte ampleur. Selon une récente étude internationale menée par des scientifiques&nbsp; américains, néo-zélandais, chiliens, français, africains et australiens (<a class="Colorbox" href="http://www.plosone.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0111913" target="_blank">voir ici</a>) 269 000 tonnes de déchets plastiques constituées de plus de 5 mille milliards de particules de toutes tailles s&rsquo;accumuleraient ainsi sur la surface des mers et océans. De gigantesques zones de convergence, appelées &laquo; gyres océaniques &raquo;, ont été découvertes, pouvant atteindre plusieurs millions de km2 à l&rsquo;image du &laquo; Great Pacific Garbage Patch &raquo;, également appelé 7&deg; continent de plastique dans le Pacifique Nord qui atteint près de 3,4 millions de km2. 90% des déchets circulant à travers les mers seraient donc aujourd&rsquo;hui des déchets plastiques dont 80% seraient d&rsquo;origine terrestres.</p><p>Aucune zone n&rsquo;est épargnée, qu&rsquo;il s&rsquo;agisse des zones côtières ou des zones plus éloignées. La Méditerranée serait ainsi particulièrement affectée. Le phénomène est par ailleurs équivalent sur les deux hémisphères. Bien que l&rsquo;hémisphère nord plus industrialisé, produise beaucoup plus de déchets plastiques, les volumes de déchets sont du même ordre dans l&rsquo;hémisphère sud, en raison d&rsquo;une forte dissémination favorisée par les vents et les courants océaniques.</p><p><strong>Jean-Paul Beurier :&nbsp;</strong>Les 5 grands gyres des 3 océans dus à la force de Coriolis contribuent avec la circulation thermohaline au brassage des eaux océaniques, mais ces gyres concentrent les déchets flottants macro ou micro. Ces déchets proviennent à plus de 90% de la pollution tellurique qui représente, elle, 80% de la pollution de la mer. Il s&rsquo;agit du rejet des fleuves, des émissaires côtiers, des égouts des villes côtières et de leurs décharges. Or nous savons que 50% de l&rsquo;humanité vit à moins de 50 km de la mer. Inexorablement ces déchets anthropiques sont&nbsp;entraînés&nbsp;sur des années vers le cœur de ces gyres.</p><ol><li value="2"><h3 class="s2">Qu&#39;est-ce que ces résultats nous apprennent de la perturbation de l&#39;environnement marin en général ?</h3></li></ol><p><strong><strong>Gwenaele Proutière Maulion :</strong> </strong>On estime qu&rsquo;en 2013, près d&rsquo;un million et demi d&rsquo;animaux auraient été victimes des déchets plastiques dans l&rsquo;ensemble des océans (<a class="Colorbox" href="http://www.lefigaro.fr/sciences/2014/10/21/01008-20141021ARTFIG00208-les-dechets-plastiques-tuent-15-million-d-animaux-par-an.php" target="_blank">voir ici</a>). Ingérés, ces déchets se révèlent mortels pour des centaines d&rsquo;espèces, provoquant blessures, suffocations et empoisonnement. Les poissons ne sont pas les seuls les victimes potentielles&nbsp;; ces déchets sont également une menace pour les tortues, les mammifères marins et l&rsquo;avifaune. Outre la biodiversité marine, ces déchets sont également un danger pour l&rsquo;homme et les écosystèmes marins. Ils véhiculent, en effet, des perturbateurs endocriniens, des métaux lourds et autres polluants qui contaminent l&rsquo;ensemble des écosystèmes océaniques, y compris le zooplancton, altérant ainsi l&rsquo;ensemble de la chaîne alimentaire. Sachant qu&rsquo;il faut 450 ans pour qu&rsquo;une bouteille d&rsquo;eau se dégrade, on imagine sans peine les dommages irréversibles qui sont actuellement infligés à la faune et à la flore marine.</p><p>Ces déchets induisent également d&rsquo;autres dommages à l&rsquo;environnement marin, via la prolifération d&rsquo;espèces dites invasives. Les fragments de plastiques peuvent, en effet, servir de moyens de transports à certaines espèces, qui via les courants marins vont venir se développer et se reproduire dans de nouvelles zones, créant ainsi un déséquilibre supplémentaire pour les écosystèmes marins. Le &laquo;&nbsp;Great Pacific Garbage Patch&nbsp;&raquo; est ainsi devenu un terrain particulièrement fertile pour une espèce d&rsquo;arraignée d&rsquo;eau, l&rsquo;Halobate sericeus, qui capable de vivre en milieu marin, a néanmoins besoin d&rsquo;un terrain solide pour pondre ses œufs (<a class="Colorbox" href="http://rsbl.royalsocietypublishing.org/content/early/2012/04/26/rsbl.2012.0298.full.pdf+html" target="_blank">voir ici</a>). La multiplication de ces espèces pourrait, à terme, en s&rsquo;attaquant aux zooplancton et aux œufs de poissons, déséquilibrer l&rsquo;ensemble des écosystèmes océaniques.</p><p><strong>Jean-Paul Beurier :</strong>&nbsp;On sait que depuis l&rsquo;homme industriel les océans sont l&rsquo;exutoire final de ses activités. La mer a été longtemps considérée comme si vaste que tout ce que l&rsquo;homme pouvait faire ne pouvait avoir d&rsquo;impact sur le milieu marin. Ceci est bien sûr totalement faux, La surpopulation de la planète et l&rsquo;irresponsabilité des acteurs économiques comme des particuliers ont eu pour conséquence de polluer durablement et fortement le milieu marin&nbsp;entraînant&nbsp;la perte de qualité des habitats naturels et la surmortalité de la faune et de la flore.</p><ol><li value="3"><h3 class="s2">En fin d&#39;année, près de 60 chefs d&#39;Etats doivent se réunir à Paris pour le COP21, en vue de trouver et de produire des accords pour limiter l&#39;impact de l&#39;homme sur le climat. Comment la question des déchets et de la pollution des mers doit-elle être abordée ?</h3></li></ol><p><strong><strong>Gwenaele Proutière Maulion :</strong> </strong>Les océans sont au cœur du climat puisqu&rsquo;ils produisent et recyclent 80% de l&rsquo;oxygène de l&rsquo;air. Pour autant, ces derniers sont loin d&rsquo;être au cœur du débat de cette conférence sur les changements climatiques. Il devient pourtant urgent de lever les nombreuses incertitudes scientifiques qui pèsent encore tant sur le rôle joué par l&rsquo;océan dans le fonctionnement du système climatique que sur les impacts du changement climatique et des émissions de CO2&nbsp;sur les écosystèmes marins&nbsp;et les populations humaines concernées. Sans une meilleure intégration des enjeux liés aux océans dans les négociations liées au changement climatique, il est à craindre que rien ne soit fait pour traiter la question des pollutions des mers. Le récent accord obtenu en janvier dernier au sein de l&rsquo;ONU pour renouveler le cadre juridique protégeant la haute mer est cependant porteur d&rsquo;espoir et illustre la prise de conscience de la communauté internationale de la nécessité de protéger le &laquo;&nbsp;poumon bleu&nbsp;&raquo; de la planète. Il serait regrettable que les engagements qui seront pris lors du COP21 n&rsquo;en témoignent pas à leur tour.</p><p><strong>Jean-Paul Beurier :</strong>&nbsp;<span style="font-size: 12px; line-height: 1.5;">Devant la gravité de la situation, les Etats ont réagi par la signature de conventions internationales de lutte contre les pollutions de la mer. Ainsi la convention d&rsquo;Oslo de 1972 a fortement limité les rejets industriels en mer&nbsp;; ainsi la convention de Paris de 1974 a eu pour objectif de lutter contre les pollutions telluriques, cependant elles ne concernent que l&rsquo;Europe occidentale.&nbsp; En 1992 les deux conventions ont été sensiblement améliorées entrainant des obligations contraignantes pour les Etats signataires, mais le champ d&rsquo;application ne couvre que le Nord-Est Atlantique. La convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982 prévoit la lutte contre les pollutions telluriques et, elle, concerne la majorité des Etats riverains de la mer. Malheureusement la lutte contre ces pollutions diffuses suppose des modifications des établissements humains et de leur fonctionnement ce que la plupart des Etats &ndash;notamment en développement- refusent de faire. On ne peut que constater la très grande réticence des Etats à s&rsquo;engager réellement sur la réduction des gaz à effet de serre alors que l&rsquo;impact sur le climat est déjà visible. Dès lors les déchets macro ou micro dans des lointains gyres, dont la plupart des politiques ne connaissent même pas l&rsquo;existence, n&rsquo;intéressent pas grand monde. Seule l&rsquo;opinion publique mondiale et les grands médias peuvent influer sur cette apathie coupable, influencer l&rsquo;ONU pour proposer une conférence internationale sur le sujet et &ndash;peut-être- déboucher sur une convention spécifique pour tout d&rsquo;abord réduire ces pollutions à leur source, puis ensuite financer des techniques de dépollution. L&rsquo;urgence est là, la mortalité des espèces marines due à ces déchets augmente de façon alarmante.</span></p>

Mission nettoyage des océans : les scientifiques s’attaquent au 6ème continent

Atlantico Green

<h3 class="s2"><span>Atlantico : Plusieurs plages de l'île d'Oléron se retrouvent aujourd'hui envahi par les ordures alors qu'une déchetterie locale a été mise à nu suite à la montée des eaux. Qualifié de "cauchemar" ce phénomène peut-il aujourd'hui se reproduire dans d'autres zones du littoral français, tout aussi marquées par la hausse du niveau de la mer ?</span></h3><p><span><strong>Béatrice Cornic :</strong> Il peut effectivement se reproduire sur d'autres plages où l'on a aussi pratiqué ce type d'enfouissement, c'est à dire non loin du niveau de la mer. Ces déchetteries ont pour plusieurs d'entre elles été créées afin de compenser les trous causés par les bombardements de la seconde Guerre Mondiale. Combiné à un phénomène d'érosion (départ de sable) très actif, il est donc tout à fait possible, en théorie, d'envisager de nouvelles marées de déchets à l'avenir sur d'autres plages.</span></p><h3 class="s2">Comment s'opère concrètement ce phénomène d'érosion ?</h3><div>Par exemple la façon dont un port est construit impacte très nettement les courants marins, ces derniers ne pouvant plus transporter comme à l'habituel les sédiments (sable, cailloux, nécromasse) qui sont censés "alimenter" les plages. Peu à peu le littoral perd de son volume et la mer finit par prendre le dessus. La période de changement climatique que nous vivons actuellement n'arrange rien à l'affaire, puisqu'elle s'accompagne de plusieurs tempêtes de fortes intensités (notamment Klaus et Xynthia, NDLR) qui modifient la forme des vagues et facilitent encore plus le départ de sables. <span>L'érosion s'explique aussi dans certains sites (notamment le Nord de la France) par la construction de murs de haute-plage qui sont faits de béton ou d'enrochements, ces derniers provoquant des chocs de houle qui&nbsp;accélèrent&nbsp;ce même processus.&nbsp;</span>&nbsp;L'aménagement des fleuves et des rivières provoque en parallèle une diminution des sédiments qui parviennent en mer. Par ailleurs, bien que &nbsp;ce ne soit plus le cas aujourd'hui en France, on a pendant longtemps prélevé du sable sur les plages (notamment à des fins industrielles, NDLR).&nbsp;<span style="font-size: 12px; line-height: 1.4;">Pris ensemble ces éléments ont contribué a dérégler le fonctionnement du système dit de "sédimentation" qui permettait jusque là de stabiliser le niveau de la mer.&nbsp;</span></div><div>&nbsp;</div><h3 id="yiv8883721088yui_3_7_2_28_1368005843426_39" class="yiv8883721088yui_3_7_2_31_1368020522048_56 yui_3_7_2_27_1368038431196_56 s2">Quelles sont les sites qui, de par leur configuration, pourraient potentiellement être touchées par ce type de catastrophe ?</h3><div>L'ensemble des plages françaises est aujourd'hui touché, mais dans des mesures plus ou moins importantes. C'est principalement le cas à Oléron mais aussi sur l'île de Ré, les côtes landaises en Aquitaine, le Nord Pas-de-Calais (Wimereux) ou encore certaines plages de Vendée (St-Hilaire du Riez) et du Finistère Sud.</div><div>&nbsp;</div><h3 class="s2"><span>Est-il possible de se prémunir contre ces remontées de déchets ? Par quels moyens ?</span></h3><p>Les techniques sont multiples et peuvent s'opérer à plusieurs niveaux. La nature est bien faite et il suffit parfois de simplement l'aider à retrouver son cycle naturel. On peut ainsi utiliser des ouvrages en géocomposite &nbsp;qui permettent, une fois qu'ils sont <span>disposés en fonction de la structure des plages,</span>&nbsp;de capter naturellement le sable transporté par les courants pour que la plage puisse se reconstituer. Cela permet de retrouver des stocks de sable suffisant pour reconstituer une dune qui s'affaisse. On trouve aussi la méthode plus classique du "rechargement de plage" qui consiste à replacer plusieurs tonnes de sable là ou il manque le plus, mais il s'agit d'une option coûteuse et qui porte son lot d'effets négatifs à long terme. On peut, de façon plus légère, utiliser des clotures de ganivelles qui permettent de maintenir les dunes.&nbsp;</p><p>Des initiatives&nbsp;intéressantes existent aussi en amont sur le plan du traitement des déchets, comme celles de l'archipel des Glénan (Finistère Sud)<span style="font-size: 12px; line-height: 1.5;">&nbsp;où l'on trouve une barge destiné au stockage des déchets des habitants. Cela permet d'éviter l'usage de déchetteries enfouies dont le risque à long terme est effectivement bien réel. Les municipalités ont aussi pour beaucoup fait des efforts en améliorant la gestion et la réception de ces déchets. </span></p>

plage soleil parasol vacances

Marées de déchets, plages françaises en danger

Un été pourri

<h3 class="s2">Atlantico : Les autorités politiques semblent prendre conscience de la gravité de la situation, pourquoi pour autant rien ne semble bouger ?</h3><p><strong>Stéphane Arditi :</strong> On ne peut pas dire que rien ne bouge. En revanche il n&rsquo;y a pas de mouvement mondial, de fait ce n&rsquo;est pas forcément perceptible. Les règles ne sont pas les mêmes partout ni les infrastructures. Il y a encore des continents qui sont démunis d&rsquo;infrastructures pour gérer leurs déchets. Cependant, est-ce réellement possible d&rsquo;aller vers une gouvernance mondiale ? Lorsque nous voyons la difficulté que nous avons de progresser tous ensemble sur le climat, qui est une très vieille politique, on se dit que sur les déchets, ce ne sera vraiment pas simple et nous avons peu de chance d&rsquo;aboutir à des engagements globaux. Même sur la gestion des déchets dangereux, certains pays n&rsquo;ont pas signé la convention, et ils deviennent ainsi un exutoire pour les autres pays.</p><h3 class="s2">Quelles solutions sont envisageables pour de ne pas en arriver là ?</h3><p><strong>Un meilleur design pour des métaux plus réutilisables et recyclables.</strong> Il faut travailler sur la conception des produits pour minimiser les déchets. Si nous arrivons à mettre sur le marché des produits design qui vont être recyclables, ou avec un emballage réutilisable, à ce moment-là nous pouvons déjà considérablement réduire les déchets. Il s&rsquo;agit certainement du levier le plus puissant. C&rsquo;est une action à grande échelle, car si nous observons nos produits, ils sont généralement distribués à une échelle mondiale par des producteurs mondiaux. Imaginons, nous fixons une règle à ses producteurs, nous toucherions ainsi d&rsquo;un coup une large population.</p><p><strong>Faire des accords avec des circuits informels.</strong> Pour les pays émergeants, il y a un nouveau phénomène qui apparait. Les déchets représentent une ressource et certaines personnes en font un business. Ils collectent les déchets et en revendent une partie recyclable. Comme les matières naturelles sont de plus en plus rares, les objets recyclés attirent de plus en plus de monde. Certains pays arrivent à s&rsquo;appuyer sur ces réseaux informels de collecteurs de déchets pour progresser dans la réduction des déchets. Par exemple Bogota, la capitale de la Colombie, a vraiment essayé d&rsquo;avoir un partenariat avec ce marché souterrain, et la ville a vu sa situation évoluer très favorablement avec beaucoup de tris en amont et moins de décharges. La mentalité évolue, et si avant nous avions tendance à criminaliser ses activités, aujourd&rsquo;hui nous nous rendons compte qu&rsquo;elles réalisent un gros travail.</p><p><strong>Donner un incitation économique au producteur pour l&rsquo;inciter à produire un désign écologique</strong>. Par exemple, en réduisant la TVA au produit qui intégrerait plus de 20% des matières recyclées, ou encore à des produits réparables. Par exemple, celui qui vend un ordinateur avec une garantie contractuelle de 1 ans et une extension de garantie de 2 ans payera 19,6% de TVA. En revanche, celui qui vend son matériel, et le récupère lorsqu&rsquo;il est défectueux pourrait bénéficier d&rsquo;une TVA réduite. Ainsi, il y a un incitant économique qui va orienter les personnes vers ce produit, et donc transformer petit à petit le marché.</p>

déchets

Comment dissuader les humains d’inonder la planète de déchets

Alerte épaves !

Le défi de la poubelle : comment dissuader les humains d’inonder la planète de déchets

<h3 class="s2">Atlantico : Un rapport de l&rsquo;ONU a récemment été publié sur le thème des déchets électroniques. Au niveau mondial, les déchets électroniques représentent 46 millions de tonnes. Quelle évolution a-t-on pu constater sur leur quantité, et savons-nous les traiter convenablement ?</h3><p><strong>Francis Demoz :&nbsp;</strong><span style="font-size: 12px; line-height: 1.5;">Les e-déchets ne sont pas des déchets comme les autres. Leur empreinte environnementale est particulièrement forte et leur volume croit deux fois plus vite. En 2014, les déchets électriques et électroniques ont donc représenté un nouveau record historiques, ils se sont élevés, selon le rapport de l&#39;Université des Nation Unis, à 41.8 millions de tonnes, contre 39,8 millions de tonnes en 2013. Autrement dit, la planète rejette 75 tonnes déchets électroniques par minute!&nbsp; Ces déchets qualifiés d&rsquo;e-déchets sont en fait de natures très diverses. 60% des déchets retrouvés correspondent à des équipements de cuisine ou&nbsp; de salle de (lave-linges, fours à micro-ondes,&nbsp; réfrigérateurs). D&rsquo;autres, de tailles plus petites, comme les téléphones portables, les ordinateurs portables, ou encore les imprimantes, représentent 7% des déchets produits.</span></p><p>De nombreux facteurs expliquent cette hausse rapide et inquiétante du nombre d&rsquo;e-déchets. La vraie problématique est celle de leur durée de vie, trop courte : leur temps d&rsquo;utilisation réduit toujours plus. On assiste en fait à une obsolescence généralisée et accélérée, tant de la part des producteurs (qui proposent des produits destinés à ne pas durer) que des usagers qui, pris dans une folle course à la consommation, éprouvent le besoin d&rsquo;en changer très rapidement. Face aux innovations technologiques attendues, (on estime, par exemple, que le nombre d&rsquo;objets connectés à travers le monde pourrait atteindre les 89 milliards en 2020), le volume de déchets électroniques devrait donc continuer de croître de manière vertigineuse pour atteindre les 50 millions de tonnes en 2018. Sauf à changer nos comportements, l&rsquo;enjeu est celui du recyclage.</p><h3 class="s2">La plupart des déchets cités par le rapport (téléphones, ordinateurs, imprimantes, machine à laver..) sont tout à fait recyclables. Comment se fait-il qu&rsquo;on en arrive à un tel gaspillage&nbsp;?</h3><p>Le recyclage est tout simplement insuffisant et peu efficace. Selon ce rapport, un sixième seulement des ces e-déchets est recyclé. Pourtant ces déchets sont autant de ressources. Ils contiennent en effet de nombreux matériaux réutilisables tel que l&rsquo;or, l&rsquo;argent ou l&rsquo;aluminium. L&rsquo;ONU estime que tous ces appareils mis à la poubelle en 2014, contenaient pour 48,4 milliards d&#39;euros de matériaux réutilisables. La chaîne du recyclage est elle même très complexe et dépend beaucoup des lois en vigueur sur un territoire donné. En fait, une grande majorité de ces déchets disparaissent des circuits officiels de recyclage. Ils échouent illégalement dans les pays en voie de développement, qui tentent de les recycler, sans véritable expertise face aux risques sanitaires et environnementaux qu&rsquo;ils comportent. Il est donc urgent de développer de véritables stratégies de valorisation des déchets.</p><h3 class="s2">Si l&rsquo;ONU tire la sonnette d&rsquo;alarme on image que c&rsquo;est parce que ces déchets sont polluants. A quel point&nbsp;? Représentent-ils un &quot;danger&quot; pour l&rsquo;environnement&nbsp;?</h3><p>Ces déchets sont intrinsèquement toxiques car ils contiennent des composants dangereux comme le mercure, le cadmium ou le chrome. Les 41.8 millions de tonnes de déchets comptabilisés en 2014, contenaient aussi 2,2 millions de tonnes de composants néfastes pour l&rsquo;environnement. Ce sont surtout les produits chimiques contenus à l&#39;intérieur des batteries qui posent problème. Ils sont difficiles à atteindre, mais amoncelés dans une décharge, les eaux de pluie, les distillent peu à peu dans l&#39;environnement. Ils polluent donc directement les sols, mais petit à petit se diffusent également dans les cours d&#39;eau.&nbsp; Les déchets doivent être gérés avec attention, y compris dans leur phase de recyclage, car ils peuvent être aussi nocifs pour la santé. Avant même d&rsquo;être jetés, ces équipements ont, de toutes les manières, une empreinte environnementale forte, depuis leur conception jusqu&#39;à leur fin de vie, en raison des importantes quantités de ressources et de métaux qu&rsquo;ils nécessitent.&nbsp;</p><h3 class="s2">Comment se fait-il que le gaspillage des ménages soit tel, alors qu&rsquo;un certain nombre de lois encadrent ce type de gaspillages&nbsp;? Quels solutions peut-on entrevoir pour y mettre un terme&nbsp;?&nbsp;</h3><p>Mais qui peut dire précisément ou déposer un vieil ordinateur ? Les dispositifs en place sont peu lisibles, et les opportunités de recyclage mal connu. Les pouvoirs publics ont devant eux un chantier colossal.&nbsp;</p><p>L&rsquo;une des solutions, passe par l&rsquo;accélération du développement de l&rsquo;économie circulaire qui, seule permettra de donner une seconde vie à ces déchets. Il faut considérer le produit dans une approche globale dans toutes les étapes de sa vie, le recyclage du produit doit être conçu dès sa conception, pour que les déchets deviennent ensuite des ressources comme les autres.</p><p>L&rsquo;autre solution, repose sur le changement indispensable de nos comportements&nbsp; Est-on prêt à utiliser un produit plus longtemps ? Est-on prêt à le réparer, plutôt que de le jeter? Nous sommes sans doute au cœur de ce changement de paradigme. L&rsquo;émergence de la société dite collaborative, ou de partage, rendue possible par la révolution numérique donne, en ce sens, de nombreux signes positifs. Un nouveau type de consommateur est en tain de naître. Ultra connecté et responsable,&nbsp; il prône des modèles de consommation ou l&rsquo;usage prime sur la propriété, il fréquente les Fab labs, dans lesquels il va réparer son produit électronique pour l&rsquo;utiliser plus longtemps, il défend la co-créativité à travers des plateformes de libre design et d&rsquo;open source. Adepte du partage, il est prêt à donner son objet, plutôt qu&rsquo;à le garder s&rsquo;il n&rsquo;en a plus l&rsquo;utilité.</p>

Xperia Z sony smartphone

L’environnement salopé par smartphones et ordis

L’autre coût des smartphones et ordinateurs : l’Onu tire la sonnette d’alarme sur les dégats causés par les déchets électroniques 

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Mission nettoyage des océans : les scientifiques s’attaquent à l’analyse du 6ème continent, celui des déchets plastiques à la surface des mers

<h3 class="s2"><span style="font-family: arial, verdana, sans-serif; font-size: 14px; font-weight: bold; line-height: 1.5;">Atlantico : Quelle diversité de décharges, ressemblant parfois à des cimetières de déchets, peut-on trouver dans le monde ?</span></h3><p><span style="font-size: 12px; line-height: 1.5;"><strong>Stéphane Arditi : </strong>Les décharges du monde peuvent se singulariser de plusieurs manières. On peut en établir de deux grandes catégories que sont les décharges légales des décharges illégales.&nbsp;</span><span style="font-size: 12px; line-height: 1.5;">Les décharges légales répondent à des standards, des normes qui les obligent à de fortes contraintes. Par exemple, elles devront comprendre un système de collecte et d&#39;écoulement des eaux de pluie adapté pour éviter une contamination des cours d&#39;eaux de surface ou souterrains. Elles disposeront donc de bassins de collecte. Il en existe de toutes les tailles : à la fois celles que l&#39;on retrouve dans des pays qui ne disposent pas de grandes surfaces, et où la densité de population est telle que la surface est une chose rare comme au Japon et aux Pays-Bas, et les autres.&nbsp;</span></p><p><em><strong>Fermé il y a peu,&nbsp;</strong><strong>Bordo Poniente à Nezahualcoyotl au Mexique était&nbsp;</strong><strong>l&#39;un des plus grands cimetières de déchets d&#39;Amérique latine. Il contenait 70 millions de tonnes de déchets et</strong><strong>&nbsp;a été enterré</strong></em></p><p><a class="Colorbox" href="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u65387/2015/01/dechets2_0.jpg" target="_blank"><span style="font-size: 12px; line-height: 1.5;"><img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u65387/2015/01/dechets2.jpg" style="width: 480px; height: 303px;" /></span></a></p><p style="text-align: center;"><em style="font-size: 12px; line-height: 1.5;"><span style="font-size: 12px; line-height: 1.5;">Cliquez pour agrandir - Crédits <a class="Colorbox" href="https://landfill.files.wordpress.com/2012/02/bordo-poniente.jpg" target="_blank">Bordo Poniente</a></span></em></p><p><span style="font-size: 12px; line-height: 1.5;">Certaines d&#39;entre-elles peuvent contenir jusqu&#39;à plusieurs centaines de millions de tonnes, et couvrir plusieurs hectares.&nbsp;</span><span style="font-size: 12px; line-height: 1.5;">Mais les plus importantes que l&#39;on peut trouver sont les décharges illégales, qui voient leurs contenus croître de manière anarchique, et qui posent plus de problèmes environnementaux que les autres.</span></p><h3 class="s2">Que contiennent-elles le plus souvent ?&nbsp;</h3><p><span style="font-size: 12px; line-height: 1.5;">Il existe bien sûr des différence quant à ce qu&#39;elles peuvent accueillir : des déchets inertes, - qui proviennent le plus souvent du bâtiment - ; des déchets municipaux, et les déchets dits dangereux.</span></p><p><span style="font-size: 12px; line-height: 1.5;">Les décharges illégales sont comme ont comme on peut s&#39;y attendre des modes de gestion incontrôlées.&nbsp;</span><span style="font-size: 12px; line-height: 1.5;">L&#39;arrangement des déchets y est très négligé. Contrairement à des décharges légales où l&#39;on creuse des alvéoles, elles sont celles où les impacts sociaux et environnementaux sont les plus fortes.&nbsp;</span><span style="font-size: 12px; line-height: 1.5;">On les retrouve principalement en Afrique de l&#39;Ouest, au Ghana ou encore au Nigéria. Elles existent depuis parfois plus de 10 ans, et il est donc aujourd&#39;hui très compliqué de vouloir les assainir. Ces dernières souffrent de multiples problèmes : à la fois des problèmes en termes de gestion, mais aussi en termes d&#39;infrastructures. De plus, on observe qu&#39;il y a souvent des économies parallèles et informelles locales qui s&#39;y développent, ce qui rend leurs résolutions d&#39;autant plus difficiles.</span></p><p style="text-align: center;"><strong><em style="font-size: 12px; line-height: 14.3999996185303px; text-align: center;"><span style="font-size: 12px; line-height: 1.5;">Déchets inertes aux Etats-Unis</span></em></strong></p><p><span style="font-size: 12px; line-height: 1.5;"><img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u65387/2015/01/dechets.jpg" style="width: 480px; height: 320px;" /></span></p><p style="text-align: center;"><em><span style="font-size: 12px; line-height: 1.5;">&nbsp;Crédit Federal Bureau of investigation <a class="Colorbox" href="http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/60/World_Trade_Center_wreckage-Fresh_Kills_landfill_on_Staten_Island.jpg" target="_blank">CC</a></span></em></p><p><span style="font-size: 12px; line-height: 1.5;">Les déchets électriques et électroniques sont ceux qui croissent aussi vite que notre accès à des biens de haute technologie.</span></p><h3 class="s2">Comment serait-il possible de régler le problème de ces décharges illégales ?</h3><p><span style="font-size: 12px; line-height: 1.5;">On se confronte, avec cette problématique, à un manque important de moyens. L&#39;activité économique qui s&#39;y est greffé rend le problème plus compliqué, en ajoutant aux problématiques environnementales une dimension humaine.</span></p><p>Dans le meilleur des mondes, il pourrait y avoir une règlementation mondiale où les décharges illégales seraient ou nettoyées, ou transformées en décharges légales. Il existe des programmes nationaux, gérés notamment par les Nations-Unies, qui aident ces pays, mais de manière trop marginale. Et m<span style="font-size: 12px; line-height: 1.5;">alheureusement, quand on voit la difficulté à entériner des accords mondiaux sur le climat, on peut imaginer la difficulté qu&#39;il pourrait y avoir sur la problématique des déchets dans le monde.</span></p><p>Mais certaines choses pourraient être modifiées. Les coûts de traitement des déchets dans les décharges illégales sont très faibles, ce qui encourage les économies de l&#39;ouest, malgré la règlementation, à y envoyer leurs déchets.</p><p style="text-align: center;"><em><strong>Une décharge-montagne &quot;légale&quot; à Los Angeles. La décharge de Puente Hills accueille chaque jour 12 000 tonnes de déchets</strong></em></p><p><a class="Colorbox" href="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u65387/2015/01/dechets3_0.jpeg" target="_blank"><img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u65387/2015/01/dechets3.jpeg" style="width: 480px; height: 320px;" /></a></p><p>Si l&#39;Europe prenait par exemple des mesures strictes sur l&#39;exportation des déchets dangereux hors zone OCDE, vers des installations où les standards sont équivalents aux nôtres par exemple, ces mêmes décharges s&#39;adapteraient aux autres types de déchets moins problématiques : cette mesure aurait donc des effets multiplicateurs et bénéfiques.</p><p>De même, il serait tout à fait salutaire que les produits que nous consommons tous les jours puissent être élaborés de manière à ce que leurs recyclage puisse être valorisés, en utilisant par exemple moins de produits toxiques.</p>

Plongée dans les plus grands cimetières d’ordures de la planète

<div>&nbsp;</div><h3 class="s2">Atlantico : La Suède, de par le fort développement de sa filière de recyclage, se retrouve aujourd&#39;hui poussée à &quot;importer&quot; des déchets depuis la Norvège à hauteur de 80 000 tonnes chaque année. Comment expliquer une telle &quot;pénurie&quot; des déchets dans une économie post-industrielle ?</h3><p><span style="font-size: 12px; line-height: 1.4;"><strong>Myriam Maestroni:</strong> En l&rsquo;occurrence il me semble beaucoup <strong>plus adéquat de parler d&rsquo;une &ldquo;surefficacité de l&rsquo;économie circulaire&rdquo;</strong>, au sens où la Suède, qui a fait le choix de produire de l&rsquo;énergie sous forme de chaleur ou d&rsquo;électricité à partir des déchets ménagers, a une capacité de production supérieure à la disponibilité de déchets ménagers produits localement à l&rsquo;échelle du pays. &nbsp;Les 9 millions et demi de Suédois produisent environ deux millions de tonnes de déchets utilisés comme source d&rsquo;énergie, ce qui a permis au pays de devenir le leader mondial dans cette pratique, mais &nbsp;ce succès est paradoxal au sens où il y a un manque de déchets combustibles. En effet, <strong>cet hiver, on sait que la Suède risque de manquer de combustible à hauteur de 80.000 tonnes, qui sont nécessaires pour préserver les foyers du très dur hiver. La Suède sera donc contrainte d&rsquo;importer massivement des déchets, notamment &nbsp;depuis la Norvège, pour alimenter sa filière.</strong> Cette pratique est en train de faire émerger une filière export-export qui fait que la Suède est susceptible d&rsquo;importer des déchets des pays insuffisamment équipés en matière de traitement, comme le voisin norvégien, mais également de pays comme l&rsquo;Italie, la Bulgarie, la Roumanie, parfois prêts à payer pour ce service qui leur permet de se débarrasser de déchets excédentaires, bien qu&rsquo;ils doivent récupérer les sous-produits de combustion (spc). Dans cette logique, l&rsquo;empreinte écologique et le mix énergétique pour la Suède sont optimisés. <strong>On voit ici que la question du mix énergétique pose toujours le problème sous-jacent de la sécurité des approvisionnements au sens où le transport, la collecte, et le stockage de ces déchets restent néanmoins une question sensible.</strong>&nbsp;</span></p><p>Le développement de cette énergie à partir de la filière biomasse fait de la Suède un des pays développés qui affiche un des taux d&rsquo;émission de CO2 les plus bas (environ 5 tonnes de Co2 par habitant) bien qu&rsquo;étant également un pays fortement consommateur d&rsquo;énergie à cause de son climat et de son industrie assez développée.&nbsp;</p><div>&nbsp;</div><h3 class="s2">Atlantico : Si l&#39;on imagine que d&#39;autres sources d&#39;énergies resteront nécessaires, celles que produisent le recyclage peuvent-elles être amenées à occuper une part importante du mix énergétique d&#39;un pays ?&nbsp;</h3><p><span style="font-size: 12px; line-height: 1.4;"><strong>Il est bien évident que la production électrique suédoise est significativement décarbonée grâce, il est vrai, en partie, à la biomasse, mais pas seulement, puisque le pays a également recours en grande partie à l&rsquo;énergie hydraulique, nucléaire, et éolienne</strong>, qui représentent plus de 80 % de sa production électrique. A comparer aux moins de 10 % que représente la biomasse. Par ailleurs, le pays a fortement parié sur des systèmes de chauffage urbain fondés sur des réseaux de chaleur produits par des centrales de co-génération qui, pour leur part, utilisent plus de 80 % d&rsquo;énergie renouvelable : biomasse, dont le retraitement des déchets, et géothermie.&nbsp;</span></p><h3 class="s2">Atlantico : Cet exemple doit-il être compris comme un cas spécifique au contexte suédois ou peut-il être porteur de leçons pour la France ?</h3><p>A l&rsquo;heure de la transition énergétique, le cas de la Suède est, en termes de diversité du mix énergétique, un exemple très intéressant puisque le pays est allé largement au-delà de l&rsquo;objectif fixé par la Directive européenne sur les renouvelables qui, pour mémoire, est de 20 % quand la Suède l&rsquo;a porté à 50 %, et atteignait déjà 48 % d&rsquo;énergies renouvelables en 2010, grâce, notamment, à l&rsquo;utilisation accrue de la biomasse pour la production d&rsquo;électricité et de chaleur dans les centrales de co-génération qui alimentent les réseaux de chaleur. Au-delà des déchets, la Suède utilise également pour sa biomasse, du bois.<strong> La réduction de la part des énergies fossiles dans le mix énergétique s&rsquo;est beaucoup appuyé sur un système de fiscalité articulé sur une taxe sur l&rsquo;énergie semblable à ce qui existe en France (TICPE) et sur une taxe carbone.</strong> Une des illustrations est la réduction de moitié de la consommation de pétrole de la Suède en 40 ans.<strong> La France, qui reste un champion du recyclage, avec des exemples de sociétés en avance comme Véolia, Suez environnement, qui dispose de technologies exclusives pour produire de l&rsquo;électricité à partir de biomasse avec des sociétés exemplaires telles qu&rsquo;Albioma (production d&rsquo;électricité à partir des résidus de canne à sucre notamment dans les DOM TOM), a un grand avenir devant elle si la part du nucléaire, qui est l&rsquo;une des plus élevées au monde en matière de production d&rsquo;électricité, se réduit comme le prévoit le gouvernement actuel</strong>, et si elle continue à bien poursuivre le programme d&rsquo;économie d&rsquo;énergie et d&rsquo;efficacité énergétique entrepris depuis 2006 avec beaucoup de succès. &nbsp;</p><div>&nbsp;</div><div>&nbsp;</div><div>&nbsp;</div><div>&nbsp;</div><div>&nbsp;</div><p>&nbsp;</p>

La Suède est si bonne en recyclage qu'elle est obligée d'importer des déchets

Atlantico Green 

La Suède est tellement bonne en recyclage qu'elle est obligée d'importer des déchets : les leçons pour nous

<h3 class="s2">Atlantico : La Commission européenne a revu à la hausse les objectifs de recyclage de déchets d&#39;ici 2030 <a href="https://www.contexte.com/article/edition-speciale-economie-circulaire-2014/dechets-les-difficiles-ambitions-de-la-commission-europeenne_26784.html">(voir ici)</a>, or comme le rappelle &quot;Contexte&quot;, des organisations mafieuses ont mis la main sur au moins un quart de ce marché très lucratif <a href="https://www.contexte.com/article/edition-speciale-economie-circulaire-2014/reseaux-criminels-probleme-incontournable-lutte-contre-dechets-ue_26873.html?utm_medium=email&amp;utm_source=transactional&amp;utm_campaign=Newsletter+Quotidienne">(voir ici)</a>. Quelles sont les quantités concernées, et où les déchets partent-ils ? Quels sont les grands circuits mondiaux ?</h3><p><strong>Fabrice Rizzoli :</strong> Chaque année, des milliers de tonnes de déchets (chimiques, électroniques, industriels) sont exportées illégalement vers l&#39;Asie et l&#39;Afrique pour être &quot;recyclées&quot; ou simplement abandonnées, <a class="Colorbox" href="http://www.mafias.fr/2011/06/), ceux sur le Ghana ou sur l'Albanie http://replay.publicsenat.fr/vod/les-dessous-de-la-mondialisation/albanie,-terre-de-dechets/151257" target="_blank">comme le montre un documentaire sur la Somalie</a>.</p><p>Ces opéra&shy;tions permettent de dégager des gains sub&shy;stantiels estimés à plusieurs milliards d&#39;euros à l&#39;échelle mondiale, ce qui explique l&#39;engagement de la criminalité organi&shy;sée dans le tra&shy;fic illégal de déchets. <strong>Mais les animateurs de ce trafic sont à rechercher parmi les sociétés de gestion des déchets, moins dans les organisations criminelles. </strong>Les organisations criminelles, les mafias se livrent à des trafics surtout locaux. Vous pouvez consulter le rapport d&#39;<a class="Colorbox" href="http://www.eurojust.europa.eu/doclibrary/Eurojust-framework/Casework/Strategic%20project%20on%20environmental%20crime%20%28October%202014%29/environmental-crime-report_2014-11-21-EN.pdf" target="_blank">Eurojust.</a></p><p>Comme dans mon cours à SciencesPo ou à l&#39;IRIS, je tiens à dire ici que le trafic de déchets s&#39;inscrit dans une géopolitique &quot;critique&quot; au regard de la problématique &quot;légal/illégal&quot;. Ce ne sont pas les organisations criminelles qui sont responsables du trafic mais toute la société légale.</p><p>En l&rsquo;occurrence&nbsp;: &quot;<em>La production croissante de produits polluants, l&#39;insuffisance des capacités de traitement de déchets toujours plus nombreux et le renforcement de la réglementation qui accroît les coûts de traitement sont à l&#39;origine de ce phénomène&quot;</em>. (Atlas des mafias, ed. Autrement p. 58).</p><p><strong>Il faut donc changer de modèle de société et produire moins de déchets !</strong></p><h3 class="s2">Ce business lucratif a été mis en scène dans le film Gomorra, qui montre comment des déchets dangereux collectés dans le nord de l&#39;Italie sont ensuite enfouis illégalement dans le sud du pays. Tous les pays européens sont-ils concernés par le phénomène ? A quand ce dernier remonte-t-il et à combien estime-t-on les gains qui en sont retirés chaque année ?</h3><p>Le trafic de déchets en Italie commence de manière industrielle au début des années 90 à cause de l&#39;arrivée de normes pour les entreprises contraintes de recycler leurs déchets. Dans le même temps, les PME/PMI italiennes subissaient la mondialisation et la concurrence déloyale des pays émergents. Subissant un effet ciseau <strong>- produire pour moins cher avec des coûts supplémentaires - les PMI se sont tournées vers la mafias pour se débarrasser de leurs déchets.</strong></p><p>De fait, le film Gomorra a montré au grand public que ce sont les entrepreneurs du Nord qui demandent à la mafia d&#39;enterrer leurs déchets dans le Sud de l&#39;italie. Mieux, le documentaire <a class="Colorbox" href="http://www.mafias.fr/2012/02/02/toxic-europe-le-journalisme-quil-vous-faut/" target="_blank">&quot;toxic Europe&quot;</a> fait par des journalistes indépendants montre que l&rsquo;Italie n&#39;est qu&#39;un maillon d&#39;une chaîne transnationale.</p><p>Tous les pays sont désormais confrontés à ce problème. En France, récemment <a class="Colorbox" href="http://www.mafias.fr/2014/05/13/trafic-de-dechets-en-france/" target="_blank">une affaire de grand banditisme </a>a défrayé la chronique. Mais il ne faut pas croire que c&#39;est une spécificité du crime organisé, car à Marseille, des affaires <a class="Colorbox" href="http://flarenetworkfrance.blogspot.fr/2012/11/affaire-guerini-des-peines-de-prison.html" target="_blank">démontrent le contraire</a>. D&#39;aprés le rapport du Sirasco, malheureusement confidentiel, 130 000 tonnes de produits dangereux sont exportées de là vers des pays étrangers. Il s&#39;agit d&#39;entreprises légales (négociant) en falsifiant le document &quot;<em>requalification en déchets non dangereux&quot;... </em>Exactement comme en Italie, sauf qu&#39;en Italie, ils en enterrent une partie chez eux&hellip; Enfin, la France et ses 53 réacteurs nucléaires ne produit pas de trafic illicite de déchets.</p><h3 class="s2">Quelles sont les conséquences environnementales, sociales et sanitaires du traitement illégal des déchets, en Europe et dans les autres parties du monde concernées ?</h3><p>Partout, le traitement illégal des déchets est une catastrophe humanitaire. <strong>En Italie, là ou sont enterrés les déchets, les taux de cancer sont &quot;anormalement élevés&quot;.</strong> Partout dans le monde, des enfants vivent de nos déchets pour mieux en mourir&nbsp;!</p><h3 class="s2">Un marché aussi conséquent ne peut se développer que sur la base d&#39;un système de corruption au niveau des directions d&#39;entreprises, mais aussi des pouvoirs publics. Quelle est l&#39;ampleur de cette corruption en Europe ? Pourquoi les contrôles sont-ils insuffisants ?</h3><p>Les criminels professionnels comme les entreprises font un arbitrage entre le risque, ici minime, et ce que l&#39;activité criminelle rapporte, comme l&#39;a démontré l&#39;emblématique affaire &quot;PROBO KOALA&quot;. <strong>Malheureusement, les législateurs n&#39;ont pas encore prévu de punir les trafiquants de déchets à la hauteur d&#39;un meurtre alors qu&#39;il s&#39;agit d&#39;un crime contre l&#39;humanité !</strong></p><p>Le trafic de déchets alimente en effet un cycle de corruption gigantesque qui compte les entrepreneurs, les douaniers, les superviseurs, les armateurs, les politiciens&hellip;.</p><p><strong>Mardi 9 décembre avait lieu la journée mondiale contre la corruption, et il serait temps d&#39;inventer de nouveau moyens de lutte.</strong></p><p><strong>Au lieu de mobiliser nos forces de l&#39;ordre pour arrêter des milliers de petits consommateurs de cannabis, nos policiers devraient s&#39;occuper des grands trafiquants de déchets et des mafias du blanchiment.</strong></p><p>Enfin, plutôt que de dépenser énergie et argent pour &quot;tenter&quot; de mettre les trafiquants en prison, il faudrait confisquer les biens mal acquis et les redonner au nom de l&#39;intérêt général. La maison du trafiquant de déchets doit devenir une école de la deuxième chance. La villa du spéculateur immobilier corse doit devenir le siège d&#39;une association de protection de l&#39;environnement. <a class="Colorbox" href="http://www.laurent-mucchielli.org/public/Mignemi_et_Rizzoli_Biens_confisques_en_Italie.pdf" target="_blank">On le fait en Italie</a> !</p><p>C&#39;est la raison pour laquelle, je viens de créer une association, &quot;Crim&#39;HALT-ernative&quot; pour stopper les criminels en donnant à la société civile leurs biens mal acquis.</p><p style="text-align: right;"><em>Propos recueillis par Gilles Boutin</em></p>

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